Eliud Kipchoge victime de menaces après le décès de son compatriote Kelvin Kiptum : “J’ai perdu 90 % de mes amis”
L’ancien recordman du monde du marathon a délivré un témoignage fort sur les menaces dont il a fait l’objet après le décès de Kelvin Kiptum en février dernier.
- Publié le 09-05-2024 à 11h54
- Mis à jour le 09-05-2024 à 12h02
C’est une sortie médiatique qui fait du bruit. Eliud Kipchoge, légende du marathon et ancien détenteur du record du monde de la distance, a affirmé que lui et sa famille avaient été menacés à plusieurs reprises depuis la mort son compatriote Kelvin Kiptum. Une déclaration du champion kényan à l’occasion d’une interview accordée à la chaîne britannique BBC et diffusée mardi.
Sur les réseaux sociaux, le double champion olympique affirme avoir été accusé d’être lié à la mort de Kelvin Kiptum, prodige de la discipline qui avait couru le marathon en 2h00.35 à Chicago avant de décéder dans un accident de voiture en février au Kenya, à l’âge de 24 ans.
“J’avais très peur de laisser mes enfants aller à l’école."
”Il est choquant que je sois associé sur les médias sociaux à la mort de ce garçon”, a notamment déclaré Eliud Kipchoge, 39 ans.
Et d’aller plus loin dans les détails : “J’ai reçu beaucoup de menaces. Les gens disaient qu’ils allaient brûler mon camp d’entraînement, ma maison, mes biens, ma famille. Ça ne s’est pas produit, heureusement, mais le monde est fait ainsi. Ma plus grande préoccupation était la sécurité de ma famille, j’avais peur que quelque chose arrive à mes enfants.”
À ce sujet, il confie qu’il “avait très peur de les laisser aller à l’école”. “Parfois, ils faisaient du vélo, mais nous avons arrêté parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. Nous avons commencé à les déposer et à les reprendre le soir. Ma fille est dans un internat où, heureusement, personne n’a accès aux réseaux sociaux. Pour mes fils, par contre, c’était difficile d’entendre : ‘Ton père a tué quelqu’un’.”
Selon le marathonien, les plateformes de médias sociaux ne font pas assez pour mettre fin aux abus. Il leur demande de prendre des mesures. “Les gens devraient savoir que s’ils disent quelque chose de mal, leur compte sera supprimé.”
”J’ai souffert de voir que même beaucoup de mes amis parlaient mal de moi. Cela m’a touché. J’ai perdu 90 % de mes amis”, a encore ajouté celui qui s’est dit “consterné” et “profondément attristé” après la mort de son compatriote.
Aux Jeux olympiques de Paris, le Kényan veut à nouveau décrocher l’or. Il pourrait devenir le premier athlète à détenir trois titres olympiques dans le marathon.