Goffin, à Phoenix pour renaître
Le Liégeois, en crise de confiance, a osé relever un pari risqué en s’inscrivant à un Challenger qui vaut un ATP 250.
- Publié le 13-03-2019 à 08h16
- Mis à jour le 13-03-2019 à 10h54
Le Liégeois, en crise de confiance, a osé relever un pari risqué en s’inscrivant à un Challenger qui vaut un ATP 250. Alors que les leaders du tennis mondial se défient dans le désert californien, David Goffin a pris la direction de Phoenix où il joue cette semaine en 2e division. Éliminé dès son premier match à Indian Wells, l’ancien 7e meilleur joueur mondial a choisi de descendre d’un étage pour retrouver ce fameux rythme des matchs.
Le Liégeois a été poussé par son nouvel entraîneur qui a réalisé l’impérieuse nécessité de repasser par la case Challenger. Pour l’heure, David Goffin a retrouvé son haut niveau à l’entraînement, mais il galère pour reproduire ses coups de génie en match. Depuis son divorce avec Thierry Van Cleemput, Goffin a signé une carte peu glorieuse de 4 défaites en 6 matchs. Avec 10 rencontres jouées en 2019, il ne monte que tous les six jours sur le terrain pour disputer un match officiel. Peu, très peu, trop peu.
Quant à savoir si David Goffin a sa place en Challenger, la réponse est évidemment négative. Un athlète de la classe du Liégeois ne devrait pas jouer ces modestes tournois. D’ailleurs, le Transition Tour visait à remettre chaque joueur dans sa véritable catégorie, afin d’éviter que des joueurs évoluent dans des niveaux trop faibles.
Dans le cas de David Goffin, il ne vient pas à Phoenix pour piquer la place d’un autre jeune joueur. Il ne vient pas non plus pour chiper des points ATP. Sa seule motivation est de prendre du rythme en match officiel et de meubler le plus intelligemment possible les dix jours qui le séparent de son entrée en lice à Miami. En plus, Phoenix n’est situé qu’à 400 kilomètres d’Indian Wells.
Seul hic, cette bonne idée pourrait se retourner contre lui. Il est attendu au minimum en finale. Un faux pas plus précoce le plongerait dans une crise plus profonde. Or, le tableau de Phoenix a plus la valeur d’un ATP 250 que d’un Challenger. Avec 16 autres joueurs du top 100 présents dans le tableau, Goffin ne sera pas le seul en quête de matchs. Il sera accompagné de 4 autres joueurs du top 50 : Chardy (ATP 37), Millman (42), Kukushkin (43) et Ebden (49) sans oublier les 12 autres joueurs du top 100, dont l’imprévisible Gulbis, qu’il pourrait croiser dès les quarts.
Si on jette un coup d’œil sur le dernier ATP 250, on se rend compte que la première tête de série, Joao Sousa, n’était que 40e à l’ATP. À Sao Paulo comme à Phoenix, la 8e tête de série est le Japonais Taro Daniel (ATP 71).
En Arizona, les organisateurs ont donc profité du calendrier pour récupérer les déçus des premiers tours à Indian Wells afin de concocter un très gros tableau. Goffin espère que le vent soufflera dans le bon sens en Arizona…
Il veut refaire le coup de 2014
En perte de vitesse, il s’était relancé en remportant 3 Challengers en 3 semaines.
Cette semaine, le circuit propose déjà ses 28e, 29e et 30e tournois Challengers de la saison. Quand on regarde les têtes de série des 27 premiers, on remarque que la première tête de série se situe en moyenne à la 104e place mondiale. On parle donc bien d’une Division 2.
Deux joueurs sortent nettement de ces statistiques : Kyle Edmund et David Goffin. Le Britannique avait joué le Challenger d’Indian Wells 2 car il avait besoin de se rassurer. En 8 semaines, il n’avait pas remporté un seul match ! Lors de ce Challenger, il a remporté le titre en s’échauffant contre de bons joueurs comme Robredo, Rosol, Maden, Harris et Rublev. Ils sont tous pensionnaires du top 150, sauf le vétéran Robredo.
Dans la foulée, le 23e joueur ATP battait au Masters 1000 Nicolas Jarry (ATP 86). Il jouait la nuit passée contre Radu Albot.
David Goffin, 21e, espère suivre la même trajectoire que le Britannique. Le Liégeois avait déjà eu recours à ce détour en 2014. À 24 ans, il restait sur quelques revers douloureux qui avaient étiolé sa confiance. Memphis, Delray Beach, Acapulco, Indian Wells, Miami, Casablanca, Monte Carlo, Roland-Garros, Queen’s, Eastbourne, Wimbledon, autant de tournois en 2014, autant de déceptions. Il avait osé jouer un triptyque en Challenger. À Scheveningen, Poznan et Tampere, il a soulevé les trois titres et était revenu en remportant l’ATP 250 de Kitzbuhel et de Metz avec un autre sacre en Challenger à Mons. Il avait été élu ATP Comeback Player of the Year.
Il y a 5 ans, il n’avait évidemment pas le même statut. Encore 106e à l’ATP en juillet, il avait fini la saison à la 22e place. Cette fois, il espère boucher le trou qui sépare sa 21e place au top 10.