La fusion à Verviers? "Un projet vital pour le football verviétois"
La fusion entre le CS Verviers et l’Étoile verviétoise réjouit l’échevin des Sports, Malik Ben Achour.
- Publié le 20-03-2019 à 09h17
- Mis à jour le 22-03-2019 à 11h26
La fusion entre le CS Verviers et l’Étoile verviétoise réjouit l’échevin des Sports, Malik Ben Achour. Il y a quelques semaines, l’échevin des sports de Verviers, Malik Ben Achour, avait lancé l’idée de fusionner les sept clubs verviétois : le CS Verviers, l’Étoile Verviétoise, Rechain, Heusy, la SRU Verviers, Lambermont et Stembert. Ce week-end, le CS Verviers et l’Étoile ont annoncé leur alliance. Nous avons donc rencontré l’homme qui est à la tête du sport verviétois.
Vous aviez émis le souhait de fusionner les sept clubs verviétois, deux l’ont déjà fait. Une première étape ?
"Oui, c’est certain. Même si les discussions entre le CS et l’Étoile sont antérieures à l’idée que j’ai lancée, c’est un choix qui va soulager les directions des deux clubs. Nous devons encore discuter avec les sept clubs pour expliquer clairement les intentions."
Ce projet est-il toujours un peu utopique comme beaucoup le pensent ?
"Il me paraît surtout vital pour le football verviétois. Nous n’avons pas la volonté ni les moyens d’imposer quoi que ce soit, mais c’est nécessaire pour la structure du football dans notre commune. L’autre option, c’est de regarder les clubs mourir. Tout le monde sait que la gestion financière et sportive d’un club devient de plus en plus difficile surtout lorsqu’il n’y a pas de projet digne de ce nom autour des jeunes."
Cette fusion n’est-elle pas justement l’union de deux clubs les plus malades ?
"Je n’ai pas à juger de leur état de santé, mais je sais qu’ils sont en difficulté sportive et financière. Pour moi, ils ont fait le bon choix pour pouvoir repartir sur des bases plus saines et se projeter dans l’avenir."
Est-elle vraiment viable ?
"Je ne tiens pas à faire de l’ingérence dans les clubs même s’ils doivent nous remettre leurs comptes annuels. En fusionnant les deux clubs, il y a assez de gens intelligents et capables de gérer une structure."
N’est-ce pas un peu précipité ?
"Je n’en ai pas l’impression, car tous les accords ont été pris dans les délais imposés. Si les choses sont bien faites, on n’en parlera plus. Si cela fait autant de bruit, c’est parce que les gens ne sont pas encore habitués à ce que les clubs fusionnent. Pour ma part, on m’en avait informé donc cela ne me surprend pas."
Maxime Degey (Président CS VERVIERS): “Une union, pas une fusion”
“Non ce n’est pas une fusion entre les deux clubs les plus malades. Utiliser le mot union serait même plus judicieux que fusion. Nous avons atteint un moment critique du football où les bénévoles manquent et où le soutien a disparu. L’Étoile était à bout de souffle et notre point noir, c’étaient les infrastructures. En nous alliant, nous nous complétons. Une ville aussi grande que Verviers doit avoir un club en nationale. Pour y parvenir, nous devons unir nos forces. C’est la raison pour laquelle je suis pour le rassemblement des sept clubs verviétois même si je suis conscient que cela ne se fera pas de sitôt. Cette première alliance entre deux clubs poussera, je l’espère, les autres à nous rejoindre. Si le mot fusion fait peur, une collaboration entre les différents groupes serait déjà un grand pas vers l’avant.”
Deux équipes, pas la même division
Sur le plan sportif, rappelons que les 2 clubs (le CS Verviers et l’Étoile verviétoise) sont menacés de relégation en P2C. L’intention est d’aligner deux équipes seniors (A et B) au départ de la saison prochaine. “Une chose est sûre : ils ne pourront pas évoluer dans la même division, ni en P2 ni en P3”, précise Didier Petitjean, le manager du comité provincial.
Trois cas de figure existent donc :
Les deux clubs se maintiennent en P2 : l’équipe A y gardera sa place, l’équipe B évoluera en P3, laissant une place vacante à l’étage supérieur.
Un des deux clubs se maintient en P2 : l’incidence est la même, à la différence près qu’aucune place vacante ne se libère en P2.
Les deux clubs sont relégués en P3 : l’équipe A jouera dans cette division, l’autre repartira en P4, laissant une place vacante en P3.
Les contours du futur club…
Nom: Les dirigeants préfèrent rester silencieux à ce sujet mais le mot Verviers figurera dedans ainsi que la notion de rassemblement… sans utiliser les termes “union” et “entité”. Alliance Verviers ?
Matricule: Celui de l’actuel CS Verviers sera conservé. À savoir le 9657.
Infrastructures: Les jeunes évolueront au Panorama et l’équipe A au stade de Bielmont.
Présidence: Maxime Degey devrait rester à la tête du club mais il n’en fait pas une priorité et, issu du monde politique, il préférerait laisser la place à un entrepreneur de la région, par exemple.
Couleurs: Le premier jeu de vareuses sera vert.
Jeunes: Ils sont plus de 300 à l’heure actuelle au CS Verviers. L’Étoile n’en compte visiblement pas.
Relancer la dynamique
Commentaire de Yves Hardy
“Le nouveau club entend relancer la dynamique dont le football verviétois a besoin […] Il permettra à terme de recréer dans l’entité verviétoise un club digne d’une ville de plus de 57 000 habitants.” Le discours, via communiqué, ne cache pas une certaine ambition. Bien dans l’air du temps de projets tous azimuts dans le monde du ballon rond. Gageons que les futurs dirigeants ont pris la mesure de l’historique du football dans la cité lainière pour ne pas avoir à supporter le poids d’un fardeau dans leur envie de renouveau. Parce que le constat, vu de l’extérieur, traduit une autre réalité : faute d’un utopique “club des sept”, on a (d’abord) droit à un mariage de raison à deux. Un binôme loin d’être apte à redorer dans l’immédiat le blason du sport roi en bord de Vesdre. L’inévitable nerf de la guerre de cette fusion saute aux yeux, et n’est pas uniquement à chercher dans la sphère sportive. L’ambition, saine et réaliste, viendra (peut-être) plus tard. Souhaitons-le.