La Chine n’est pas le pire casse-tête pour les Red Panthers
- Publié le 10-09-2019 à 06h33
- Mis à jour le 10-09-2019 à 07h30
Les Red Panthers ont hérité de l’adversaire idéal, mais il faudra batailler pour décrocher la qualification olympique fin octobre. Changzhou, ville de plus de 3,5 millions d’habitants, accueillera les 26 et 27 octobre les Red Panthers avec l’enjeu ultime pour tout athlète qui se respecte : une qualification pour les Jeux olympiques. La formule est simple. La Chine, mieux classée au ranking FIH, reçoit les deux matchs en 48 heures.
Niels Thijssen avait réuni ses troupes pour assister au tirage au sort effectué par le CEO de la FIH, Thierry Weil. Par la même occasion, il donnait le coup d’envoi de deux mois de préparation avant cette échéance capitale.
Dans le rang des joueuses, l’annonce du nom de l’adversaire arrachait plutôt des sourires. "On peut qualifier la Chine de bon tirage", avançait Émilie Sinia, qui a connu la joie de la qualification pour les Jeux de Londres. "Grâce à la Pro League, nous les avons jouées à deux reprises. Nous savons que nous sommes capables de les battre. On préférait éviter l’Espagne, qui ne nous réussit pas trop pour le moment, et l’Inde, qui imposait un grand dépaysement."
Les Red Panthers préfèrent évoluer loin du pays pour éviter d’ajouter des couches de pression médiatique. "Nous serons plus concentrées à Changhzou, à l’abri du stress et des médias", poursuit l’attaquante.
La Chine n’est pas une terre inconnue. C’est sur ce même terrain de Changzhou que les Reds avaient arraché un 3-3 en gagnant aux shoot out. "On connaît le terrain, le petit stade et l’hôtel. En Pro League, il y avait dix personnes en tribune."
Après avoir raté leur Pro League, les Chinoises ont manqué la qualification pour les JO lors des championnats d’Asie. "La Chine possède un grand réservoir de joueuses, se méfie Émilie Sinia. En Pro League, les meilleures ne devaient pas toutes être là. Méfions-nous de leur noyau."
La clef de ce double affrontement, où le goal-average peut faire la différence, est à chercher dans les forces mentales des joueuses, ce qui est inquiétant vu le naufrage collectif lors des championnats d’Europe. "L’Euro a laissé un sentiment mitigé. Nous avons une grande marge de progression. Une qualification olympique reste un événement particulier. Il ne faut pas briller. Il faut juste gagner. La tension sera si grande que nous ne jouerons pas notre meilleur hockey. Mentalement, nous devrons être solides."
Émilie Sinia en connaît un rayon sur le sujet. En 2012, elle avait participé à l’épopée fabuleuse à Kontich, quand les Panthers avaient battu l’Irlande 4-1 en finale de l’Olympic Qualifier. Elle avait aussi connu la catastrophe à Brasschaat en juin 2015, quand les JO de Rio sont passés à côté d’elle pour 35 secondes. "Le Japon et la Corée étaient dans nos cordes. Ici, la Chine est aussi abordable. Cette équipe avait été créée pour les Jeux de Pékin en 2008. Elle est moins solide aujourd’hui."
Il reste encore une donne importante : le climat. Là aussi, l’optimisme est de sortie. Fin octobre, il fait en moyenne 15 degrés à Changzhou, avec un air peu humide.
"La Chine, un excellent souvenir"
Ambre Ballenghien avait marqué son premier but avec les Red Panthers face à la Chine, à Uccle en Pro League. "C’est un bon tirage, mais le match ne sera pas facile , prévient la jeune pépite belge. La Chine, c’est un bon souvenir. C’est face aux Chinoises que j’ai joué mon premier match en équipe nationale à domicile. J’avais marqué un but", poursuit celle qui évoque la victoire 4-1 en avril 2019. "Un but et un assist. Les Chinoises jouent en petites combinaisons ce qui nous convient bien. Physiquement, ce ne sont pas des bêtes. Elles ne sont pas plus fortes que nous. Je rêve de Tokyo depuis cinq ans. La pression sera grande. On gagnera car j’y crois tellement. Tout se met en place. C’est écrit. On a raté Rio. On sera à Tokyo."
"Elles ont leur place aux JO"
Le président Marc Coudron insiste sur les dix années de travail pour en arriver là.
Le président de l’ARBH n’avait pas eu peur de fustiger la prestation des Red Panthers au soir des championnats d’Europe à Anvers. Deux semaines plus tard, Marc Coudron a accueilli avec confiance le verdict du tirage au sort.
"Je ne parle ni de bon ni de mauvais tirage", commence celui qui est président depuis 2005. "Mentalement, il était préférable d’éviter l’Espagne. Je ne pense pas que la Chine soit ravie de nous affronter. J’ai entièrement confiance en cette équipe. Les Red Panthers peuvent le faire. Elles ont tout en main. Il faut juste qu’elles aient tout en… tête. Les faits montrent qu’elles jouent mieux en déplacement même si elles ont livré de bons matchs de Pro League, notamment à Uccle", poursuit Marc Coudron avant de conclure. "Les Red Panthers ont leur place aux JO. Cette équipe a beaucoup évolué lors des dix dernières années. Elle a connu des hauts et des bas. Les Red Lions, aussi. Même si l’Euro a laissé un goût de trop peu, elles sont dans une spirale positive. Il faudra gagner cette finale à Changzhou."
Sophie Limauge: "Je suis excitée"
Sophie Limauge a effectué ses grands débuts en équipe nationale au lendemain de la catastrophe de Brasschaat en 2015 quand les Panthers avaient raté leur qualif pour les Jeux. "Nous en parlons beaucoup , dit Sophie Limauge. J’ai connu ce groupe au moment où il était très déçu par cet échec. Nous avons beaucoup progressé depuis cette époque. Nous ne sommes pas bloquées par le passé. La Chine est une équipe structurée avec un jeu court. S’il faut mal jouer pour gagner, nous le ferons."