Euro hockey, J-4: En 2013, un souvenir inoubliable à Boom
Le Braxgata avait organisé l’Euro à la satisfaction générale. Son président, Erik Gysels, se souvient.
- Publié le 12-08-2019 à 08h21
- Mis à jour le 12-08-2019 à 17h05
Le Braxgata avait organisé l’Euro à la satisfaction générale. Son président, Erik Gysels, se souvient. Seuls les (très) anciens peuvent s’en souvenir, mais la Belgique fut la toute première organisatrice d’un championnat d’Europe. C’était en 1970, à Bruxelles. Et le tournoi ne fut pas organisé dans un club, mais bien au stade du Heysel, qui hébergeait pour la circonstance des matchs de hockey. Vu que la finale se déroula devant quelque 5 000 spectateurs, c’était apparemment bien nécessaire, car aucun club n’était outillé, de près ou de loin, pour accueillir une telle foule - aujourd’hui, on construit des tribunes amovibles.
Il fallut ensuite attendre 43 ans pour que la Belgique se voie confier à nouveau l’organisation de l’épreuve reine du hockey européen. Ce fut à Boom, au Braxgata, dans le club du président Erik Gysels - qui est toujours à la barre, six ans plus tard. Il nous raconte que ce fut un véritable parcours du combattant pour convaincre les pontes de l’EHL.
"Nous avions déjà organisé le Champions Challenge en 2007", se souvient le dynamique président boomois. Ce fut le dernier tournoi de Giles Bonnet à la tête de l’équipe et sept semaines plus tard, la Belgique se qualifiait pour les Jeux olympiques en battant les Allemands à Manchester. "Bien sûr, un Champions Challenge (deuxième division du défunt Champions Trophy, NdlR) n’a aucune commune mesure avec un vrai championnat d’Europe, mais disons que c’était une sorte de répétition générale. Forts de cela, nous avions sollicité également l’organisation de 2009, mais ce sont les Pays-Bas qui avaient été choisis." À titre de consolation, le Braxgata fut alors élu "club de l’année" par la FEH, prix qui lui fut remis au repos d’une rencontre entre les Pays-Bas et la Pologne.
Petits arrangements entre amis
"Nous avons alors été sollicités pour 2011, reprend Erik Gysels. Mais nous nous sommes vite aperçus que la place était déjà réservée pour les Allemands." À l’époque, les grandes nations avaient en quelque sorte priorité lorsque l’une d’elles se portait candidate à l’organisation. Une règle non écrite, mais d’application dans la pratique. Et à l’époque, la Belgique ne faisait pas partie des grands de ce monde.
Loin de se décourager, le Braxgata introduisit une troisième demande consécutive, pour 2013 cette fois. "Et là, ça devenait difficile de refuser, constate Erik Gysels. D’autant que cette fois, nous avions pris la précaution d’introduire la candidature au nom d’Anvers et non de Boom. Après tout, on parle toujours d’Amsterdam et rarement d’Amstelveen, et c’est la même distance", sourit-il.
Bref, la Belgique organisa l’épreuve. Et fidèle à son ADN, le Braxgata se mobilisa pour en faire une grande fête du hockey. Plus de 500 volontaires participèrent à l’organisation de l’événement, qui de l’avis général fut le mieux organisé de l’histoire.
"Nous étions allés voir à Mönchengladbach deux ans plus tôt pour nous en inspirer. Mais il n’y avait là qu’un petit village de hockey au milieu de nulle part. Nous avons décidé que ces championnats, qui réunissaient les hommes et les femmes à la fois, seraient ceux du grand public et devaient même être accessibles à ceux qui n’avaient jamais joué au hockey."
9 000 places souvent remplies
Pari réussi, car pas loin de 20 000 néophytes découvrirent le hockey à cette occasion, grâce à des actions promotionnelles dans des grandes surfaces, notamment, et grâce à un Village posté de manière centrale et par lequel il fallait de toute façon passer pour se rendre au terrain.
Le stade, amovible lui aussi bien sûr, avait une capacité totale de 9 000 places et il fut régulièrement rempli, et pas seulement lors de la finale masculine qui, heureuse surprise, opposait pour la première fois les Red Lions à l’Allemagne. Vainqueurs en poule, les Lions perdirent cependant la finale, non sans avoir mené juste après le repos (cf. notre journal du samedi 10).
Seule petite note dissonante dans le concert de louanges qui s’éleva dans le public : le rapport de la FEH qui releva "une attention trop importante accordée à l’extra-sportif" (traduisez : les volontaires eurent droit à leurs minutes de gloire en montant sur le terrain lors de la remise des prix) et "des manquements organisationnels" (les dirigeants européens n’accédaient pas à leur tribune par un chemin à part). Ce qui explique que ce n’est pas le Braxgata qui organise, six ans plus tard. On sait déjà depuis plus de deux ans que c’est Wilrijk qui a été choisi.
"Un bon choix, estime Erik Gysels. Cela devient difficile pour un seul club d’organiser ce genre d’épreuve. Le mieux serait de regrouper plusieurs clubs autour d’un projet, mais il y aura alors toujours des discussions sans fin autour du stade qui hébergera l’épreuve, les autres clubs considérant alors que ce tournoi n’est pas le leur puisqu’il se déroule ailleurs."
La fédé s’y retrouve
La solution de confier l’organisation de l’événement à un partenaire extérieur, Golazo en l’occurrence, était donc dans l’air du temps.
"Cela permet aussi à la fédé de toucher une somme fixe. Nous avions présenté un projet selon lequel les 100 000 premiers euros de bénéfice allaient dans la caisse du club, qu’on faisait fifty-fifty entre 100 et 200 000 et qu’au-dessus de cette somme, on divisait en trois et on en faisait bénéficier les autres clubs belges." Mais il y avait de quoi reculer quelque peu quand on voit ce que tout cela a coûté : quatre millions d’euros. "Normal quand on ne travaille pas avec des bénévoles, explique Erik Gysels. Au total, ce sont quelque 15 000 heures de travail qu’il faut payer ! À l’époque, nous avions pris des risques financiers considérables, mais tout s’est bien passé. La saison suivante, nous avons enregistré 150 membres en plus, alors qu’avant le tournoi, la plupart de nos voisins ignoraient qu’il y avait un club de hockey au Schorre."