Goffin à la relance : "J'espère qu'il va trouver assez rapidement un coach"
Le n°1 belge vit une période compliquée, et la sortie du tunnel dépendra beaucoup du choix de son prochain coach.
- Publié le 07-02-2019 à 18h16
- Mis à jour le 07-02-2019 à 18h19
Le n°1 belge vit une période compliquée, et la sortie du tunnel dépendra beaucoup du choix de son prochain coach.
À un moment, cela fait juste trop. Les blessures de 2018, le départ de Thierry Van Cleemput, les défaites du début 2019 : n’en jetez plus, la coupe de David Goffin est pleine ! C’est un peu ce qu’on a senti à Montpellier en le voyant balancer sa raquette au sol de rage. De rage mais aussi de frustration avec un rien de fatalisme. Quand ça ne veut pas… Alors la situation est-elle grave pour le Liégeois ? Évidemment non. Nous sommes en tout début de saison, il manque encore de rythme après la longue pause forcée due au coude droit et puis un joueur de ce calibre ne se perd pas en route si vite. Son tennis n’est pas si loin, en revanche c’est sa confiance qui a pris la fuite et ça fait mal.On a encore dans l’oreille la voix de Van Cleemput nous expliquant qu’un joueur comme David Goffin a besoin d’être à 110 % sur tous les matchs. On l’entend encore répéter que l’attitude est essentielle, que Goffin doit faire preuve de plus d’opiniâtreté. Et on se souvient aussi qu’à Melbourne, l’ex-coach du Belge affirmait qu’il était prêt pour la saison. Or mercredi à l’Open Sud de France, on a senti un 21e joueur mondial un peu perdu. Il n’a même plus l’air très sûr d’être vraiment prêt à en découdre en ce moment. "Il faut trouver le bon équilibre, parce que quelque part je me dis que je ne suis peut-être pas encore vraiment prêt, que j’ai encore besoin de travailler, mais en même temps j’ai besoin que ça passe en match aussi", relate Goffin. "Il faut bien travailler et arriver en match pour vraiment jouer libéré. Ce n’est pas une période facile mais je vais essayer de m’accrocher et faire ce qu’il faut pour retrouver le niveau le plus vite possible."
Sébastien Grosjean, directeur du tournoi de Montpellier, estime que Goffin doit d’abord digérer le départ de Van Cleemput avant d’avancer de nouveau. "J’ai été surpris de la séparation au moment de l’Australie, car lorsqu’il y a une séparation avec un joueur ça se fait plutôt en fin d’année ou après plusieurs mois. Cela a été je pense difficile car c’était une belle association, une forte relation donc c’est toujours un moment difficile pour le joueur et l’entraîneur. C’est une période un peu difficile pour David. Il faut prendre le temps de digérer, puis de trouver la bonne personne."
Il ne s’en fait pas pour le Belge, mais ça pourrait prendre encore un peu de temps. "David connaît bien le jeu, se connaît parfaitement donc c’est plutôt mental lorsqu’il y a cette séparation pendant quelques semaines. J’espère qu’il va trouver assez rapidement."
Même si Goffin dit que la vie en solo a du bon, ce vide côté entraîneur alors que la période est au doute n’aide pas. L’heure devrait plutôt être à lui alléger la tête, pas à la plomber. Lui-même a d’ailleurs reconnu que tout ça lui pesait. "Je ne m’inquiète pas, c’est juste que j’ai l’impression que je suis un petit peu en reconstruction. Il y a beaucoup de choses dans ma tête pour le moment : l’histoire de coach, retrouver de la confiance et des matchs."
Une belle semaine à Rotterdam serait la bienvenue mais résoudre l’équation entraîneur serait une encore meilleure nouvelle. Grosjean a un profil en tête : "L’entraîneur est souvent à l’image du joueur donc il lui faut quelqu’un de très professionnel, discret, une personne généreuse. Est-ce qu’il cherche un ancien joueur qui a été très bien classé ou un coach qui a réussi à amener au plus haut un joueur ? Ce sont les deux profils qu’il cherche… Moi je dirais plutôt un ancien joueur, un ancien top 10."
Le Français ne voit pas non plus de grand inconvénient à ce que Goffin voyage sans coach pour le moment. "On peut avoir des semaines ou un mois où on est en attente… On peut voyager sans entraîneur. David était là avec sa copine et son manager. On peut voyager avec son préparateur physique ou de la famille également. On n'est jamais tout seul. Mais c’est une transition et il faut réussir à la gérer, surtout qu’il y avait des liens assez forts entre eux. C’est plutôt sur le plan émotionnel que ça a été un peu plus difficile. Je suis persuadé que David va trouver la bonne personne pour lui."
En ce moment, il y a trop de questions sans réponse autour de Goffin pour que la sérénité soit totale. Les retours de blessure ne sont pas de longs fleuves tranquilles alors quand s’y ajoute ce genre d’imprévu, ça peut vite tourner à l’aigre. Cette situation peu confortable pourrait tout aussi bien s’avérer une bonne chose pour le joueur de 28 ans : "Cela va me faire du bien de réfléchir un peu plus par moi-même, de me retrouver tout seul, de gérer tout ça tout seul, d’avoir une petite période pour analyser tranquillement les choses", nous confiait-il ainsi avant son premier match à Montpellier.
À lui de tirer les meilleures leçons de cette période délicate...