Les Belges à l’assaut du marathon de New York: "C’est un show du début à la fin"
Jean-Marie Ancion (2h19) et Florent Caelen (2h22) présents en 1979 et 2018.
- Publié le 29-10-2019 à 12h59
- Mis à jour le 30-10-2019 à 09h47
Jean-Marie Ancion (2h19) et Florent Caelen (2h22) présents en 1979 et 2018. En avril 1994, Vincent Rousseau avait claqué un superbe 2 h07.51 (le 2e chrono de sa carrière) au marathon de Rotterdam. En août, le Montois prenait la deuxième place sur le 10 000 mètres des championnats d’Europe d’Helsinki. Bref, dans l’automne new-yorkais, il était arrivé avec une grosse étiquette de favori sur la ligne de départ tracée à Staten Island.
"C’était mon quatrième marathon de l’année, il faisait chaud et lourd, j’étais hyper-stressé", expliqua-t-il pour justifier son abandon à 5 bornes du terme. "Mais je ne regrette pas d’y être allé…"
C’est que l’endroit est magique. Tout comme la course qui s’y déroule.
Et il semble que ce fut quasi toujours le cas, comme l’indique Jean-Marie Ancion (Saint-Léger), ancien top 5 belge avec un record à 2h14.14 réalisé voici 40 ans à Berchem et présent sur l’édition de 1979 (26e en 2h19.54 après avoir été longtemps sur les bases de 2h13). "J’ai craqué parce que je n’avais pas encore récupéré de mon record, que j’avais justement établi quelques semaines avant", se rappelle-t-il. "À l’époque, mon équipementier était le sponsor de l’épreuve. Nous avions été invités avec d’autres coureurs, comme José Revyn (2h12.26 en 82) ou le Hollandais Cor Vriendt."
L’ambiance ? "Ce n’était pas encore comme ce que l’on voit maintenant", répond-il. "Mais par rapport aux courses que j’avais l’habitude faire en Belgique ou en France, c’était déjà très bien. Nous étions plus de 10 000 au départ (NdlR : 10 455 exactement). Nike, qui nous avait invités, et Fred Lebow, l’organisateur mythique, avaient mis les petits plats dans les grands. Logement au Sheraton, près de Central Park, une équipe pour s’occuper de nous… Bref, on sentait que quelque chose de sérieux était en train de naître. Il y avait déjà du monde dans les rues pour nous encourager. Pour moi, cela reste en tout cas un souvenir extraordinaire. En arrivant, c’était déjà le choc. New York, ses gratte-ciel… Et puis, toute cette organisation. J’avais aussi pu rencontrer Kathryne Switzer (NdlR : rappelez-vous cette photo prise sur le marathon de Boston 67, avec un officiel essayant de chasser une femme du peloton. C’était elle)."
Plus près de nous , il y eut encore le marathonien olympique Florent Caelen. En 2018, année de transition, post-blessure et pas consacrée à la chasse d’un minimum olympique pour les Jeux de Tokyo, le Liégeois s’était mis en tête de faire quelques courses qui avaient frappé son imagination quand il était plus jeune. Dans le lot, Sierre-Zinal et New York.
Il en est également ressorti impressionné. Pas par son temps (27e en 2h22, après être resté durant 5 kilomètres avec quelques-uns des meilleurs), mais bien par tout ce qui va autour de cette course.
"L’ambiance de la ville est particulière, mais la course l’est encore plus", expliquait-il à son retour sur le Vieux Continent. "Sur tout le parcours, vous n’arrêtez pas d’entendre les gens dire que vous êtes en train de courir la plus grande course du monde dans la plus grande ville du monde."
Et tous ces gens font partie des millions qui sont présents, à regarder les coureurs.
"Un show du début à la fin, notamment sur la première avenue qui fait pas de moins de 5 kilomètres de long et où c’est vraiment noir de monde. Vraiment, c’est très particulier. Il faut le vivre au moins une fois…"