Champion de Ligue B, Nivelles veut-il et peut-il monter en Ligue A?
Le BW NIvelles savoure son titre de Ligue B décroché samedi avant une semaine déterminante pour la montée en Ligue A ou pas.
- Publié le 09-04-2019 à 08h36
- Mis à jour le 17-04-2019 à 15h12
Le BW NIvelles savoure son titre de Ligue B décroché samedi avant une semaine déterminante pour la montée en Ligue A ou pas. Francis Offermans (60 ans) est un homme heureux. Même avec son club, qu’il a lancé il y a 43 ans, champion de Ligue B, le Nivellois n’est pourtant pas en vacances.
Le titre remporté par le Petit Poucet de la série offre directement l’accession en Euromillions Volley League, le plus haut niveau en Belgique. Mais en bon gestionnaire, hors de question de faire des folies et de mettre la pérennité du club en péril pour une gloire qui pourrait s’annoncer éphémère et difficile à supporter.
La montée n’était pas obligatoire auparavant.
"Non effectivement mais depuis décembre, la règle qui stipulait que c’était un droit, pas une obligation, n’est plus indiquée. Le changement a été fait en décembre et le championnat a commencé en septembre."
Ce qui veut dire que l’on vous retrouvera d’office en Ligue A ?
"Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas encore, à l’heure actuelle, le cahier des charges ! Je dois rencontrer les instances pour en prendre connaissance. Mais nous sommes aussi en présence de deux clans. La Ligue et ses très grandes exigences comme celle d’avoir quatre semi-pro ou 200 000 euros de budget. Et de l’autre, la Fédération qui n’est pas aussi intransigeante. En outre, il y a la salle. On doit s’assurer qu’elle est conforme. Mais si elle ne l’est pas, il est hors de question de jouer ailleurs ! C’est à Baulers que ça se passe."
Si l’on prend le club comme il est actuellement, vous pouvez vivre une saison tranquille en Ligue A ?
"Les joueurs vont déjà devoir s’habituer à perdre car nous affronterons des clubs professionnels qui s’entraînent deux fois par jour alors que chez nous, ils sont là trois fois par semaine. Car, on veut continuer notre politique qui est celle de former les jeunes ! Si l’on est en contact, comme si l’on restait en Ligue B, avec des joueurs, on ne va pas faire venir cinq mercenaires même si de toute façon, on devra trouver de l’argent et augmenter le budget. Avant même d’avoir commencé la saison, il faudra débourser 10 000-15 000 euros de frais administratifs. Mais avant ça, on doit d’abord se réunir avec les joueurs. On ne peut pas prendre une décision qui va à l’encontre de leurs envies et motivations."
L’Europe, on n’y pense pas alors à Nivelles ?
"(Rires) Pas du tout ! D’ailleurs, là, je peux l’affirmer, la salle n’est pas conforme."
Ce titre, vous l’avez construit patiemment.
"Tout à fait. Nous évoluons toujours avec des jeunes du cru dans une équipe renforcée par des gars d’expérience."
Peut-on dire que vous avez franchi un cap dans votre projet lorsque vous avez réussi à faire venir des joueurs néerlandophones ?
"Ils apportent en effet du sérieux et de l’expérience. Nous avons commencé avec Joost Borremans pour la saison 2013-2014. Il est d’ailleurs toujours là et cette saison, il n’a jamais été aussi motivé. Ensuite, nous avons eu 2-3 autres Flamands. Dorénavant, on peut recruter des deux côtés de la frontière linguistique."
Ce mélange entre les extérieurs d’expérience et vos jeunes, c’est un peu la clé de votre réussite.
"Pourtant, faire autant confiance aux jeunes n’est pas forcément un avantage. Parce qu’avec eux, ça passe ou ça casse. D’ailleurs, avec les jeunes, on ne fixe jamais l’objectif de titre. Mais force est de constater que leur donner autant de crédit leur permet aussi d’engranger de l’expérience et ça nous fait gagner des matchs. En tout cas, cette symbiose nous a permis d’engranger des résultats qu’on n’imaginait pas encore il y a deux ans."
Ce titre, il s’est dessiné avant 2019.
"Au départ, on voulait jouer la première partie de tableau avec seulement deux transferts. Et finalement, on s’est retrouvé dans le top 4, ce qui était déjà un rêve. Et puis, lors du dernier match en 2018, nous avons été propulsés en tête et nous ne l’avons jamais perdue."
Rencontrer Maaseik ou Roulers, ça doit être un rêve.
"C’est clair que pour les jeunes, l’Euromillions Volley League, c’est le Nirvana. Je me souviens que lorsque nous avions tout commencé, en P4, on regardait les gars de P1 avec de grands yeux en se demandant si un jour, on atteindrait ce niveau. Mais recevoir ces grosses cylindrées est une chose. Aller jouer chez eux est encore plus impressionnant. Là-bas, ce sera des stades de 8 000 places et des infrastructures que l’on ne connaît pas chez nous. Quoi qu’il arrive, les gars doivent se dire que c’est une expérience pour la suite. En Ligue B si nous faisons l’ascenseur."