Jeux européens: le sambo au programme de Déborah Masy
La Montoise Déborah Masy est pleinement investie dans trois sports de combat. À Minsk, elle entre en compétition ce dimanche en sambo, discipline hybride et originale. .
- Publié le 21-06-2019 à 16h13
- Mis à jour le 21-06-2019 à 17h59
La Montoise Déborah Masy est pleinement investie dans trois sports de combat. À Minsk, elle entre en compétition ce dimanche en sambo, discipline hybride et originale. "Répondre aux journalistes, c’est une vraie épreuve pour elle", glisse Claude Bolle, entraîneur de la jeune Montoise de 22 ans. Pourtant, Déborah Masy n’est pas du genre à être intimidée. Voilà 10 ans qu’elle pratique trois sports de combat : le ju-jitsu, le judo et le sambo sportif.
"J’ai toujours aimé ce type de discipline", explique l’athlète aux cheveux longs et bruns. "Je peux vraiment me défouler. Ce sont des sports assez complets où il y a toujours un respect de l’adversaire."
Lors de ces Jeux européens, elle sera la seule représentante de la Belgique en sambo sportif (-80 kg). Une pratique inventée en URSS dans les années 1930 et que Déborah apprécie énormément : "Il y a beaucoup plus de techniques. On peut faire des clés de jambe. Et on a moins de pénalités qu’au judo et au ju-jitsu."
La Montoise a d’abord commencé par ces deux dernières disciplines. Son entraîneur de ju-jitsu, Claude Bolle, lui a ensuite fait découvrir le sambo. "Il a fait des formations, des compétitions à l’étranger et c’est à force qu’il a ramené le sambo en Belgique et créé la fédération. J’ai testé, ça m’a plu et j’ai continué."
Mais Déborah Masy n’a pas pour autant abandonné judo et ju-jitsu : "Je pratique toujours les trois pour avoir une bonne charge d’entraînement. Car si je ne faisais que les séances de sambo, cela ne suffirait pas. Je m’exerce donc tous les jours dans chaque discipline. Ce qui est bien, c’est que les trois sont complémentaires, donc je ne m’ennuie pas."
L’étudiante en kinésithérapie est passionnée mais il est difficile pour elle de concilier sa vie de sportive et sa vie personnelle. D’autant qu’elle pratique ses trois sports dans des clubs différents… et dans trois villes : le judo à Ath, le ju-jitsu à Nivelles et le sambo à Havré !
"C’est compliqué. Mais heureusement j’ai des coachs qui comprennent que je fais d’autres sports, donc ça aide beaucoup, ils savent que je m’entraîne ailleurs."
Cette année, la cadence infernale a poussé Déborah Masy à s’interroger.
"On s’est posé beaucoup de questions sur ses études car sa troisième année est difficile", admet son entraîneur Claude Bolle. "On avait même décidé de mettre le sambo entre parenthèses. Mais quand elle a reçu sa qualification, en 10 minutes, on a choisi de reprendre. Déborah n’a pas du tout hésité."
Malgré sa timidité, la jeune femme à la voix posée fait preuve d’une maturité assez grande du haut de ses 22 ans. "Elle est déterminée", analyse son coach de sambo. "Elle sait vraiment ce qu’elle veut et se donne les moyens de le faire. C’est rare. Quand il faut y aller, elle y va ! Comme entraîneur, c’est très agréable parce que je peux lui demander ce que je veux. Elle ne rouspète jamais, elle ne râle pas. Et c’est une grosse bosseuse."
Des caractéristiques similaires à un judoka qu’elle admire. Un certain Teddy Riner.
"Il est vraiment incroyable", confie Déborah, le regard admiratif. "Il est modeste. Je trouve qu’il ne se prend pas vraiment la tête et ça lui sert bien."
De là à l’imiter en se concentrant sur le judo, sport olympique ? La citoyenne de Baudour y a pensé quand elle était plus jeune. Mais elle "préfère [se] faire plaisir en fonction de [ses] envies du moment", à savoir faire du sambo.
Déborah ne renonce pas pour autant à disputer les Jeux olympiques. Son rêve ? "Que le sambo devienne olympique et que je puisse y participer."
Le sambo vient d’être intégré aux Jeux européens 2019 et cela représente un motif d’espoir pour la jeune femme. Mais pour le moment, Déborah s’apprête à vivre un beau moment à Minsk. "Mon objectif est de gagner au moins un combat. Mais surtout de me donner à fond, ne pas démériter et me faire plaisir. Je veux profiter car c’est une grande chance d’être ici."