En Billie Jean King Cup, aux USA, Wim Fissette emmène ses joueuses à l’abattoir : “Il faudra un miracle pour qu’on gagne”
Les responsables de la défaite annoncée à Orlando ne se trouvent pas en Floride.
- Publié le 12-04-2024 à 10h17
Mohamed Ali, du temps de sa splendeur, face à mon collègue Fabrice, 60 kilos tout mouillé. Voilà à quoi devrait ressembler le match de qualification de Billie Jean King Cup (NdlR : ancienne Fed Cup) entre les USA et la Belgique. Avec les absences d’Elise Mertens, Greet Minnen et Yanina Wickmayer, qui préfèrent se concentrer sur leur carrière individuelle, et celles d’Alison Van Uytvanck et Ysaline Bonaventure, pour des raisons physiques, Wim Fissette a emmené à Orlando une équipe C composée de Hanne Vandewinkel (WTA 278), Sofia Costoulas (WTA 279), Marie Benoit (WTA 312) et Kimberley Zimmermann (WTA 73 en double). Du côté des Américaines, l’artillerie lourde sera, par contre, présente : Jessica Pegula (WTA 5), Madison Keys (WTA 20), Emma Navarro (WTA 21), Caroline Dolehide (WTA 48) et Taylor Townsend (WTA 57).
”La BJKC n’est pas une priorité pour Elise Mertens”
À la question de savoir si toutes ces absences prouvent que la BJKC n’est pas une priorité pour de nombreuses joueuses, le capitaine, Wim Fissette, a répondu en deux temps en ne mettant pas le duo Minnen-Wickmayer dans le même sac qu’Elise Mertens.
”Les absences de Greet Minnen et Yanina Wickmayer, c’est vraiment dommage, expliqua le coach de Naomi Osaka. La Billie Jean King Cup a souvent été une priorité pour ces joueuses. Elles aiment disputer cette compétition et ont souvent été présentes. Malheureusement, elles n’ont pas connu un terrible début de saison, elles devaient penser à leur carrière individuelle. Donc, cette fois, avec le timing de la rencontre mais aussi la surface choisie aux USA, le dur, alors que la saison sur terre a commencé, elles ont fait un autre choix. Je le comprends. Pour Elise, c’est peut-être autre chose. Je ne pense pas que l’ex-Fed Cup soit une priorité pour elle. Si elle n’a pas envie ou ne veut pas disputer les Jeux olympiques, c’est son choix. Il est difficile à comprendre, mais c’est son choix.”
L’absence de la Limbourgeoise déçoit bien évidemment Wim Fissette qui espérait réaliser de grandes choses avec l’équipe belge lors de sa nomination : “Son absence, c’est une déception. Comme capitaine, tu veux toujours disputer une rencontre avec tes meilleures joueuses. Si tu as une fille top 25 en simple et numéro un au classement du double mais qu’elle ne joue pas, c’est dommage. La présence d’Elise représenterait aussi une grande motivation pour les autres joueuses. Avec Elise, Greet et Yanina, nos chances seraient plus grandes pour disputer la phase finale. Ce qui était mon objectif en rejoignant l’équipe. La décision d’Elise, je ne sais rien faire pour la changer.”
”Acquérir de l’expérience”
L’issue de la rencontre qui commencera vendredi soir à minuit par deux simples avant de se poursuivre samedi, dès 20 heures, par deux simples et un double ne fait aucun doute : “Il faudra un miracle pour gagner parce qu’on se présente avec trois joueuses qui se situent autour de la 300e place mondiale. En face, il y aura des filles du top 20, poursuivait Wim Fissette. Mes joueuses ne comptent aucune expérience par rapport à ce niveau. Cela va être très difficile, mais on peut toujours rêver d’un miracle. L’esprit est très bon dans l’équipe malgré la mission qui nous attend. Hanne et Sofia sont deux jeunes joueuses et elles restent sur de bons résultats dans les tournois ITF. Ce sera une magnifique expérience pour elles. Je suis certain qu’elles vont apprendre énormément. Ce sera une aide précieuse pour la suite de leur carrière.”
”Le mot peur n’est pas adéquat”
Du côté des filles présentes à Orlando pour cette mission suicide, on sait bien que la tâche s’annonce compliquée mais elle est prise avec sérieux comme l’explique Marie Benoit : “Nous ne sommes pas les favorites, cela me semble assez évident. On va faire notre travail et après les rencontres, on analysera les performances. La peur n’est pas le mot adéquat à utiliser en pensant à cette rencontre.” Une analyse confirmée par Kimberley Zimmermann : “Je ne ressens aucune peur dans l’équipe. On sait que cela va être une rencontre difficile face à une formation américaine qui est peut-être la plus forte au monde actuellement. L’envie de se battre sera présente. On n’aura rien à perdre.”
Et les responsables de cette défaite annoncée ne seront pas à chercher du côté de la Floride.