Nos sportives à l'honneur : "Charline n’a peur de rien et est curieuse de tout"
Anne Looze suit avec passion la carrière sportive de sa fille, Charline Van Snick.
- Publié le 08-03-2019 à 07h13
- Mis à jour le 08-03-2019 à 19h25
Anne Looze suit avec passion la carrière sportive de sa fille, Charline Van Snick. Comme toutes les mamans, Anne Looze suit avec passion la carrière sportive de sa fille, Charline Van Snick. Et, comme toutes les mamans, elle en connaît la face cachée, celle d’une jeune fille qui n’avait peur de rien quand elle jouait dans le jardin avec ses deux frères, Arnaud, l’aîné et Alex, le cadet. Mais aussi celle d’une jeune femme, devenue l’une des meilleures judokas au monde, dès l’âge de 22 ans, avec le bronze olympique en -48 kg à Londres (son meilleur souvenir) et désormais en quête d’une autre médaille en -52 kg, en 2020, aux Jeux de Tokyo.
"Charline a toujours voulu être n° 1 mondiale. Elle fut n° 2 dans la foulée des Jeux de Londres. Elle n’a donc pas encore accompli son rêve. Mais elle met tout en œuvre pour y parvenir. L’un des traits principaux de son caractère est la persévérance. Elle ne lâche jamais rien ! Et ce, depuis qu’elle est toute petite… Charline est une sportive dans l’âme. Quand elle était enfant, elle jouait avec ses frères sur la balançoire ou le toboggan, qu’elle remontait à l’envers. Elle n’avait pas froid aux yeux ! De même, quand nous partions en vacances et que nous nous arrêtions le long d’un cours d’eau ou d’une falaise, elle était la première à s’y engager. De là, sans doute sa passion pour la montagne… Elle aime l’air pur, la liberté et les défis. Depuis toujours. Quand nous la mettions dans un stage multisports, elle était l’une des meilleures. Sauf dans les sports de ballon…"
Toutes ces activités sportives l’ont amenée au judo, à l’âge de 6 ans. "Elle avait vu une publicité pour une initiation et elle en est rentrée emballée par ce sport. Marc, mon mari, et moi l’avions suivie. Mais comme l’ambiance dans ce club ne nous plaisait pas, nous avons créé le nôtre, à Saive. Charline est née dans une famille sportive puisque mon mari et moi pratiquions la natation et la gym. Pour ma part, j’y avais été contrainte par mon père qui m’avait dit que le judo n’était pas un sport pour moi ! Marc, lui, pratiquait aussi la boxe. Et c’est ainsi que tout a commencé…"
Charline a donc le sport dans les gènes. Mais elle en a aussi la rigueur… "Elle a, en effet, reçu une éducation rigoureuse. Je suis quand même prof de maths ! Et Marc a toujours été exigeant. En tant que judoka, Charline va toujours à l’essentiel. Elle s’organise. Et elle va à fond dans tout ce qu’elle entreprend, que ce soit sur le plan sportif ou familial… Comme les garçons, nous l’avons éduquée à tout. À la maison, ils se partageaient les tâches. Indifféremment… Elle s’occupait de la vaisselle comme de la pelouse. Et les jeux étaient partagés. Elle jouait autant à la poupée qu’au garage. Les livres, aussi. Elle est donc aujourd’hui bricoleuse, curieuse de tout… Elle cherche également toujours le pourquoi. Quand on lui montre un mouvement, elle veut qu’on lui explique. En ça, elle tient de moi…"
Le sport de haut niveau ne l’empêche pas de tenir à sa féminité. "Oh non ! Charline aime bien s’habiller avec des vêtements originaux. Et prend soin d’elle. Le sport et le judo, en particulier, lui ont permis de sculpter son corps, qu’elle aime aussi mettre en valeur. Elle porte quelques tatouages, comme beaucoup de nos jours… Au-delà, Charline a un caractère de meneuse. En stage à Mittersill, elle s’est organisée pour que la délégation cuisine elle-même ses repas. Elle est capable d’organiser un souper de Noël ou de Nouvel An pour trente personnes et, surtout, que chacun s’y sente bien ! Malgré un caractère trempé, elle est sociable…"
À 28 ans, Charline est désormais mariée à Anthony et vit à Paris, loin de son Liège natal… "Oui ! Surtout, la vie n’y est pas du tout la même. Par rapport à Liège, Paris est énorme. Plus froid que la Cité ardente… Mais c’est son choix ! En fait, Paris fut, pour elle, une fuite après le Mondial de Rio, en 2013, et cette triste affaire de dopage. Le pire souvenir de sa carrière, de sa vie et de la nôtre ! Pour elle, ce fut la descente aux enfers. Elle s’est liquéfiée en voyant le peu de soutien qu’elle recevait. Mais elle en est sortie par le haut en reconstruisant son cercle, son nid, auprès de gens en qui elle avait confiance. Elle a raconté, dans le cadre d’une campagne, comment elle est passée du sommet à l’abîme. Et comment elle a rebondi… Car elle est jusqu’au-boutiste. En tout ! Je n’oublierai jamais comment elle a décroché son baccalauréat en Marketing, études qu’elle a menées de front avec sa carrière sportive. Elle n’a jamais étalé ses examens, juste décalé en raison d’un stage ou d’une compet’. Sa volonté de réussir m’a toujours épatée."
C’est donc ça aussi Charline Van Snick, une championne et une adulte bien dans sa peau.