La chronique de Jacques Borlée : le calme et l’unité des Belgian Tornados ont fait la différence aux Bahamas
Notre chroniqueur revient sur la compétition qui a permis aux relais 4x400m belges de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris.
- Publié le 09-05-2024 à 13h32
Dans ma précédente chronique il y a deux semaines, j’avais promis de vous offrir un regard de l’intérieur sur le déroulement des World Relays aux Bahamas. Pour rappel, cette compétition délivrait le week-end dernier des tickets pour les Jeux olympiques aux équipes du top 14, dans chaque épreuve de relais, et la Belgique a eu le bonheur de qualifier ses trois équipes de 4x400m.
Concernant les Belgian Tornados, vous vous demandez peut-être comment j’ai organisé mon coaching. En fait c’était devenu assez simple dès lors que j’avais déjà tout organisé dix jours avant la compétition.
Comme je l’ai expliqué la fois précédente, j’avais posé trois questions importantes aux athlètes : que pouvez-vous apporter de positif au groupe, quelles sont les attitudes qui nous ont permis de remporter 18 médailles et comment, par votre body-language, pouvez-vous montrer votre confiance aux autres équipes ? Mon rôle ici était simplement de leur rappeler leurs réponses et de les contextualiser.
Nous nous entraînons toute l’année comme des dingues, et le but premier c’est bien sûr de voir la Tour Eiffel, de nous qualifier pour Paris 2024. Pour cela, nous avons trois chances : en atteignant dès samedi une place dans le top 8, en terminant à l’une des deux premières places du repêchage dimanche (top 14), ou en étant l’une des deux nations les plus rapides derrière les 14 qualifiés.
Le message exprimé par les athlètes était, en somme, celui-ci : nous sommes forts, mais nous devons rester calmes. Il est important de rester une équipe, d’être en unité : on s’encourage l’un l’autre et l’on pense positif. On se concentre sur ce que l’on peut maîtriser et donc sur nous-même.
Julien, source d’inspiration
Le combat que notre ami Julien (Watrin) est en train de gagner est également source d’inspiration. À nous de l’imiter, en donnant tout ce que l’on a dans les tripes.
Ensuite, lors de l’échauffement, j’ai rappelé les différentes consignes individuelles. Les athlètes les ont respectées à la perfection et ont maîtrisé leur sujet.
Le dimanche, en finale, nous savions que la Belgique pouvait faire une médaille malgré le niveau de la concurrence, qui est incroyable. Lors du briefing, j’ai alors demandé à mes fils Kevin et Jonathan de raconter leurs expériences. Ils ont insisté sur la nécessité de bien gérer le rabattement, une position très difficile aux 600 mètres, où la densité est très importante.
Suite à la contracture en pleine course de Dylan, notre premier relayeur, une situation que l’on ne pouvait anticiper, nous avons justement éprouvé des difficultés à cet instant de la course.
Robin Vanderbemden s’est pourtant très bien débrouillé, il a réussi à remettre l’équipe sur les bons rails. Alexander Doom, que j’avais mis en 3 afin de le préserver de sa contracture aux adducteurs, puis Jonathan Sacoor se sont à leur tour mis au diapason et ont très bien géré leur course.
Avec pour résultat une 19e médaille, de bronze, qui aurait facilement pu se transformer en médaille d’argent sans la blessure de Dylan. Mais c’est la course ! Et on ne doit pas faire la fine bouche quand on voit le niveau incroyable de la concurrence. La France, qui avait terminé deuxième des Mondiaux l’année dernière, n’a pas réussi à intégrer le top 14, et les Pays-Bas et la Jamaïque ne se sont pas qualifiés non plus.
Direction Rome
Maintenant, pour notre équipe, il importe surtout de bien récupérer et de continuer dans cette voie. Direction les championnats d’Europe, dès le mois prochain, à Rome !