Ryad Merhy avant son combat contre Imre Szello: “J’aurai des ouvertures”
Ryad Merhy convoite le titre WBA interim, qu’il disputera à Imre Szello le 19 octobre.
- Publié le 12-09-2019 à 11h59
- Mis à jour le 12-09-2019 à 12h00
Ryad Merhy convoite le titre WBA interim, qu’il disputera à Imre Szello le 19 octobre. Sur le papier, le duel entre Ryad Merhy et Imre Szello est alléchant. Entre un boxeur de 26 ans, technique et instinctif, doté d’un certain punch (28-1), et un combattant de 36 ans, très expérimenté et toujours invaincu (24 v.), ayant le goût du travail vite et bien fait, la promesse d’assister à un beau combat, le 19 octobre prochain au Dôme de Charleroi, est réelle.
Officialisé dès le mois de mai dernier, ce rendez-vous offre en tout cas à Ryad Merhy la possibilité de briller à nouveau à domicile, après un dernier combat que l’on s’empressera d’oublier faute d’avoir vu face à lui un adversaire digne de son talent, et de regarder ainsi vers le haut du classement WBA. Mais le Hongrois, qui a refusé des offres plus lucratives, tient absolument à lui barrer la route et à remporter le titre WBA interim qui sera mis en jeu en Belgique.
"Quand j’ai appris en mai dernier que Szello serait mon adversaire, j’ai voulu entamer ma préparation sans attendre, avant de partir en vacances", explique Ryad Merhy, qui s’est prêté à un face-à-face ce mercredi pour les besoin de la promotion de l’événement. "À l’entraînement, j’allais parfois un peu trop vite et mon entraîneur (NdlR: Bilal Ben Sidi) m’a dit : ‘Calme-toi, c’est encore loin.’ Finalement, même mes vacances se sont presque transformées en camp d’entraînement. (sourire) Je faisais mes kilomètres en course à pied, en plus de la musculation et de la natation. Avec tout ça, je pensais que j’allais garder mon poids de forme mais ce n’est même pas le cas ! Je suis toujours à 99 kg. Au nivau préparation, on peut dire que je rentre dans le vif du sujet."
Déterminé à remporter une 29e victoire le mois prochain, Ryad Merhy tient à garder le cap. "J’ai vu quelques vidéos de mon adversaire, mais des vidéos plutôt anciennes, et j’ai décidé de ne pas me focaliser sur lui. Je suis concentré sur ma préparation : je dois être prêt à m’adapter à n’importe quelle situation sur le ring. Si Szello a refusé d’autres offres, c’est qu’il a l’espoir de devenir champion. Pour lui, c’est un peu maintenant ou jamais. Quant à moi, j’ai laissé passer une première opportunité à Marseille l’an dernier, et je veux concrétiser ici ce que je n’ai pas réussi à mettre en place face à Arsen Goulamirian."
Un souvenir douloureux dont le Bruxellois affirme avoir tiré toutes les leçons. "Cette expérience passée, j’ai réussi à la transformer en énergie positive, grâce notamment à mon coach mental, Florent Ghislain", développe-t-il. "On en est arrivés à la conclusion que j’ai perdu le fil du combat face à Goulamirian parce que j’ai oublié qui j’étais. Je suis rentré dans son jeu en oubliant de m’appuyer sur mes points forts. Ici, je serai davantage dans le contrôle. Même si les choses tournent mal, je serai capable de retomber sur mes pattes."
À l’écouter, Ryad Merhy travaille "beaucoup plus en force " à l’entraînement, "mais il faut être capable de l’utiliser sur la durée et cela demande une grosse débauche d’énergie".
S’il s’attend à un combat "assez équilibré", notre compatriote misera, plus que jamais, sur sa vitesse. "Ce sera, à mon avis, la clé du combat. Comme on dit, le timing bat la force. Szello devrait se montrer assez actif, comme à son habitude, mais il y aura des ouvertures."
En cas de victoire, Ryad Merhy pourrait alors travailler à une possible revanche contre Arsen Goulamirian. "La première étape, c’est le 19", ajoute--t-il. "Et puis, dans la logique des choses, on veut notre revanche. Goulamirian doit défendre sa ceinture de super-champion une semaine avant moi. On verra bien si nos chemins se recroiseront rapidement."
Son sort lié à celui de Shumenov
Le Kazakh a retrouvé le titre de champion régulier en ce mois de septembre.
Pour détenir le titre régulier des lourds-légers mis en jeu par la WBA, Ryad Merhy va devoir non seulement battre le Hongrois Imre Szello mais aussi attendre que le Kazakh Beibut Shumenov, qui détient cette ceinture actuellement, soit destitué. Ou battu à la régulière. Après avoir refusé d’affronter Arsen Goulamirian “pour raisons médicales” (officiellement) et avoir été déclaré en récréation, le protégé de Don King a refait son apparition au classement de la WBA au début du mois de septembre. “Il joue sur les règlements depuis plusieurs mois”, lance Alain Vanackère, le manager de Ryad Merhy, qui n’est pas loin de penser que Shumenov n’est pas à sa place dans ce classement et qui espère voir la situation tourner à l’avantage du Bruxellois dans les prochains mois.
À ce jour, nul ne connaît pourtant les intentions exactes de Beibut Shumenov ni les exigences éventuelles de la WBA à son égard. Le Kazakh, qui n’a disputé que trois combats en quatre ans (!), pourra-t-il se contenter d’affronter un adversaire modeste pour son retour à la compétition après quatorze mois (au minimum...) d’inactivité ? Ou aura-t-il l’obligation d’affronter le vainqueur du combat entre Merhy et Szello ? La WBA, qui pourrait avoir à gérer prochainement un autre retour aux affaires, celui de Denis Lebedev, va devoir être cohérente avec elle-même. Ou faire preuve d’ingéniosité.