Avec ses supporters, le Pays Blanc (P1), c'est plus qu’un club : un enfer !
Fidèles supporters, les socios du Pays blanc constituent un cas quasi unique dans le foot provincial.
- Publié le 16-01-2019 à 14h55
- Mis à jour le 16-01-2019 à 15h25
Fidèles supporters, les socios du Pays blanc constituent un cas quasi unique dans le foot provincial. "Plus qu’un club, notre club." Ce slogan fait mouche dans la voix des supporters du Pays blanc, les socios. Ce groupement constitue une véritable particularité dans le foot provincial.
Samedi dernier, juste avant la réception de Beloeil, le lapin n’a pas survécu aux appétits féroces de ces joyeux lurons qui organisaient leur traditionnel repas avant de prendre place derrière le but, dans la fameuse carrière devenue "un enfer" pour les adversaires. "Mais attention, ça reste toujours correct. Il y a des règles à respecter. Interdiction de proférer des insultes par exemple. On charrie l’adversaire, mais dans un bon esprit, souligne Christophe Caulier, un des responsables des socios. Nous avons reçu une autorisation au niveau pyrotechnique. Nous faisons attention à ne rien jeter sur la piste et encore moins sur le terrain. Ça doit rester du folklore. "
Jeunes , moins jeunes, hommes, femmes : ils sont une cinquantaine de membres. Mais ils se retrouvent parfois à bien plus derrière le but. "Samedi soir, à un moment, j’ai compté, nous étions environ 110. Le but est de renforcer l’identité du club. Les socios ont vu le jour il y a trois ans et demi", confie Christophe.
Ce dernier, par ailleurs responsable des supporters dans le comité du Pays blanc, estimait qu’il existait à Antoing un énorme potentiel de ce côté. Sans doute plus qu’ailleurs. Et que ce potentiel n’était peut-être pas assez exploité. "Nous pouvions nous inspirer du modèle espagnol, dans lequel les supporters participent activement à la vie du club. Les jeunes, les bénévoles, les supporters : tout ça constitue la base d’un club."
Très présents à domicile, que ce soit pour la P1 ou la P3, les socios n’hésitent pas non plus à organiser des déplacements en car ou en train. "Comme quand nous étions partis au stade Varenne à Tournai en train. Nous étions une soixantaine, se rappelle Christophe Caulier. Nous organisons aussi une chasse aux œufs pour nos jeunes. Nous avons créé une écharpe, une casquette et à présent un porte-clés ouvre-bouteilles ainsi qu’un autocollant. "
Sans oublier leur apéritif, le Sang de la pierre, lancé fin 2017. Et puis, il y a les tifos. Chaque adversaire ou presque y a eu droit, comme le druide péruwelzien Patrice Meurant ou encore Jean-Do Vessié lorsqu’il était revenu à Antoing en tant que coach de Templeuve . "Nous avons maintenant créé un tifo permanent sur une bâche hydrofuge, précise encore Christophe . Notre prochain projet sera la création d’une mascotte, toujours dans le but de renforcer cette identité. Nous avons également, en nous collectant, acheté des tonnelles afin d’accueillir les gens par tous les temps. Des tonnelles que nous mettons à disposition du club quand il en a besoin. " Généreux, ces socios !
“Même les joueurs adverses apprécient”
Des jeunes comme Dylan Montegnies, 23 ans, s’investissent aussi chez les socios. À seulement 23 ans, Dylan Montegnies s’investit pleinement au cœur des socios, mais il continue aussi à fouler les terrains. “J’étais encore joueur en P3 à Béclers quand j’ai commencé à intégrer les socios. Ensuite, j’ai naturellement signé au Pays Blanc. Depuis la saison dernière, avec le travail, je joue en Réserves. D’ailleurs, ici, comme le coach a stoppé, le club m’a demandé de reprendre l’équipe jusqu’en fin de saison. Il paraît que je sais rassembler facilement les joueurs et que j’ai l’âme du club. Ça fait toujours plaisir à entendre.”
Chez les socios , Dylan a trouvé une super ambiance. Et son implication va crescendo. Bref, s’il ne faut pas encore parler de relève chez les supporters, elle est pourtant déjà là. “J’ai eu l’habitude de me retrouver avec des personnes plus âgées que moi et le courant passe très bien. Je gère l’achat des fumigènes et des pétards et je remplis d’autres tâches quand c’est nécessaire, s’il y a des courses à faire par exemple. En fonction des activités, il y a toujours un cahier des charges. Nous sommes bien organisés.”
Si les socios sont motivés de la sorte, c’est aussi au regard de la réaction des joueurs. “Notre présence pousse les joueurs à se surpasser. Ils ont envie de bien faire et ça porte ses fruits sur le terrain. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des joueurs d’autres équipes et de discuter avec eux. Ils disent qu’on ne voit pas une telle ambiance ailleurs et ils semblent aussi apprécier.”
Nicolas Delvingt: “Une chance”
“Les socios étaient déjà là en P2. C’est génial. Posséder un tel groupe de supporters est une chance. On ne voit pas ça partout, loin de là. Quand je suis arrivé au club, alors en P2, il y a trois ans, je débarquais de Meslin. Et en début de saison, en octobre, quand nous avons affronté Meslin et que je venais d’être papa, ils ont déployé un tifo pour moi en me faisant passer pour un Viking avec un biberon dans une main en disant que les adversaires ne passeraient pas. J’ai trouvé ça vraiment chouette. Nous avons déjà remarqué que quand les socios sont là, nous ne perdons pas. Pour l’adversaire, leur présence doit être un peu déstabilisante, surtout dans cette carrière qui constitue un endroit particulier, où ça résonne. Mais c’est toujours réalisé avec un brin d’humour et c’est important aussi.”