Kvitova : “Ce sont des larmes de joie”
La Tchèque est à deux victoires d’un des plus beaux retours de l’histoire du jeu.
- Publié le 22-01-2019 à 15h36
- Mis à jour le 22-01-2019 à 15h37
La Tchèque est à deux victoires d’un des plus beaux retours de l’histoire du jeu.
En décembre 2016, Petra Kvitova a failli mourir assassinée chez elle par un cambrioleur. Pour sauver sa vie, elle a sacrifié sa main gauche, celle qui lui a permis entre autres de remporter deux titres à Wimbledon. Doigts en partie sectionnés, elle était très loin de croire qu’en janvier 2019, elle serait virtuellement n°1 mondiale et surtout en demi-finales de l’Open d’Australie. Alors quand Jim Courier a évoqué cet incroyable retour, Kvitova n’a pas pu retenir ses larmes. Elle qui il y encore quelques mois ne pouvait toujours pas totalement plié les doigts de cette main gauche, la revoilà capable d’exploiter son immense talent au plus haut niveau.
“J’ai toujours voulu revenir au premier plan, toujours voulu me battre avec les meilleures et aller loin en Grand chelem : j’ai toujours voulu croire que ce n’était pas fini. J’ai un peu bloqué le passé mentalement alors ce n’est pas facile de m’y replonger mais là ce sont des larmes de joie, c’est sûr.” Face à la prodige australienne Ashleigh Barty, Kvitova a livré la partition parfaite, tout en puissance et en précision (6-1, 6-4). Quand elle joue comme ça, elle est tout simplement injouable : les coups gagnants pleuvent sur un rythme de jeu vidéo. A l’issue d’une victoire à sens unique, elle s’est ainsi qualifiée pour le dernier carré d’un Majeur pour la première fois depuis Wimbledon 2014, où elle avait fini par s’imposer. “C’est la première demi-finale de ma deuxième carrière. J’ai mis du temps à l’atteindre mais maintenant j’y suis et l’aventure n’est pas finie.”
Si de l’extérieur on a l’impression d’avoir retrouvé la Petra des grandes heures, ce n’est pas forcément le cas et ça se comprend totalement. “Je suis stressée tout le temps avant les matches ou même pendant les matches. Je suis tellement nerveuse… J’essaie tout pour que ça passe, pour évacuer et ça va mieux mais je sens quand même que c’est là. Heureusement physiquement ça va.” Elle dit pourtant avoir pris du recul depuis son agression, qu’à la fin “c’est la vie qui gagne”, que le tennis n’est pas tout. Mais elle revient toujours à l’évidence : il n’est pas normal qu’elle n’ait que deux titres du Grand Chelem à son palmarès et qu’elle n’ait jamais été n°1 mondiale, alors même que sa compatriote Karolina Pliskova, qu’elle n’aime pas beaucoup, y est parvenue en 2017. Petra Kvitova entend à Melbourne récupérer ce qui lui revient de droit. Les cinq titres remportés l’an dernier n’ont pas suffi à lui donner l’impression d’être vraiment de retour. A son niveau, seul un titre du Grand Chelem aura ce pouvoir.