Pourquoi le tennis masculin joue gros
- Publié le 09-03-2019 à 19h40
- Mis à jour le 10-03-2019 à 13h19
Une ère orageuse s’annonce après le départ annoncé du CEO de l’ATP, Chris Kermode.
Le flou le plus total ! Alors que le comité exécutif, poussé par les représentants des joueurs, a décidé du non renouvellement du contrat de Chris Kermode en fin de saison, c’est un peu une ambiance de guerre froide à Indian Wells. Parce que dans cette affaire, rien n’est clair. On sait que le conseil des joueurs a été incapable de trouver une majorité pour ou contre le maintien de Kermode, laissant la main à leurs trois représentants au board, tous des anti Kermode connus. Les joueurs ne pouvaient pas l’ignorer. Visage malgré lui de ce putsch, Novak Djokovic refuse de s’expliquer : “Il est temps de revoir toute la structure de notre gouvernance. Oui, il a été décidé qu’un changement de leadership était nécessaire mais je ne vais pas entrer dans les détails ni donner mon opinion parce que j’ai un devoir de confidentialité dû à mon rôle de président du conseil des joueurs.”
Stan Wawrinka n’est plus au conseil des joueurs et est donc libre de dire qu’il n’est pas content du tout. “Je suis très triste et très déçu de toute cette histoire. Quand on voit le boulot fantastique que Chris a accompli, c’est vraiment triste. Ce n’est pas la bonne décision et il y a quelques personnes au board qui n’ont rien à faire là.” Rafael Nadal n’apprécie pas non plus la tournure prise, lui qui avait averti que virer Kermode “serait une grossière erreur”. Roger Federer est, selon ce qui se dit en coulisse, assez sceptique aussi, d’autant plus qu’il n’avait apparemment toujours pas réussi à mettre la main sur Djokovic pour une explication qui s’annonçait ferme. Le conseil des tournois a de son côté signifié hier sa “déception” face à la décision prise, annonçant très clairement aux joueurs que le bras de fer étaient lancé.
On sait que certains joueurs auraient aimé que Kermode soit plus féroce dans les revendications face aux tournois, qu’ils avaient l’impression qu’il n’était pas leur plus grand défenseur. On entend dire que c’est une plus une question de personne que de résultat. Ce qui est sûr c’est que des joueurs disséminé un peu partout dans la hiérarchie mondiale ont décidé de montrer les dents pour prendre l’avantage dans le rapport de force face aux tournois dont les Majeurs. La création d’un syndicat des joueurs reste dans l’air. Mais qui pour remplacer Kermode ? L’option Justin Gimelstob poussée par certains joueurs est vouée à l’échec : les directeurs de tournois qui ont trois voix, tout comme les joueurs, au board, s’y opposeront toutes griffes dehors. Le nom de Craig Tiley, le boss de l’Open d’Australie, se murmure aussi même si on doute qu’il ait envie de se jeter dans cette crise. Alors que l’ATP Cup se profile et qu’il faut aussi décider de la prochaine destination du Masters, le timing est problématique. Une période cruciale s’ouvre pour l’ATP.