Masters : le théâtre des rêves a pignon sur greens
Scheffler, Rahm, McIlroy, Koepka : à Augusta, les favoris sont dans les starting-blocks
- Publié le 10-04-2024 à 06h55
C’est le rendez-vous que tous les passionnés de golf attendent fébrilement. Premier tournoi du Grand Chelem de l’année, le Masters dégage, il est vrai, un parfum différent pour mille et une raisons. D’abord, il se dispute sur le parcours de tous les superlatifs. L’Augusta National, sis au fin fond de la Géorgie, est le théâtre des rêves par excellence. Dessiné dans un cadre féerique, véritable jardin botanique, c’est une carte postale diabolique avec des fairways en dévers, des bunkers placés aux endroits stratégiques et des greens plus rapides que les circuits Indy. Ensuite, il cultive les traditions les plus anciennes avec, en toile de fond, la veste verte qui récompense le lauréat, le port obligatoire d’un uniforme blanc pour les caddies, le dîner des champions au menu conçu par le tenant du titre, le concours de par 3 du mercredi qui se joue en famille, l’absence de tout panneau publicitaire le long des fairways, les trous qui portent des noms de fleurs. Et tout est à l’avenant.
Mais le Masters c’est aussi – et surtout – un challenge sportif. L’Augusta National représente le défi ultime. C’est l’équivalent du Tourmalet en cyclisme, du GP de Monaco en F1 ou de Wimbledon en tennis. Comment s’étonner que la plupart des légendes du swing aient écrit leur nom au palmarès de ce Major pas comme les autres. Oui, pour s’imposer dans le jardin de Bobby Jones, il faut avoir tous les coups dans son sac. Il faut “driver” droit, maîtriser les fers, exceller avec le putter. À Augusta, la moindre erreur se paye cash et peut détruire, en quelques secondes, les plus belles cartes de score.
L’édition 2024 qui commence ce jeudi (à suivre sur VOOsport World) a tout pour plaire avec, au départ, un vrai peloton de prétendants. Numéro un mondial et en grande forme ces dernières semaines (victoires au Players et à l’Arnold Palmer), l’Américain Scottie Scheffler est le favori logique des bookmakers. Mais, lauréat l’an passé, Jon Rahm ambitionne évidemment de conserver son sceptre. Parti sur le LIV en début de saison, le colosse basque n’a rien perdu de son talent et se verrait bien signer un doublé. La présence de nombreux champions du circuit saoudien dissident est, d’ailleurs, l’une des particularités du tournoi. Invités grâce à leur statut d’anciens vainqueurs de Majors, Phil Mickelson, Sergio Garcia, Bryson DeChambeau, Dustin Johnson, Patrick Reed, Cameron Smith et Brooks Koepka se sentent notamment des fourmis dans le swing.
Et puis, il y a le cas McIlroy ! Jusqu’ici, le Masters s’est toujours refusé à l’appétit du génial frappeur nord-irlandais. Toujours placé, jamais gagnant, Rory rêve d’exorciser ses démons et d’ajouter le seul Major qui manque à son tableau de chasse. Pour mettre tous les atouts dans son jeu de fers, il a même, récemment, été consulté le célèbre gourou Butch Harmon. Pour tout ce qu’il apporte au golf, McIlroy mérite clairement d’endosser un jour la veste verte. Mais on sait que le sport est parfois injuste avec ses héros.