Justine Henin: "Je suis sûre que, sans Kim Clijsters, je n'aurais pas signé la même carrière"
L’ancienne championne a fêté les 40 ans de l’AFT en évoquant ses souvenirs.
- Publié le 22-07-2019 à 08h06
- Mis à jour le 22-07-2019 à 13h02
L’ancienne championne a fêté les 40 ans de l’AFT en évoquant ses souvenirs. Invitée d’honneur du quarantième anniversaire de l’Association francophone de tennis (AFT), Justine Henin a évoqué, avec émotion, ses débuts au Centre de tennis-études de Mons. "C’était un cap très important dans ma carrière. Ma maman venait de décéder. Quitter mon confort de Rochefort était une décision difficile à prendre. Mais elle m’a permis d’entrer véritablement dans la carrière avec, autour de moi, un encadrement très professionnel et des coachs de haut niveau, comme Eduardo Masso, Julien Hoferlin, Thierry Van Cleemput ou, bien sûr, Carlos Rodriguez. À l’époque, j’étais la seule fille du centre et les garçons m’en ont fait voir de toutes les couleurs, mais cela reste évidemment un très grand souvenir. Récemment, Christophe Rochus a réuni les anciens chez lui. On en a beaucoup rigolé", explique la Rochefortoise.
Le Centre de Mons, orgueil de l’AFT, a vu défiler de nombreux grands champions francophones : Dominique Monami, les frères Rochus, Steve Darcis et David Goffin, pour n’en citer que quelques-uns. S’agit-il d’une génération spontanée ou d’une sorte de recette miracle ? "Un peu des deux sans doute. Mais il est clair que l’AFT a développé une vraie méthode pour détecter les talents grâce notamment aux structures de mini-tennis mises en place par le regretté Jean-Pierre Collot. Nos coachs des élites ont également acquis un véritable savoir-faire. Et puis, la réussite amène la réussite. Je me souviens de m’être levée au milieu de la nuit, au centre, pour suivre le quart de finale de Dominique Monami à l’Open d’Australie en 1997. Cela m’a servi d’inspiration pour la suite. Et je suis sûre que mes victoires ont également suscité des vocations chez les plus jeunes…", poursuit Justine.
L’émulation est un paramètre très important dans les succès sportifs. "Par exemple, je suis sûre que, sans Kim Clijsters en face de moi, je n’aurais pas signé la même carrière. Et vice-versa. Notre rivalité était saine. On avait 8 et 9 ans lorsqu’on a joué notre premier match à Ostende ! Et, ensuite, on s’est toujours tirée vers le haut. Il y a eu parfois quelques tensions dans nos entourages. Mais, entre nous, il y avait beaucoup de respect…"
Cette rivalité positive se décline d’ailleurs à un niveau bien plus large. "Avec le recul, la scission de la Fédération en deux Ligues, actée il y a 40 ans, s’est avérée très positive pour le tennis belge. Entre l’aile flamande et francophone, il y a également eu une émulation réciproque. Le centre de Wilrijk, créé par la VTV, nous a servi de modèle pour celui de Mons, et chacun voulait faire mieux que le voisin", remarque André Stein, président emblématique de l’AFT depuis 1991.
Aujourd’hui, Justine Henin, maman de deux enfants, privilégie sa famille. Mais le tennis occupe toujours une place essentielle dans son agenda, notamment via son club de Limelette. "Je n’ai pas envie de me lancer dans une reconversion comme coach. Je n’ai plus le temps pour voyager toute l’année. En revanche, je souhaite transmettre mon savoir à la nouvelle génération. Je fonde ainsi beaucoup d’espoir sur la jeune Sofia Costoulas qui a récemment rejoint mon Académie. Elle a 14 ans et beaucoup de talent. Je crois qu’elle représente l’avenir du tennis belge. J’espère pouvoir l’aider à progresser…"