Histoires d’Or : Robert Van de Walle, la ceinture dorée du judo belge, star de Moscou en 1980
La DH raconte les 43 médailles d’or olympiques de la Belgique (32/43). En 1980, aux Jeux de Moscou, l’Ostendais de Namur offre au judo belge les premiers lauriers d’une belle moisson de succès.
- Publié le 17-04-2024 à 13h21
- 32 (27 juillet 1980) Robert Van de Walle > Judo (−95 kg)
- Né à Ostende, le 20 mai 1954
Mexico 1968, l’Olympiade de Bob Beamon, Dick Fosbury et du Black Power ne sera historique pour la Belgique qui ne récolte que deux médailles, aucune en or.
Idem en 1972, à Munich : seules deux médailles d’argent mais néanmoins brillantes (Puttemans et Lismont en athlétisme) viennent enrichir les bagages noir-jaune-rouge.
Et, à Montréal, en 1976, si la Belgique assiste à la naissance d’une nouvelle étoile de la piste, Ivo Van Damme (doublé d’argent en demi-fond) et augmente sensiblement son quota de médailles (six : trois en argent, trois en bronze), le plus précieux des métaux est toujours oublié.
Trois Olympiades sans victoire, comme en 1928-1932-1936, cela suffit ! À Moscou, en 1980, il faut retrouver les sommets. Le Comité olympique interfédéral belge (COIB) a revu ses critères à la hausse, pour n’envoyer en Russie que ceux qui ont une chance de finale : la qualité avant la quantité. Et en l’absence de pays qui boycottent ces JO russes (USA, Japon, République fédérale d’Allemagne, Canada…), les chances de médailles belges augmentent.
Mais un seul podium vient glorifier le Team Belgium à Moscou. Heureusement, elle est d’or. Et érige Robert Van de Walle en héros de la nation.
À Moscou, je réalisais un véritable rêve...
Le judoka ostendais était déjà présent à Montréal mais avait chuté dès son deuxième combat. À Moscou, il élimina tous les obstacles sur son parcours de la catégorie mi-lourds (- 95 kg) : le Hongrois István Szepesi, par koka ; le Zambien Rex Chizooma, sur ippon et le Français Jean-Luc Rougé (moro-te-gari/yuko) en demi-finales. En finale, Robert Van de Walle se frotte au favori du public, le Soviétique d’origine géorgienne Tengiz Khubuluri, Champion du monde en titre. Mais l’Ostendais qui porte les couleurs de l’Ippon Club de Namur et vit alors en Wallonie ne se laisse pas impressionner par l’ambiance hostile qui règne au Palais des Sports Loujniki de Moscou. Il pense même le combat gagné lorsque, sur une contre-attaque réussie, il envoya son adversaire au tapis, ce qui ne valut à Van de Walle qu’un waza-ari alors qu’un ippon était espéré. Le Belge ne se démonta pas et marqua ensuite un koka décisif, offrant au judo belge les premiers lauriers d’une belle moisson de succès.
”J’avais tout misé sur ces Jeux. Quand je suis parti à Moscou, c’était clairement avec l’ambition d’être champion olympique. Je réalisais un véritable rêve…” commente le champion qui, quelques semaines avant les Jeux, avait dû encaisser le suicide de son entraîneur, Leo ten Haaf.
Poussé par cette médaille, Van de Walle tente ensuite de remporter un second titre dans l’épreuve toutes catégories mais échoue dans son impossible défi, victime d’une trop grande différence de gabarit.
Quatre ans plus tard, à Los Angeles, Robert Van de Walle remet son titre en jeu mais fut éliminé dès le premier tour face à un Américain, sur décision d’un arbitre soucieux de ménager le public local. En 1988, à Séoul, il n’atteignit pas la finale mais décrocha la médaille de bronze. Il termina sa carrière olympique à Barcelone, en 1992, ses cinquièmes Jeux, où il allait encore terminer septième, à 38 ans.
Durant son immense carrière sportive (1973-1992 !), le double Sportif belge de l’Année (1979 et 1980), lauréat du Trophée National du Mérite Sportif en 1979, a décroché 26 médailles internationales. L’or olympique de 1980 à Moscou est l’une des plus belles.