Retour aux sources pour Van Cleemput: "Il y aura toujours de la place à Mons pour Thierry"
Réginald Willems, qui gère le Pro Team du centre de tennis-étude de Mons, estime que Thierry Van Cleemput a beaucoup à apporter aux jeunes en formation.
- Publié le 19-02-2019 à 06h41
- Mis à jour le 19-02-2019 à 08h01
Réginald Willems, qui gère le Pro Team du centre de tennis-étude de Mons, estime que Thierry Van Cleemput a beaucoup à apporter aux jeunes en formation. "Je préfère me consacrer aux jeunes. Je vais sans doute retourner à Mons, si on a besoin de moi, pour m’occuper des jeunes." Thierry Van Cleemput a clairement exprimé son envie de revenir au tennis-étude de Ghlin. L’ancien entraîneur de David Goffin n’a jamais caché son amour pour le centre de formation francophone. Même au plus fort de sa collaboration avec l’ancien 7e joueur mondial, il n’a jamais coupé le fil avec ses origines.
Aucune déclaration officielle n’est attendue dans les prochains jours à Mons. Thierry Van Cleemput a besoin de temps pour digérer ses deux divorces sportifs en un mois. Il pourrait alors devenir le collègue direct d’une autre pointure dans la formation du tennis belge, Réginald Willems. Le responsable du poste du tennis-étude accomplit la délicate mission de faciliter le passage des juniors vers les pros. "Avec Ananda Vandendoren, nous nous occupons du Pro Team constitué de deux juniors, Gauthier Onclin et Louis Herman, ainsi que d’Arnaud Bovy qui n’est plus en junior."
Pour l’heure, il est précoce de songer à un trio de choc à la tête des stars francophones de demain. "Il y aura toujours de la place pour une personne comme Thierry. Avec son expérience, son bagage et son charisme, il a sa place parmi nous."
Avant qu’il ne démarre avec David Goffin en 2014, Thierry Van Cleemput avait un accord pour revenir à Mons dès que sa mission avec le Liégeois s’achevait. "Il est sincèrement attaché à ce tennis-étude. Mons représente l’endroit où tout a commencé pour lui qui n’est pas un ancien joueur. Il a fait son école chez nous", poursuit Redg, qui comprend que son homologue ait accepté une période de test avec Simona Halep. "Thierry a la fibre fédérale. Avec Halep, il a vu que tous les projets ne lui correspondaient pas. Ce qui l’intéresse, c’est la formation. Il n’est pas du genre à porter le sac des stars pour avoir un salaire à la fin du mois."
Et si c’était au tour de Réginald Willems, 41 ans, de s’en aller sur le circuit pour entraîner des pros ? "Il ne faut jamais dire jamais. J’ai suivi les Rochus qui étaient des joueurs confirmés. J’ai passé 4 ans et 3 ans avec Steve Darcis qui était alors 600e et David Goffin qui était 300e. J’en garde de bons souvenirs", explique ce Bruxellois qui passe 18 semaines par an à
l’étranger pour suivre Gauthier Onclin et Louis Herman. Les prochaines semaines seront animées dans les bureaux du secrétaire général de l’AFT, Pierre Delahaye ainsi que du directeur sportif Michaël Dermience. Les budgets de l’année ont déjà été établis. Le retour de Thierry Van Cleemput obligerait une refonte du budget du centre. "Pour l’instant, rien n’est décidé, coupe Réginald Willems. C’est tout frais. On verra ce que l’avenir nous réserve."
À 41 ans, cet habitant en Hesbaye peut déjà se targuer d’une expérience de 15 ans au centre de Ghlin. Maillon clef dans la formation des "vieux" juniors, il se plaît dans son rôle. "Je suis dans mon champ de compétences. J’essaye de sortir des jeunes de 16-17 ans pour les mener vers le circuit pro. Toutes les étapes de formation présentent des difficultés. Entre 17 et 19 ans, le tennis devient un projet de vie."
Le centre suit encore de manière moins précise des joueurs plus âgés. Pour le moment, seul Clément Geens bénéficie d’un soutien financier et logistique pour l’aider à percer vers le sommet, c’est-à-dire le top 1 00 . "Nous avions de tels programmes pour David Goffin ou Steve Darcis. Nous appelons cette phase les cellules autonomes. Là aussi, je peux intervenir de manière ponctuelle."
Quand il raconte ses journées ou ses échanges, ce Wolusanpétrusien transmet une passion indicible. "J’aime former la jeunesse. Même si j’arrive en bout de parcours, il reste beaucoup de boulot : physique, tactique, technique et surtout mental. J’ai travaillé avec beaucoup d’élèves."
Il est encore loin d’avoir dispensé ses derniers entraînements. "Je n’ai pas besoin de la lumière des médias", narre encore l’ancien capitaine de Coupe Davis.
"La situation de David n'est pas anormale"
L’ancien coach de Goffin est même content qu’il soit sorti de sa zone de confort.
Réginald Willems avait démarré sa collaboration avec David Goffin alors que le joueur n’avait que 13 ans. À l’époque, il venait de recevoir sa première mission au centre. "J’ai toujours considéré mon travail avec David comme une étape dans sa carrière. D’ailleurs, Thierry Van Cleemput a agi de la même manière. Il s’est inscrit dans une mission ponctuelle qui a duré près de cinq ans. Dès que son message est moins bien passé, il s’est retiré."
La période assez sombre traversée par David Goffin n’est pas de nature à affoler son premier entraîneur.
"Je n’ai aucune inquiétude par rapport à David et sa recherche d’un nouveau coach. David a toujours eu besoin d’avoir une totale confiance avant de s’engager. Trouver un entraîneur prend du temps. Il veut la bonne personne. Il passera peut-être par une phase de test de 2 ou 3 semaines. Je ne m’étonne pas de la situation. Il a perdu ses repères. Sa situation n’est pas anormale. Ce qu’il traverse lui sera même bénéfique. David est sorti de sa zone de confort. Il n’en ressortira que plus fort."
De son propre aveu , Réginald Willems est toujours en contact avec David Goffin. Il n’a jamais été question, pour autant, qu’il succède à Thierry Van Cleemput. "Il doit voir avec une autre personne. David a plus besoin de quelqu’un d’autre, de quelqu’un qu’il ne connaît pas. Il lui faut une nouvelle approche."