En visite chez Ysaline Bonaventure: "Roland-Garros me stresse plus que les autres tournois"
Ysaline Bonaventure, qui est à Roland-Garros avec un coach ad interim Yannis Demeroutis, entame les qualifs avec une haute ambition.
- Publié le 21-05-2019 à 07h54
- Mis à jour le 21-05-2019 à 14h11
Ysaline Bonaventure, qui est à Roland-Garros avec un coach ad interim Yannis Demeroutis, entame les qualifs avec une haute ambition. Une semaine avant son départ à Roland-Garros, nous sommes partis à la rencontre d’Ysaline Bonaventure. Le point de ralliement se nomme le Franc’off, une brasserie située au pied des Thermes.
Habitant à 10 kilomètres de la ville thermale, elle traverse volontiers la Belgique pour s’entraîner dans les meilleures conditions. "Parfois, je m’entraîne à Spa, mais, en général, je rejoins Namur où habite mon préparateur physique, Patrick Meur, ou Mons, où la fédé est basée", confie la 116e joueuse mondiale, qui s’entraînait avec Steve Darcis à Aywaille il y a deux semaines.
Si elle multiplie les kilomètres sur les autoroutes belges, elle a longtemps compté sur les Pays-Bas pour apprendre les bases. "Je suis partie là-bas à 14 ans, ce qui m’a éloignée de ma région et de mes proches. J’aime la Belgique."
Depuis début mai, elle a pris une grande décision en coupant les ponts avec la filière néerlandaise. "Je ne l’avais encore dit à personne, mais j’ai tout stoppé avec mon entraîneur", poursuit celle qui était coachée par Martijn Belgraver. "Il ne me consacrait pas assez de temps. J’estime que je mérite plus que 6-7 semaines de suivi par an."
Son staff se compose donc de Patrick Meur (préparateur physique), Sébastien Hurdebise (kiné) et Xavier Haufroid (ostéo). "Nous bossons à trois pour le moment. Sur Roland-Garros, j’ai demandé à Yannis Demeroutis de me donner un coup de main. Il m’aidera aussi à Wimbledon. Il se partagera entre Steve (Darcis) et moi. La situation me préoccupe, mais je n’ai pas envie de me prendre la tête maintenant."
Son ‘maintenant’, c’est Roland-Garros. La deuxième levée du Grand Chelem ne lui rappelle pas que de bons souvenirs. L’an passé, elle avait vécu une cruelle désillusion face à la Suédoise Rebecca Peterson. "Je menais un set à rien alors que le deuxième était serré", se souvenait celle qui a rejoint la fondation Hope and Spirit. "La pluie a suspendu la partie. Je sors du match et prends un 6-0 dans le 3e qui m’a cassé le reste de la saison. J’aurais pu me qualifier pour la première fois dans un tableau final de Grand Chelem."
Cette année, elle revient plus forte d’une expérience précieuse à l’Open d’Australie où elle est sortie des qualifs. En plus, elle est tête de série en qualif à la Porte d’Auteuil. "Mais nous ne sommes jamais à l’abri. En qualif , rien n’est facile. Ces trois matchs sont épuisants et ne rapportent pas de points."
En plus, Paris a beau être un endroit mythique, il déteint négativement sur le jeu de la native de Stavelot. "Roland me stresse plus que les autres. Tout le monde vient te voir. La télévision est présente. Les étudiants regardent les matchs au lieu de réviser. Moi, j’ai toujours regardé ce tournoi."
Dans ses souvenirs, elle sort un nom du lot : Kim Clijsters. Ysaline Bonaventure, qui ne lui a jamais demandé de la prendre sous son aile, est une fan inconditionnelle de la Limbourgeoise. "Je l’ai toujours préférée à Justine. Son jeu me parle plus. Elle dégage un petit plus en dehors des terrains aussi", avoue Bonaventure, qui part à l’assaut de son 4e Roland-Garros.