Thierry Neuville en difficulté en Catalogne: "Impossible même avec 2 pieds sur l’accélérateur"
Neuvième à une minute, Thierry Neuville a tout balayé. Sauf ses espoirs de titre !
- Publié le 27-10-2018 à 08h18
- Mis à jour le 27-10-2018 à 08h32
Neuvième à une minute, Thierry Neuville a tout balayé. Sauf ses espoirs de titre ! Neuvième seulement (sur onze pilotes officiels), à une minute du leader Ott Tanak, Thierry Neuville a passé une journée plus dure que prévu ce vendredi en Espagne.
Durant six spéciales, le pilote Hyundai, encore leader du Mondial au moins jusqu’à demain, a nettoyé la trajectoire pour ses rivaux comme le veut le règlement FIA définissant l’ordre de passage du premier jour en fonction du classement du championnat.
"Bienvenue dans mon monde, celui des balayeurs", lui a adressé en boutade Sébastien Ogier qui a passé cinq ans à faire le ménage et prendre les poussières. "Oui, sauf que lui avait une voiture (NdlR : la VW Polo WRC) au-dessus du lot", lui a répondu Thierry Neuville sur le même ton.
Après une étape à déguster par rapport à tous les concurrents s’élançant derrière lui, Thierry semblait désabusé.
"Je suis fatigué", avouait-il. "J’ai attaqué comme un fou. J’étais à la limite partout. Plus vite, je sortais, c’est certain. J’ai d’ailleurs commis une petite erreur me coûtant trois ou quatre secondes. J’ai touché quelques talus. Mais il n’y avait rien à faire. Un vrai désastre. Je suis déjà content d’avoir survécu. D’être là avec ma Hyundai en un seul morceau. Cela fait des années que l’on demande aux organisateurs d’inverser, de mettre les deux journées sur asphalte d’abord. Ce serait plus logique. Et moins pénalisant pour le leader du championnat…"
Car là, Thierry a déjà perdu gros. "Je vais essayer de remonter sur le goudron. Avec la pluie annoncée pour samedi, cela va être compliqué. Il y aura moyen de faire un peu plus de différences. Mais ce sera plus risqué aussi."
Pas question bien sûr de pouvoir encore remonter sur Ott Tanak déjà bien isolé en tête. "Les Toyota sont devenues intouchables. On a vraiment du boulot pour essayer de jouer encore avec en 2019. Impossible d’aller les chercher. Même si je roule avec les deux pieds sur l’accélérateur et que je ne freine jamais."
Plutôt inquiétant pour les saisons à venir… " Pour l’instant, je ne pense pas au futur, mais plutôt à ma lutte pour le titre."
Et ici encore, comme depuis l’Allemagne, il risque encore de perdre de grosses plumes. Car même aller rechercher Sébastien Ogier s’annonce ardu.
"Il pointe vingt secondes devant. C’est rare que l’on puisse reprendre cela sur le goudron où les écarts sont moins importants. Je vais essayer de maintenir la pression et de gagner quelques places au classement. Mais ce ne sera pas simple. Je dois signer la course parfaite. Ne pas me tromper dans mes choix de pneus et surtout ne pas commettre de faute."
Car pour l’instant, 9e, il n’est virtuellement plus en tête du championnat. "C’est peut-être ce qu’il faut pour gagner et être sacré en Australie", positivait-il. "Maintenant, je prends ce qui est à prendre."
Le plan B n’est peut-être pas plus mal que le A consistant à quitter l’Espagne avec minimum dix points d’avance…
"La supériorité de Toy fait peur"
Assis à la droite de Thierry Neuville, Nicolas Gilsoul n’affichait pas sa meilleure mine hier au moment de rentrer au parc d’assistance de Port Aventura. "Je ne suis effectivement pas à 100 % physiquement", nous avouait l’équipier liégeois. "Depuis deux jours, j’ai mal au ventre. L’estomac. Je ne sais pas ce que j’ai, mais je ne me sens pas en superforme. On me conseille de boire du Coca. Heureusement en spéciales, avec l’adrénaline, la concentration, cela va. Je peux faire mon job normalement. Mais en liaisons ou quand je m’arrête, cela me reprend."
Un virus peut-être. Ou un excès de stress. Certainement en voyant les chronos des Toyota, vraiment très rapides depuis quelques courses. "La Yaris a aujourd’hui un potentiel supérieur." De quoi se poser des questions pour l’avenir ? "C’est clair que cela fait peur et qu’on a intérêt à trouver des trucs. Thierry a choisi de rester chez Hyundai. Je lui fais confiance…"