Thomas Johansson, coach de David Goffin : “En 2009, j’étais dans le box de Söderling”
Le Suédois dresse les conditions du succès de son protégé contre Rafa.
- Publié le 31-05-2019 à 06h49
- Mis à jour le 31-05-2019 à 07h57
Le Suédois dresse les conditions du succès de son protégé contre Rafa. Le coach de David Goffin affichait sa lucidité toute scandinave, accompagnée d’une bonne dose d’optimisme au moment de préfacer le duel au sommet de son élève. Entretien…
Thomas Johansson, quelles leçons tirez-vous de la victoire convaincante de David contre Kecmanovic ?
"Je suis ravi, d’autant que Kecmanovic est véritablement très talentueux, et il n’a seulement que 19 ans. J’étais impressionné de la façon dont David a joué mais aussi de la manière dont il a géré les situations de match lorsque le Serbe a élevé son niveau de jeu au début des deuxième et troisième sets."
Il semble enfin avoir retrouvé sa constance qui lui manquait tant jusqu’ici.
"En effet, il parvient à garder cette constance dans son niveau, c’est là-dessus que l’on avait travaillé en profondeur ces derniers temps. Là, depuis le début du tournoi, il s’est révélé solide et régulier sur pas moins de six sets consécutifs, sans n’en céder aucun, cela est très rassurant. Les semaines précédentes, le niveau était là mais par intermittence, il y avait des hauts mais aussi des bas."
C’est le meilleur joueur de l’histoire sur terre battue qui se dresse face à David désormais.
"C’est un challenge immense. Cela sera très dur de vaincre Nadal, ici dans son jardin à Paris. Mais j’étais là quand Söderling a vaincu Rafa. Et j’espère être là aussi quand David le battra ce vendredi. Je coache l’un des meilleurs joueurs au monde : il a de petites chances s’il joue vraiment bien."
Quel élément prépondérant déterminera un potentiel exploit ?
"Il doit jouer de manière très agressive, car se retrouver dans de longs rallyes face à Rafa, c’est vraiment très compliqué. Il doit prendre les devants dès l’entame du match. Le faire bouger de gauche à droite ne suffit clairement pas, il doit varier et le surprendre avec son panel de coups comme il l’a fait contre Kecmanovic. Cela reste une mission très complexe, mais on est prêt à la relever."
Tomber sur Rafa si tôt dans le tournoi, c’est râlant quand même.
"Franchement, je préfère jouer contre Rafa au troisième tour plutôt qu’en demi-finale. Parce qu’au fil du tournoi, il devient de plus en plus fort et encore meilleur. Évidemment, j’aurais préféré qu’il affronte un autre joueur au troisième tour, mais dans le même temps, c’est un fantastique challenge de jouer contre Nadal et j’apprécie cela. Ce sera amusant."
La grande satisfaction, c’est que ce choc intervient contre un David retrouvé.
"Les conditions se montrent à l’avantage de David : il adore jouer à Paris qui lui a souvent souri. Et d’ailleurs, depuis qu’on est arrivé, il est enjoué, ce qui est un très bon signe. En match, il a enfin développé le niveau qu’il proposait à l’entraînement. C’est une grosse étape et cela prouve que nous allons dans la bonne direction."
À votre avis, Nadal est-il méfiant ?
"J’espère que Nadal se méfie de Goffin. Mais il est prêt pour chaque match, peu importe qui il doit affronter et c’est que j’aime chez lui. Son attitude, son énergie qu’il dégage dans chaque match, c’est toujours exemplaire."
Il est aussi sans doute plus prenable que par le passé au vu de sa préparation.
"Il n’a pas eu la préparation qu’il avait l’habitude d’avoir avant Roland-Garros, mais ici à Paris, il reste le favori principal."
Avez-vous contacté Robin Söderling, le premier à avoir vaincu Nadal ici ?
"Je suis bon ami avec Söderling et j’étais dans son box lorsqu’il a battu Nadal en 2009. Mais je ne l’ai pas appelé pour recueillir ses conseils."