Nos sportives à l'honneur : "Elise remercie toujours ses grands-parents là-haut"
Liliane vit un conte de fée avec sa fille, Elise Mertens, championne de tennis.
- Publié le 08-03-2019 à 07h14
- Mis à jour le 08-03-2019 à 17h04
Liliane vit un conte de fées avec sa fille, Elise Mertens, championne de tennis.
Liliane Barbe, la maman d’Elise Mertens, ne se livre pas souvent dans la presse. Pour cette occasion, elle a accepté de parler de sa fille, la meilleure joueuse de tennis belge (WTA 16) du moment."Notre devise ? De toujours garder les pieds sur terre. Un accident est vite arrivé."
L’histoire de Mertens est celle de chaque petite fille qui goûte au tennis. "Bien sûr qu’elle était fan de Kim et Justine", se souvient Liliane. "Mais qui aurait cru qu’elle deviendrait joueuse professionnelle ? Elle et Lauren (NdlR : son autre fille, qui est devenue pilote d’avion) avaient plusieurs occupations. Je les conduisais au tennis, mais aussi au volley-ball, au ballet, aux cours de musique."
Très talentueuse au tennis, Elise se lance pour de bon dans son sport favori à partir de ses 12 ans. "Vu que je suis enseignante, je lui ai donné des cours à domicile", explique Liliane. "Dans le tennis, on a pris étape par étape. Elle ne s’est pas aventurée trop vite dans le circuit professionnel. On voulait d’abord voir si elle pouvait arriver dans le top 20 mondial en juniores. Finalement, elle était 7e. On lui a laissé le choix : les études ou le tennis."
Elise n’hésite pas : elle opte pour le tennis. "Au début, en tant qu’enseignante, j’ai eu du mal à accepter sa décision", avoue sa maman. "Maintenant, je la soutiens à fond. Qu’est-ce que c’est passionnant !"
Les moments forts se succèdent à un rythme de fou. Son premier titre est celui à Hobart en 2017.
Et puis, il y a eu la demi-finale à l’Open d’Australie en 2018. Et récemment le titre au tournoi prestigieux à Doha. Liliane : "Si je peux choisir les deux moments les plus émouvants, je prends l’Open d’Australie et Doha. Le retour à Zaventem après l’Australie était vraiment impressionnant. On ignorait que le pays avait tellement vibré. Et à Doha, elle a battu Kerber, Bertens et Halep, le top mondial."
Liliane essaie d’accompagner sa fille partout dans le monde. "J’ai fait le tour en Chine, Singapour, l’Australie… Mon mari fait les voyages moins longs, comme Dubai ou Doha. On essaie que quelqu’un soit à la maison pour soigner les chiens et les autres animaux. Celui qui reste en Belgique, suit les matchs à la télé, via la chaîne de la WTA. On s’adapte au décalage horaire, et on suit ses prestations de près."
Le virus du sport au plus haut niveau, Elise doit l’avoir hérité de son grand-père. Liliane : "Mon papa, Leon Barbe, était cycliste professionnel dans les années 1950, à l’époque de Van Steenbergen et Van Looy. Il était surtout un pistier et a fait plusieurs Six Jours. Il a arrêté quand Merckx a débuté. Il n’est jamais allé au Tour de France. Au Tour de Suède, par contre, il a fait une chute grave et s’est retrouvé dans le coma. On lui doit beaucoup. Il m’a aidé à conduire Elise et Lauren à gauche et à droite. Hélas !, il est décédé il y a quelques années."
Ses autres grands-parents, Elise les a perdus quand elle était petite. Liliane : "Quand vous regardez bien, elle porte une chaîne et une médaille avec leur portrait. Elle ne jouera pas de match sans cette médaille. Quand elle gagne un match, elle envoie un bisou vers le ciel. Pour les remercier pour le soutien."
Le papa d’Elise , lui, avait une profession particulière. Liliane: "Il gérait une compagnie qui fabriquait du mobilier en bois pour des églises, comme des chaises, des bancs, des autels. Il s’est mis au sport… à partir de sa pension. Il fait du vélo tous les jours de la semaine. Et le week-end, il va se promener avec nos quatre grands chiens. Et moi, j’ai fait du volley-ball à un niveau… provincial. Je préférais étudier."
Liliane essaie de donner une vie normale à sa fille. "Parfois, Elise ne loge pas à l’hôtel mais dans un appartement pour qu’on puisse faire à manger nous-mêmes, et pour qu’elle se sente un peu à la maison. Ou on va se promener. Et j’assiste à ses entraînements. Mais pour le reste, je la laisse dans sa bulle."
Quand Elise Mertens rentre en Belgique, elle ne mène pas une vie de star. Liliane : "Pas du tout ! Elle ne se sent pas une personnalité connue. L’été passé, elle avait été à une boum du Chiro (NdlR : le Patro, version flamande). Quelques jeunes la regardaient, mais n’osaient pas lui adresser la parole. Elle trouvait cela très embêtant. Elle veut aller elle-même chez le boulanger ou le boucher."
Elise peut toujours compter sur ses amies. Liliane : "Elle a une bande d’amies qui s’adaptent à son programme. Quand elle est dans le pays, elles vont faire du bowling ou vont manger un bout. Et quand elle repart vers l’aéroport, les voisins sont sur le trottoir pour la saluer."