L'avis de notre consultant Tanguy Cosyns après la qualification des Red Lions: "Notre meilleure prestation!"
- Publié le 14-12-2018 à 07h06
- Mis à jour le 14-12-2018 à 10h32
1. "Victoire amplement méritée"
"C’est de loin notre meilleure prestation du tournoi. À la base, nous partions avec 50 % de chance. Le match s’est joué sur des détails, mais la victoire des Belges est amplement méritée. Nous avons obtenu plus de pc et avons eu la possession de balle. L’Allemagne était moins dangereuse. Elle avait frappé les esprits en battant nettement les Pays-Bas en phase de poule (1-4) alors que la Belgique est montée crescendo dans son tournoi. Nous avons opté pour la bonne stratégie. Il ne faut pas croire que nous avions moins de pression vu nos prestations en phase de poule. Un quart de finale en Coupe du monde reste un événement majeur."
2. "Mentalement, ils sont très forts."
"Le 1-0 sur une erreur de placement aurait pu les faire sombrer mentalement. Je n’ai pas vu de doutes dans l’équipe. Pourtant, ils savaient q’une défaite signifiait un billet d’avion illico pour revenir en Belgique. Ils ont retenu les leçons du passé. Ils savaient aussi qu’il restait beaucoup de temps. Je ne les ai pas vus s’énerver. Ils ont même bien géré les moments compliqués, notamment la carte verte de Dockier. Ils doivent rester dans cet état d’esprit. Nous sommes en demi-finale de la Coupe du monde, ce qui nous assure de disputer encore deux matchs. Notre parcours n’est pas fini car achever à la 4e place serait un échec. Le groupe a si bien préparé ce rendez-vous qu’il ne peut pas se planter sur la fin. Je compare notre campagne préparatoire avec celle des Jeux olympiques de Rio. Nous sommes allés un peu plus loin dans chaque compartiment."
3. "Il a fait sortir Walter très tôt"
"Quand les Allemands ont joué les six dernières minutes (6:38) avec onze joueurs de champ, les Belges n’ont pas été ridicules. Ils ont très bien défendu. Ils ont même exploité leurs possessions de balle. Lors de la dernière minute du match, les Allemands ne pouvaient pas mieux jouer. Nous avons été brillants en défense. Bien sûr, nous avons souffert. Il est impossible de ne pas souffrir lors d’un match de Coupe du monde face à l’Allemagne."
4. "Les manquements de la défense ont été corrigés"
"Au début du tournoi, la défense n’était pas terrible, mais elle a réussi à hausser très fort son niveau de jeu. Les manquements ont été corrigés. Il faut souligner que la défense n’a pas concédé un pc face aux Allemands. En plus, j’ai vu peu de tirs de la Mannschaft."
5. "Gougnard, on le surnomme le cheval"
"Le milieu a une autre tête sans John-John Dohmen. Meurmans et Kina apportent d’autres styles. Kina est un joueur très créatif et encore méconnu de nos adversaires. Il est frais. Je l’ai trouvé excellent dans son rôle. À la balle, il fait les bons choix. L’homme du match vient du milieu, mais il se nomme Simon Gougnard. Il présente des capacités physiques qu’un hockeyeur normal ne possède pas. On ne le surnomme pas Le Cheval pour rien. Il est bien bâti. Il est hyper fatigant pour ses adversaires. Il faut avoir joué un jour contre lui pour comprendre. Il accélère tout le temps et s’engouffre dans le moindre espace."
6. "Les attaquants ont fait aussi le boulot défensif"
"Pour les attaquants, ce genre de match n’est pas évident. Ils doivent beaucoup défendre. Cette rencontre me rappelait les Jeux olympiques de Rio, où nous avions dû, par moments, beaucoup défendre. Sur certains matchs, on souffre tant qu’il faut que tout le monde défende. Dockier avait ainsi écarté une balle très dangereuse."
7. "La beauté de la Coupe du monde"
"Nous aimons tous les grands tournois car nous affrontons des pays que nous n’avons pas l’habitude de jouer souvent, comme le Canada, l’Inde ou le Pakistan. Chaque nation a son style de jeu et sa personnalité. Face aux Allemands, il fallait garder une structure rigoureuse alors que le Pakistan ou l’Inde jouaient plus en ping-pong dans tous les sens."
8. "Les Anglais sont les adversaires les plus faibles des demi-finales"
"Les Anglais ? Le danger serait de croire que ce match sera facile. On parle d’une demi-finale de Coupe du monde. Rien ne sera facile. Il faut rester soi-même et garder ses valeurs et son système. Il ne faut pas se faire de film. Nous héritons de l’adversaire le plus faible des demi-finales. Les Anglais sont forts sur un plan physique. Leurs pc défensifs et offensifs sont très faibles. Ils sont passés jusqu’ici par le chas de l’aiguille."
9. "Personne n’a oublié les Anglais de 2014"
"Les journalistes ne sont pas les seuls à se souvenir de la Coupe du monde 2014 à La Haye. Les joueurs aussi en parlent. Je me souviens très bien de ce match. Un nul nous suffisait pour nous qualifier pour les demi-finales. Nous avons égalisé à 2-2 à une minute de la fin de la rencontre. Nous avions perdu notre recours à la video un peu bêtement. Ensuite, nous avons pris un pc dans les dernières secondes. Le sleep avait été arrêté fautivement, entraînant un stroke que Lewers avait inscrit. Le match avait été équilibré, mais nous aurions mérité mieux. Physiquement, nous n’étions pas encore au niveau d’aujourd’hui."
10. "Il ne reste plus qu’un des 4 Fantastiques : Middleton"
"L’Angleterre a beaucoup changé ces dernières années. Les 4 Fantastiques - Jackson, Catlin, Lewers et Middleton - rayonnaient dans le jeu des Anglais. Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un : Middleton. Le noyau a pris un coup de jeune. Je songe à Wallace, qui a été excellent face à l’Argentine. Roper aussi sera à surveiller. L’expérience de Middleton sera également un atout anglais. Ses déviations sur pc restent dangereuses. Mais, je le répète franchement, les Anglais n’ont pas beaucoup d’arguments pour rivaliser avec les Belges."
11. "L’absence de Dohmen n’a pas d’impact sur le groupe."
"L’absence de John-John Dohmen n’a pas eu d’impact sur le groupe. Shane McLeod dispose d’un noyau de vingt-cinq joueurs qui sont tous capables de jouer au plus haut niveau. On s’entraîne tout le temps ensemble. Si un gars est absent, il y en a un autre pour prendre sa place sans que le jeu n’en soit affaibli. En Belgique, aujourd’hui, on peut se permettre d’avoir un joueur blessé."