”Celui qui se qualifiera en juin pour les JO aura le soutien de tous les autres gymnastes” : Maxime Gentges se livre avant l’Euro de Rimini
Avant de lutter pour le dernier ticket pour Paris, le vice-champion d’Europe du cheval d’arçons Maxime Gentges et ses équipiers viseront le top 8 en qualifications, ce mercredi, à Rimini.
- Publié le 23-04-2024 à 10h53
Médaillé d’argent au cheval d’arçons lors de la dernière édition à Antalya, Maxime Gentges emmène à l’Euro de Rimini une délégation masculine belge composée aussi de Luka Van den Keybus, Noah Kuavita, Victor Martinez et des frères Glen et Nicola Cuyle. Entre envie de performer avec le collectif (le top 8 est l’objectif) et ambitions individuelles en cette année olympique, nous avons pris le pouls auprès du Malmédien.
Maxime, avec quels sentiments vous êtes-vous envolé pour l’Italie ?
“Avec confiance et ambition ! On a connu une très bonne préparation. Avec différentes conditions, que ce soit ici en Belgique, à Gand et Mons, ou à Stuttgart, cela s’est toujours bien passé. Personnellement, j’ai déjà beaucoup d’expérience dans les grandes compétitions et ce que j’aimerais vivre dans ma carrière, en plus des Jeux évidemment, c’est une finale par équipe. Je n’ai pas encore eu cette chance même si à Antalya, on a déjà atteint le top 8.”
La page des Mondiaux, où l’équipe a fini 15e et a manqué la qualification pour les Jeux, est-elle définitivement tournée ?
“Oui et non. Il reste bien sûr de la frustration, étant donné qu’on a terminé à 3 dixièmes d’une qualification olympique. Je pense qu’on a peut-être un peu sous-estimé notre niveau dans le sens où on a pris un peu trop de risques alors qu’on avait une marge d’erreur nous permettant de passer. Mais c’est encore une jeune équipe, qui n’a pas l’expérience d’autres nations habituées à gérer ce type de qualifications. On est des nouveaux dans la cour des grands et on a fait de petites erreurs. C’est dommage parce qu’on avait plus que notre place aux Jeux quand je vois les équipes qui y sont.”
Il y a bien eu ce lot de consolation avec les trois tickets olympiques individuels.
“Oui, c’est vrai. C’est quand même le maximum qu’on puisse avoir quand on est un pays non-sélectionné.”
A-t-il été facile de passer au-dessus de cette déception ?
“D’un côté oui, parce qu’on a désormais un objectif clair. Mais l’honnêteté m’impose de répondre aussi non parce que j’avais beaucoup donné au cours de la préparation. Tout le mois de septembre, j’étais limite. Il a fallu se soigner tant mentalement que physiquement, j’ai pris du temps pour moi et, depuis janvier 2024, cela se passe vraiment bien à l’entraînement. Le plaisir n’est pas le même quand on galère ou quand on est en superforme et là je prends à nouveau plaisir à la salle. Il y a de beaux objectifs devant nous, c’est chouette !”
Vous allez la jouer collectif à l’Euro, puis ce sera du chacun pour soi pour la quête du dernier ticket olympique. Comment gérez-vous cette situation ?
Cette situation est plus saine et plus facile à gérer émotionnellement.
“Avec la frustration des Mondiaux où on n’a pas réussi à montrer le potentiel de l’équipe, il était assez facile de mettre l’accent sur le collectif jusqu’à l’Euro. C’est même mieux pour les Jeux. Si on s’était battu entre nous d’octobre à juin, cela aurait pu détruire tout le projet construit depuis des années. Ici on a encore vécu de chouettes moments à Stuttgart, on va vivre une belle semaine, j’en suis sûr, à Rimini et après on ne sera déjà plus qu’à deux mois de la qualification pour les Jeux. Je trouve cela plus sain et même plus facile à gérer émotionnellement.”
Comment cela va-t-il se passer après l’Euro ?
“Vous savez, on forme une véritable équipe, on ne se soutient pas que lors de nos compétitions. Bien sûr, il y aura de la concurrence entre nous. Mais celui qui ira aux Jeux aura le soutien de tous ceux qui ne sont pas sélectionnés, parce que cela va se jouer au mérite et on connaît tous l’implication des uns et des autres dans le gymnase. Il y a beaucoup de respect entre nous, aussi pour les personnes que nous sommes en dehors de la gym.”
Même entre francophones et néerlandophones ?
“Alors là, ce n’est même pas un sujet ! Il n’y a pas de communautaire entre nous, on se bat tous pour le drapeau national.”
Quelles sont vos propres ambitions à Rimini ?
“Si je pouvais réitérer la performance de l’an dernier au cheval d’arçons, j’en serais heureux. L’ambition est d’abord de se qualifier pour la finale, puis tout est jouable. J’étais à un dixième de battre le champion du monde l’an dernier. J’avais aussi fini 9e et premier réserve à la barre fixe, mon agrès favori. Le scénario rêvé, c’est de vivre cette finale avec Noah qui a un vrai potentiel de médaille grâce à l’une des meilleures notes de départ d’Europe, voire du monde. Moi je mise sur l’exécution alors qu’il mise sur la difficulté. On se pousse l’un l’autre et vivre cette finale à deux, un jour avant une potentielle finale par équipe, ce serait top !”