Nadal-Djoko: deux rois, mais pas de hiérarchie à Paris
Les experts se déchirent sur le nom du favori de la quinzaine Nadal - Djokovic ? Djokovic - Nadal ?
- Publié le 26-05-2019 à 08h10
- Mis à jour le 26-05-2019 à 08h56
Les experts se déchirent sur le nom du favori de la quinzaine Nadal - Djokovic ? Djokovic - Nadal ? Depuis une semaine, les plus grands experts se battent à coup d’arguments pour désigner le favori de la quinzaine parisienne. Les noms de Rafael Nadal et Novak Djokovic sortent à chaque reprise, mais l’ordre n’est pas si évident. Un Julien Benneteau, capitaine de l’équipe française de Coupe Davis, place le Serbe devant l’Espagnol. Arnaud Di Pasquale, ancien directeur technique de la Fédération Française de Tennis partage cet avis même si le jeu de Nole est moins spectaculaire. "Il reste plus fort que Federer et Nadal au top de leur forme" , confie-t-il.
Les supporters croisés dans les travées du site parient plus sur une 12e victoire de l’Espagnol.
Mais qu’en pensent les deux intéressés ? Novak Djokovic l’a joué un peu trop modeste. "Nadal reste le favori n°1 pour Roland Garros et il y a tous les autres derrière." Il n’est pas très crédible. Il oublie que Thiem et lui-même sortent tous les deux du lot. Il oublie également les leçons qu’il a données à Thiem et à Tsitsipas à Madrid. Malgré tout, il insiste. "Ce ne serait pas juste de choisir une autre personne que lui comme favori parce qu’il a remporté ce tournoi tant de fois dans sa carrière, 11 fois à Paris si je ne m’abuse."
Le Djoker finit par assumer son statut. "Ces dernières semaines étaient quand même positives et ont pu conduire jusqu’à aujourd’hui. C’est vraiment le tournoi pour lequel je me préparais ces derniers mois. Je voulais vraiment atteindre mon meilleur jeu ici, lors de ce tournoi. Je ne suis certes pas le seul mais ma motivation est supérieure, parce que c’est une opportunité pour moi de détenir les 4 titres du Grand Chelem. Je l’ai fait il y a quelques années et j’espère réitérer cet exploit."
Rafael Nadal sera sur sa route. Le gaucher de Manacor doit accepter depuis près de 15 ans ce statut de favori. Qu’il ait réalisé une bonne préparation ou non, il reste le favori d’une année à l’autre. Il ne s’en est pas caché. "Pour être honnête, j’ai le sentiment que je joue bien, racontait-il en confirmant indirectement qu’il assumait à nouveau son statut. "Mon objectif va être de continuer à jouer à ce niveau-là. Il y a bien sûr toujours des petites choses que je peux améliorer, mais je les travaille. De manière générale, l’important est d’être en bonne santé - c’est l’essentiel - et de bien se battre et d’être frais, à la fois au plan mental et physique." Rome a fait du bien.
David Goffin, qui a déjà affronté Djokovic à 6 reprises (5 défaites) et Nadal à 4 reprises (3 défaites) ne cherche pas à placer une hiérarchie entre les deux stars.
Est-il si difficile de placer un ordre parmi les favoris ? Rafael Nadal garde une courte longueur d’avance, mais sa marge de manœuvre est certainement moins grande que ces dernières années. "Ce qui m’arrive en ce moment est plus normal que ce qui m’est arrivé les quatorze dernières années", se justifiait-il avant d’aborder le Masters 1000 de Rome.
Sa domination n’est plus aussi insolente. Il faut remonter à 2016 pour trouver la trace de trois vainqueurs différents sur les trois Masters 1000 : Fognini à Monte Carlo, Djokovic à Madrid et Nadal à Rome. Si on ajoute les deux ATP 500 sur terre battue, on dénombre cinq lauréats différents : Djere à Rio et Thiem à Barcelone. N’en demandez pas plus !
Un tel scénario ne s’était plus produit depuis l’avant période Nadal c’est-à-dire 2004. À l’époque, les cinq costauds se nommaient Federer, Moya, Ventura, Volandri, Coria et Kuerten. Pour l’anecdote, aucun de ces 5 n’avait gagné à Roland Garros ! Gaston Gaudio avait surpris tout le monde. D’ailleurs, il ne s’en est jamais remis.
Un tel sort n’arrivera pas au lauréat de la présente édition. Le trio Nadal-Djokovic-Thiem part avec une solide avance sur le reste de la meute. Pour brouiller les cartes, l’Autrichien, finaliste l’an passé, a rappelé ses ambitions des 15 prochains jours. "J’ai une pression, mais j’ai toujours bien joué dans ce tournoi ces dernières trois années, avouait Dominic Thiem. Mon objectif est de gagner le tournoi. J’aimerais faire ce dernier match, mais c’est très difficile. Rafa est le grand favori et dernière lui, il y a 5 ou 6 autres joueurs qui sont susceptibles de gagner le tournoi. Cela va être 2 semaines fort intéressantes."
Là dessus au moins, ils sont tous d’accord. La quinzaine sera passionnante.