Ryad Merhy s’exprime avant son combat aux USA : “Je ne pourrai pas gagner aux points mais si je touche bien Anderson, je pense qu’il peut vaciller”
Le boxeur belge Merhy veut mettre à mal le grand espoir américain des poids lourds Jared Anderson, samedi, à Corpus Christi.
- Publié le 12-04-2024 à 12h03
- Mis à jour le 12-04-2024 à 12h53
Ryad Merhy défie Jared Anderson, la grande promesse de la boxe américaine en poids lourds, ce samedi à l’American Bank Center de Corpus Christi, au Texas. Un combat en dix rounds avant lequel le Bruxellois a accepté de se livrer.
Ryad, pourquoi avez-vous décidé d’affronter le grand espoir américain de la catégorie reine ?
”Comme je l’ai déjà expliqué, mon objectif est de prendre le titre mondial en bridgerweight (- 101,6 kg) mais s’il y a des opportunités à saisir chez les lourds, je les prends. Et ce combat en est assurément une ! Avec mon mètre 81, je suis un petit dans la catégorie et je suis donc raisonnable sur les choix d’adversaires que je prends. Mais si la bourse suit, je suis prêt à calculer le risque. La proposition de Top Rank était intéressante à mes yeux. Ici je veux surtout faire le combat le plus propre possible, cela ne sert à rien de se blesser. Je ne crois pas que ce soit un gars capable de m’amener à l’hôpital mais on ne sait jamais.”
Tony Yoka m'a pris de haut, c'est sûr et certain.
Avant l’officialisation du combat, votre nom a circulé en vue d’un championnat d’Europe contre Tom Schwarz puis contre Daniel Dubois. Étiez-vous intéressé ?
”Schwarz, j’étais prêt à le prendre ! C’était un combat idéal pour moi. Malheureusement, il s’est défilé. Puis l’EBU a désigné Dubois comme co-challenger. Ce n’est cependant pas le but de l’affronter maintenant, surtout en n’étant pas bien payé. Mais pourquoi pas un jour, si j’y trouve mon compte !”
Votre victoire contre Tony Yoka a remis la lumière sur vous après une défaite douloureuse en Afrique du Sud.
”Oui, contre Kevin Lerena, c’était un mauvais jour. Il reste d’ailleurs dans un coin de ma tête; on pourrait se retrouver plus tard. Quant à Tony Yoka, il m’a pris de haut, c’est sûr et certain. Par ailleurs, mentalement, il était encore marqué par ses anciennes défaites et j’en ai bien profité. Je pense que l’entourage de Jared Anderson a dû étudier mes failles sur ces deux combats et ma prestation contre Lerena devrait inciter l’Américain à boxer en gaucher.”
Que vous inspire le palmarès de Jared Anderson, qui a remporté ses seize premiers combats pros dont quinze avant la limite ?
”Dernièrement, il a battu l’Ukrainien Rudenko, un boxeur déjà très âgé et qui n’avait pas eu la meilleure préparation. Avant lui, il a affronté l’ancien champion du monde IBF Charles Martin. Celui-ci l’avait sonné en toute fin de combat et Anderson avait un peu 'buggé'. Si je le touche bien, je pense qu’il peut vaciller.”
Boxer aux États-Unis dans un grand événement, c’était l’un de vos rêves ?
”Honnêtement, ça ne m’intéressait pas spécialement d’aller là-bas; je pense qu’en Europe on sait faire de beaux shows aussi. Mais les aléas de ma carrière m’amènent là-bas, alors je vais en profiter. Tous les fans de boxe ne jurent que par les États-Unis et une victoire peut m’apporter de la visibilité et de nouvelles belles opportunités.”
C’est ce que vous attendez de vos dernières années sur le ring ?
”Oui, ce sont des combats de ce calibre que j’attends. J’ai beaucoup trop traîné en Belgique; maintenant, il faut que je m’exporte si je veux bien gagner ma vie et terminer en beauté.”
Le Britannique Lawrence Okolie, sacré champion WBO des lourds-légers, monte en bridgerweight. Un challenge intéressant à venir pour vous ?
”Oui, c’est très curieux, il est passé devant tout le monde et va boxer pour la ceinture mondiale contre Lukasz Rozanski le 24 mai. Avec sa taille, il va devenir un vrai poids lourd. Mais s’il se met sur ma route en bridgerweight, on ira le retrouver.”
Un mot enfin sur votre collaboration avec Samuel De Cubber, l’entraîneur du BC Marseille.
”Avec Sam, ça se passe super bien. C’est le deuxième combat qu’on prépare ensemble et il est venu en Belgique les dernières semaines. Il m’apporte du calme et de la sérénité, je suis moins stressé qu’avant. Il a une attitude très positive, il m’encourage beaucoup. Et c’est un ancien gaucher, il m’apprend aussi à travailler ce profil d’adversaire (sourire). On travaille intelligemment. On sait qu’on ne pourra pas gagner aux points aux États-Unis; donc, on va essayer différentes choses.”