Qu’arrive-t-il à Thomas Pieters ?
Porté par son perfectionnisme et sa rage de vaincre, le golfeur belge en oublie de…gagner ! La faute à un mental fragile et à une grande nervosité émotionnelle.
- Publié le 25-03-2019 à 09h42
- Mis à jour le 26-03-2019 à 07h28
Porté par son perfectionnisme et sa rage de vaincre, le golfeur belge en oublie de…gagner ! La faute à un mental fragile et à une grande nervosité émotionnelle.
Il n’est évidemment pas question de mettre en doute le talent de Thomas Pieters. Aux yeux de tous les spécialistes, le joueur anversois est l’un des plus doués de sa génération. Ce n’est pas un hasard si, à 27 ans, il compte déjà trois victoires sur l’European Tour, une sélection en Ryder Cup et plusieurs Top 10 dans les plus grandes compétitions mondiales. Mais il est clair que le champion belge pourrait avoir un tableau de chasse bien plus impressionnant s’il parvenait à mieux maîtriser ses émotions et à mieux gérer une fragilité mentale qui devient récurrente et inquiétante.
Ce week-end, en Malaisie, il est encore retombé dans ses éternels travers. En tête après deux tours, il semblait lancé vers sa première victoire depuis 2016. Mais, lors du troisième tour, il a suffi de quelques putts manqués et, surtout, d’un mauvais départ sur le trou n°11 pour dérégler toute sa belle mécanique. Ultra-perfectionniste et nourri au biberon du « winning spirit », Pieters ne supporte pas de commettre des erreurs. Et il suffit souvent d’un grain de sable pour le faire complètement sortir d’un tournoi. Lors de ce « Maybank Championship », il a donc vendangé, en l’espace que quelques trous, toutes ses chances : double bogey au 11, au 12 et au 15, bogey au 14 et au 17. C’est bien simple : il a perdu la tête, au propre comme au figuré. Avec en toile de fond un « body language » très négatif, des gestes de mauvaise humeur et l’un ou l’autre jet de club déplaisant qui ne participent pas à sa bonne image.
Thomas Pieters savait qu’un succès dans ce tournoi malaisien richement doté lui aurait permis de retrouver le Top 50 mondial et d’obtenir sans doute un billet « last minute » pour le Masters d’Augusta. C’est peut-être cet objectif subliminal et cette obsession de la victoire qui ont généré, en filigrane, une pression inutile, au point de lui faire perdre tous ses moyens (il termine finalement à la 41e place). C’est très dommage car, même après son coûteux double bogey sur le 11, il avait parfaitement le potentiel et le temps pour remonter au classement.
Certains diront que le golf est affaire de sagesse et de patience. Et que « Young » Thomas, guidé par son ADN de winner, est trop pressé. Certes, à 27 ans, en golf, on a encore tout l’avenir devant soi. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a comme une impression de gâchis dans la gestion de certains de ses tournois.