Coupe du monde: avec les Red Lions, qui sont les autres favoris?
La Belgique fait partie des favoris, mais d’autres équipes peuvent s’imposer.
- Publié le 27-11-2018 à 19h19
- Mis à jour le 28-11-2018 à 10h35
La Belgique fait partie des favoris, mais d’autres équipes peuvent s’imposer. Les Belges ont encore progressé depuis la dernière Coupe du monde. Ils pointent désormais à la troisième place mondiale. Ceci leur confère évidemment le statut de favori pour arriver en demi-finale (et battre par le fait même leur record de l’épreuve) mais à ce niveau, rien n’est simple. D’abord, le classement mondial est très serré. Ensuite, on peut raisonnablement désigner cinq équipes qui ont toutes une chance de l’emporter. Voyons cela de plus près.
1) L’Australie, tenante du titre
Personne n'a oublié la leçon de hockey stratosphérique - le terme n'est même pas exagéré - dispensée par l'Australie il y a quatre ans au pays hôte, qui a mis des mois à s'en remettre : 1-6 ! L'Australie est non seulement tenante du titre - ce qui ne veut pas dire charrette car en quatre ans beaucoup d'eau coule sous les ponts - mais est aussi toujours numéro 1 mondiale. Elle semble quelque peu sur le déclin ces derniers mois, mais n'en reste pas moins une équipe redoutable, la plus physique de toutes - on frise à chaque match l'intimidation avec des adversaires qui n'hésitent pas à vous marcher sur le pied. Un gros morceau, en tout cas. Mais les Belges l'ont déjà battue plusieurs fois, depuis leur première (double) victoire à Rotterdam en 2013. La dernière en date, c'était aux Jeux de Rio : 1-0 en poule.
2) L’Argentine, championne olympique
Point n'est besoin de raviver des souvenirs douloureux : aux Jeux de Rio, les Belges ont conquis la médaille d'argent mais leur rêve s'est brisé en finale contre l'Argentine. La plupart des joueurs avaient d'ailleurs peine à retenir leurs larmes car ils savaient qu'une aussi belle occasion de gagner les JO ne se présenterait plus avant longtemps.
L'Argentine est une équipe non seulement technique, mais roublarde, qui excelle dans l'art de casser le jeu une fois qu'elle mène à la marque. Les Argentins, on les connaît presque tous, la moitié des joueurs jouent ou ont joué en Belgique. Le revers de la médaille saute aux yeux : eux aussi nous connaissent par cœur. L'équipe est plutôt vieillissante et a connu de sérieux problèmes internes avec la démission, puis le retour avorté de son coach Carlos Retegui. Bref, on ne sait pas quel sera exactement l'état de forme du n°2 mondial, qui a en outre commencé son opération rajeunissement. Une chose est certaine : l'Argentine, c'est aussi Gonzalo Peillat, actuellement le meilleur tireur de pc du monde et d'ailleurs meilleur buteur de l'édition 2014.
3) Les Pays-Bas, champions d’Europe
On pourrait reprendre mot pour mot la première phrase du paragraphe précédent : la finale du dernier Championnat d'Europe reste un autre souvenir douloureux pour nos couleurs, qui après avoir donné la leçon aux Bataves en match de poule (un succès 0-5, historique) menaient également 0-2 au repos de la finale, disputée à Amstelveen. Lorsque Robbert Kemperman réduisit l'écart sept minutes après le repos, les 10000 spectateurs qui garnissaient les travées du Wagener Stadion, étrangement silencieux jusque-là devant la démonstration belge, se réveillèrent et firent trembler le stade sur ses bases. Les Belges encaissèrent le but égalisateur sur le coup du troisième quart-temps et ne sortirent plus jamais la tête de l'eau, s'inclinant sur le même score qu'en finale olympique après avoir pareillement sorti leur gardien dans les dernières minutes.
Le récent match amical entre les deux équipes a encore montré qu'il y avait peu de différence entre elles. Les Bataves se sont imposés 3-4, mais il manquait tout de même quatre joueurs côté belge. En tout cas, on est loin des scores des années 90 et les Belges se souviennent de leur match de référence en demi-finale des JO, où ils avaient battu les Hollandais 3-1 avec la manière.
4) L’Allemagne, la plus titrée
Tout le monde connaît l'aphorisme de Gary Lineker ("Le football est un jeu qui se joue à 11 contre 11 et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent"), qui s'applique au football mais s'est longtemps conjugué au hockey aussi. L'Allemagne a le plus beau palmarès mondial si l'on se réfère aux trois compétitions principales : 4 JO, 2 Coupes du monde, 9 Championnats d'Europe. Le dernier de ces succès a été forgé en terre belge, en 2013, à Boom. Depuis lors, l'équipe allemande a enregistré son plus mauvais résultat en Coupe du monde (6e à La Haye) et au championnat d'Europe (4e à Amstelveen). Avec pour conséquence une chute à la 6e place du classement mondial - au moment de constituer les poules, elle était encore 5e. Est-ce rebondir pour mieux sauter ? Les Teutons sont encore riches en joueurs de talent et leur jusqu'au boutisme reste légendaire, mais leurs cadres semblent assez vieillissants. C'est en tout cas un outsider possible, qui pourrait d'ailleurs se dresser sur la route des Belges en quart de finale. Raison de plus pour s'intéresser de près à ce qu'ils feront à Bhubaneswar.
5) L’Inde, pays organisateur
On a coutume de dire qu'il y a deux Indes, celle qui joue chez elle et celle qui joue en déplacement. Si la deuxième n'a plus réalisé un résultat probant depuis pratiquement que le hockey se joue sur une surface artificielle, la première peut surprendre n'importe qui dans un bon jour. La différence est facile à saisir : ce sont jusqu'à 25 000 spectateurs vociférants (15 000 à Bhubaneswar), qui font un boucan d'enfer au point d'empêcher les joueurs de communiquer entre eux sur le terrain à moins d'avoir une oreillette - ce qui n'est permis qu'aux arbitres. En parlant d'arbitres, justement, heureusement que la vidéo existe, mais elle n'est pas disponible pour toutes les phases et un arbitre terrorisé peut aussi orienter un match par des petits coups de sifflet anodins.
L'Inde avait autrefois une grosse difficulté à rassembler tous les joueurs en un même point et à bâtir une équipe autour de joueurs de confession différente, dans un pays où les traditions ont la vie dure. Mais ces difficultés appartiennent au passé. En outre, les Indiens ont un autre avantage, potentiel mais qui s'avère souvent bien réel : les visiteurs sont sujets à des intoxications alimentaires contre lesquelles leur corps est immunisé de naissance. Raison pour laquelle toutes les équipes ont exigé d'avoir deux joueurs de réserve à leur disposition, en cas de maladie. Lors du dernier tournoi disputé à Bhubaneswar, six joueurs allemands avaient été malades en même temps. Sans commentaire !
Une surprise ? Peu probable
D'autres équipes au riche palmarès ne peuvent en aucun cas être sous-estimées, comme l'Angleterre ou l'Espagne, mais dans l'état actuel des choses, une victoire de leur part s'apparenterait à une grosse surprise.