Andy Murray a épaté à Pékin : “Un grand pas en avant”
Andy Murray a décroché à Pékin sa plus grande victoire depuis son retour sur les courts.
- Publié le 01-10-2019 à 19h32
- Mis à jour le 01-10-2019 à 19h33
Andy Murray a décroché à Pékin sa plus grande victoire depuis son retour sur les courts.
On ne donnait pas forcément cher de sa peau avant ce duel face à Matteo Berrettini. Lui-même avait dit en quittant le tournoi de Zhuhai la semaine passée que l’enchaînement serait compliqué. Mais Andy Murray a épaté la galerie mardi à Pékin en sortant le demi-finaliste de l’US Open et 13 e joueur mondial (7-6 (2), 7-6 (7)). Mené 5-3 dans le premier set et contraint de sauver deux balles de set dans le second, il a retrouvé par moments, et pour la première fois depuis son retour, la brillance de sa grande époque. “La semaine à Zhuhai a été un grand pas en avant pour mon jeu. J’ai juste besoin désormais de retrouver l’habitude de jouer trois ou quatre matchs par semaine. J’ai encore du mal à récupérer. Là j’ai battu un Top 20 mais pour dire que je suis revenu à ce niveau-là, je vais devoir trouver la régularité.” Alors, évidemment, on sait que Berrettini a du mal à enchaîner depuis son exploit de l’US Open, et qu’il a vendangé des occasions à foison ce mardi. À 23 ans, il découvre aussi la pression de celui qui peut se qualifier pour le Masters (12e à laRace). Murray, 32 printemps, en a vu énormément d’autres. Officiellement 503e joueur mondial, le Britannique commence à convaincre de son possible retour au plus haut niveau. Hanche artificielle, manque de compétition, manque de condition physique : son pari semblait fou, mais ce diable de Muzz est peut-être en train de le gagner.
Sa défaite du deuxième tour (4-6, 6-2, 6-4) à Zhuhai face à Alex De Minaur, futur vainqueur du tournoi, était très intéressante, surtout dans la foulée d’une victoire face à Tennys Sandgren (6-3, 6-7 (6), 6-1). Le voir supporter l’accumulation des efforts pour s’imposer au premier tour à Pékin face à un des meilleurs joueurs de la saison, cadet de quasiment dix ans et en pleine ascension, ne peut pas être anodin. Il sert de nouveau très bien mais surtout bouge tellement mieux qu’à Cincinnati où, pour son premier match depuis Melbourne, il avait été battu par Richard Gasquet (6-4, 6-4). “J’ai beaucoup plus confiance dans mes mouvements, je défends beaucoup mieux du coup. À Cincinnati, je jouais mal et ne me sentais pas à ma place. Ce n’est plus le cas.”
À Pékin, comme ce sera le cas aussi à Anvers, Andy Murray ne vise pas de titre – sauf miracle – mais le droit d’y croire. Le droit de rêver à une fin de carrière digne de son rang, à de nouveaux gros combats en Grand Chelem, à une défense de son titre aux JO de Tokyo. À tout ce qui pourra continuer de faire de lui encore quelques mois ou quelques années un joueur de simple ambitieux et heureux. Cette hanche a fauché sa carrière au sommet, alors Murray le prend comme un dernier grand défi à relever. À le voir rendre Berrettini dingue sur le central de Pékin, serrer le poing sur chaque point arraché, ou encore courir comme un lapin sur les amorties de l’Italien, on se dit qu’il y a peut-être encore un grand coup à faire pour lui. “Je sais que j’ai encore trop de mal à récupérer, que c’est encore un peu trop dur de pousser à ma limite physiquement alors qu’il le faut à ce niveau. Mais plus je joue ce type de matchs, plus je m’améliore, je le sens.”
La route est encore très longue, sa capacité à répéter les efforts et les performances incertaine, mais pour la première fois depuis Melbourne, le retour de Murray ne semble plus si fou.