Malgré la défaite, Mertens est sur la bonne voie
Battue en quart face à la nouvelle star du circuit, la Canadienne Bianca Andreescu (3-6, 6-2, 6-3), la Limbourgeoise a prouvé à New York qu’elle avait sa place parmi les candidates de la prochaine génération.
- Publié le 06-09-2019 à 06h57
- Mis à jour le 06-09-2019 à 10h10
Battue en quart face à la nouvelle star du circuit, la Canadienne Bianca Andreescu (3-6, 6-2, 6-3), la Limbourgeoise a prouvé à New York qu’elle avait sa place parmi les candidates de la prochaine génération. Elise Mertens s’est prouvé beaucoup de choses à New York, et a toutes les raisons de croire qu’un jour elle pourrait ramener un titre du Grand Chelem à la maison. Et il n’y a pas de hasard, si elle a disputé le deuxième quart en Majeurs de sa carrière (en 2018, elle avait atteint les demies en Australie), c’est parce qu’elle a pris toutes les bonnes décisions avant ça et a surtout accepté d’investir dans sa carrière.
Avoir son physio avec elle plus souvent au fil de la saison, faire venir un préparateur physique avant l’US Open, changer son geste de service, s’astreindre à un jeu plus agressif que ce qu’était sa nature première : la Belge a pris les meilleures décisions pour aller loin.
Si elle a déjà accompli tant de choses avec si peu d’expérience, c’est parce qu’elle sait où elle va. Cette vision à long terme est ce qui explique comment Mertens a récupéré des défaites de Roland-Garros et Wimbledon et aussi pourquoi elle a traversé un tableau favorable jusqu’aux quarts sans broncher. Le niveau de jeu produit face à Bianca Andreescu était d’un tout autre calibre que celui qui lui avait permis d’atteindre les demi-finales de Melbourne.
En deux ans, malgré quelques sorties de route, quelques trop nombreux changements de coach et un bras droit qui a parfois grincé, elle a déjà accompli un gros bout de chemin. Moins mise en avant dans la génération montante que les Bencic, Vekic, Andreescu and Co, elle n’en reste pas moins à mériter que l’on joigne son nom à la liste des joueuses pouvant prétendre à dominer le tennis mondial dans les années à venir. Avec un style bien à elle, moins spectaculaire que d’autres mais tellement solide.
Dans ce premier set face à Andreescu, on a vu exactement le jeu auquel Mertens doit s’accrocher contre vents et marées. Elle était une muraille en défense, une machine à claquer des contres quand elle repassait à l’offensive : le top 10 et plus haut se jouera là.
Excellente joueuse de double, elle pourrait encore passer l’étape supérieure en venant plus souvent au filet dans ses matchs de simple. Ses grands progrès au service laissent aussi de grands espoirs. Maintenant, Mertens a un jeu qui ne va pas supporter le doute ou la moindre pointe d’attentisme, pas plus que le pépin physique. À la manière d’un David Goffin, elle doit être à 100 % à chaque match. Mais quand on la connaît un peu, on se rend vite compte que de toute manière c’est comme ça qu’elle vit son tennis : toujours à fond, jamais dans l’effort à moitié.
Un bel exemple du dicton qui veut que le travail finit toujours par payer. Le top 15 est jouable pour elle d’ici la fin de saison, histoire d’avoir une belle rampe de lancement pour 2020.