À Indian Wells, leurs désirs sont des ordres
L’organisation d’Indian Wells chouchoute joueurs et joueuses qui adorent ça et font de ce tournoi leur préféré du circuit.
- Publié le 14-03-2019 à 08h14
- Mis à jour le 14-03-2019 à 15h32
L’organisation d’Indian Wells chouchoute joueurs et joueuses qui adorent ça et font de ce tournoi leur préféré du circuit.
Indian Wells a beau être au milieu du désert californien, joueurs et joueuses du circuit s’y sentent comme à la maison grâce aux nombreux services mis à leur disposition par le tournoi.
D’autres tournois ont désormais pris le pli, sans doute fatigués d’entendre joueurs et joueuses commencer leurs phrases par des "oui, mais à Indian Wells…" Mais, à Indian Wells, quoi ?
Un players lounge sur un étage entier, un immense restaurant doté d’une tout aussi immense terrasse, des clubs de golf, des hôtels luxueux, mais surtout : un service de conciergerie comme dans tout palace qui se respecte.
Du matin au soir, des équipes se relaient au beau milieu du salon des joueurs pour répondre à leur moindre désir : le conte de fées made in tennis.
"On essaie de ne jamais dire non, même si parfois on doit", glisse dans un sourire entendu Julia Murphy, l’une de ces fées du service players concierge. Trois équipes de deux tournent du matin jusqu’à la fin des matches pour assurer qu’aucun joueur ne manque de quoi que ce soit.
Une disponibilité et une efficacité qui font la fierté du tournoi et de Julia : "On est la première ligne pour tous ces joueurs et ces joueuses qui sont loin de la maison. On est là pour rendre leur séjour aussi facile et agréable que possible. On a des activités pour eux, des cadeaux, on fête les anniversaires aussi. On veut qu’ils se sentent comme à la maison ici. On a été voté comme leur tournoi préféré, WTA et ATP, depuis trois années de suite. Ils adorent l’atmosphère créée ici, dont on n’est qu’une partie."
Alors que peut-on exactement demander à ce Players’Concierge ? Quasiment tout ! Réservations de tickets pour les invités des joueurs pendant les matches, organisation du logement sur place, du booking des chambres dans les hôtels ou les maisons, location des voitures pour lesquelles joueurs et joueuses reçoivent des coupons.
"Ils viennent aussi quand ils ont besoin d’aller chez le coiffeur et ne savent pas où aller", confie Murphy. Mais les deux services qui font le plus un carton sont le golf et la restauration. "Ce qu’ils demandent le plus ? Surtout des réservations de restaurant et de créneaux de golf. Chaque joueur et joueuse du tableau principal reçoit un bon de golf par jour. Ils adorent ça."
Envie d’une table dans un restaurant qu’on dit complet ? Pas de souci, les concierges en dénichent une. Le meilleur restaurant italien des alentours ? Les concierges savent où il est.
"On fait les réservations de restaurants hors du site, mais on a aussi quatre restaurants ici dans le stade. Les joueurs et les joueuses du tableau principal reçoivent une carte cadeau de 150 dollars valable sur toute la durée du tournoi pour aller dans les restaurants du stade où on peut réserver pour eux alors que ce n’est pas possible pour le public", explique ainsi Julia Murphy.
Et tout ceci n’est qu’un bonus pour leurs estomacs puisque chaque joueur possède aussi un crédit de 100 dollars par jour à utiliser au restaurant des joueurs ou dans le food court. Même chose pour leurs équipes et leurs familles.
Tout autour du players lounge se trouvent ainsi des personnes là pour être aux petits soins avec les joueurs toute la journée, et aussi pour répondre aux urgences et autres petites crises de panique.
Dans les tiroirs de Julia Murphy, vous pouvez ainsi trouver un nécessaire de couture ! Elle en rit encore en expliquant pourquoi.
"Oui, on est là pour trouver des solutions à tout ! Ils viennent aussi par exemple quand il y a un souci avec les patchs de sponsor qui manquent ou qui ne sont pas là où ils devraient être sur leurs vêtements. Dans le passé dans l’urgence, ça nous est arrivé de le faire nous-mêmes ! Ils arrivent en panique, oui ce sont surtout les hommes qui doivent être sur le court dans une heure et il faut résoudre ça. Voilà pourquoi j’ai toujours du fil et une aiguille dans un tiroir ici (rires). Mais je ne l’ai fait qu’une fois !"
En plus de la couture, le players concierge doit aussi veiller à ce que ni les joueurs, ni leur staff, ni leur famille, ni leurs invités ne s’ennuient.
À Indian Wells, c’est la perfection et l’entertainment sinon rien. Il y a toute une liste d’activités à disposition pour tous les centres d’intérêt à proximité, et là encore les concierges s’occupent des réservations. "On a une liste pour tout ce dont ils pourraient avoir besoin."
Comment se passe la relation avec les joueurs ? À la vue du sourire des trois élégantes dames présentes le jour de l’interview, très bien ! "Certains sont un peu plus exigeants que d’autres, lâche Julia Murphy. Et puis quand ils sont pressés ils veulent tout, tout de suite, mais de manière générale ils sont très agréables."
Au players lounge, on ne voit pas souvent les meilleurs mondiaux, et Murphy confirme qu’ils se font rares même du côté de la conciergerie.
"Ils viennent moins souvent, parfois pour regarder un match de football, mais la plupart d’entre eux restent dans leur bulle et ne passent pas trop de temps ici. Les moins bien classés et les joueurs de qualification passent un peu plus de temps à se détendre ici. On a une grande salle à l’arrière avec des jeux vidéo, ainsi qu’une installation de tennis de table, de billard, de basketball."
Et comme tout à Indian Wells, il y a une prochaine étape en vue vers la perfection : "On n’a pas encore de service de baby-sitter ni d’espace pour les enfants. On a des jouets à disposition. Mais dans le futur, le tournoi pense à leur dédier un endroit. Parce que là pour changer la couche des bébés, c’est sur les canapés ou le sol et il faut espérer qu’ils ne fassent pas pipi en même temps ! (sourire) Il y a de plus en plus d’enfants ici."
Le service avec le sourire toute la journée, voilà quel pourrait être la devise des Players Concierges tout autant que du Masters 1000 d’Indian Wells : aucun joueur mécontent ne doit quitter la place, chacun doit au contraire devenir un ambassadeur du tournoi et porter la bonne parole pour la suite de la saison. Un plan imparable.
Goffin: "C'était très utile"
David Goffin apprécie ce service fourni aux joueurs. "C’est sympa d’avoir ce players concierge. Quand on a besoin de trouver un centre commercial ou des adresses pour des restaurants, ils peuvent appeler pour nous et trouver une table. Si on veut aller jouer au golf, c’est la même chose. Quand on ne connaît pas bien l’endroit et qu’on a des questions, eux peuvent nous renseigner et nous aider. Parfois c’est très utile. Ils connaissent parfaitement la région, ont les bonnes adresses donc on ne peut pas se tromper."
"Traités comme des princes"
Ysaline Bonaventure apprécie forcément le confort d’Indian Wells.
Ysaline Bonaventure a pu vérifier le grand écart qu’il y a entre les petits tournois et les rendez-vous du gratin du tennis mondial. Elle apprécie, mais veut garder les pieds sur terre.
"On se rend compte que plus loin on va dans les très gros tournois, moins on doit dépenser de choses. On a des gens à notre disposition dès qu’on a besoin de quelque chose : ils sont là pour nous aider. Il ne faut pas trouver que c’est normal, car ce n’est pas vraiment la réalité. On dort à l’hôtel, on a des gens qui font notre linge, des gens qui nous conduisent… On est un peu traité comme des princes."
Si la Liégeoise apprécie ce confort, elle relativise aussi : "Il ne faut pas prendre ça comme acquis. C’est grandiose ce que fait le tournoi ici, il faut en profiter, mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas la réalité. Ils nous réservent le restaurant. On avait eu un bon comme cadeau dans un des restaurants du tournoi, le Nobu. C’est vraiment sympa. Mais je suis restée dans le même hôtel que celui où j’étais pendant les qualifications, je n’ai pas voulu aller dans un hôtel un petit peu mieux parce que j’avais envie de garder les mêmes habitudes. Et pour moi un lit c’est un lit, une douche, pareil. Je ne vais pas m’emballer."