Monte Carlo 79: flashback sur un rallye mythique
- Publié le 23-01-2019 à 10h39
233 engagés, 6 jours, 2900 km.
Il y a quarante ans naissait le championnat du monde des pilotes de rallyes. Avec une première étape au Monte-Carlo, un véritable mythe ayant même inspiré Disney et sa célèbre Coccinelle.
Il faut dire qu'à l'époque, cette grande classique hivernale était une sorte de marathon débutant le samedi par une étape dite de concentration longue de 2300 km.
Cette année-là, les 233 concurrents avaient le choix pour rejoindre Val-les-Bains depuis neuf grandes villes de départ : Monte-Carlo bien sûr, mais aussi Paris, Copenhague, Francfort, Lausanne, Rome, Londres, Alméria et Varsovie. Même s'il n'y avait pas d'épreuves chronométrées, une douzaine de concurrents amateurs abandonnait déjà en chemin.
Le mardi matin, les stars du Monte-Carlo s'élançaient à trois heures du matin pour l'étape de classement les ramenant en Principauté. Et de là, ils enchaînaient avec le parcours commun Monaco-Gap-Digne-Monaco.
Le jeudi, les rescapés se reposaient la journée en bord de mer. Seuls les cent premiers équipages étaient autorisés à attaquer le parcours final également appelé la « Nuit du Turini » débutant en soirée pour s'achever au petit matin sur le port au terme de trente spéciales totalisant 600 km chronométrés. Et lors de cette édition, on assista à un final haletant, Bernard Darniche imposant sa Lancia Stratos au terme de l'ultime passage du col de Turini. Grâce à un meilleur choix de pneus, le Français l'emportait pour six secondes face à la Ford Escort du futur premier champion du monde des rallyes, le regretté Bjorn Waldegard. Markku Alen sur sa Fiat 131 Abarth complétait le podium. Tandis qu'on notait la 50e place de Dany Snobeck, vainqueur dans la catégorie... Diesel aux commandes d'une VW Golf partagée avec notre compatriote Christian Delferier.
Quatre décennies plus tard, le Monte-Carlo a bien changé. Et perdu pas mal de ce qui a fait sa légende. Cette semaine, Monaco n'accueillera plus la quatre vingtaine de pilotes qu'au terme de la troisième des quatre étapes. Et dimanche, le court parcours final passera toujours par le Turini, mais de jour, l'arrivée étant jugée après 16 spéciales seulement (deux à la lueur des phares) totalisant 322 km sélectifs, près de la moitié d'il y a quarante ans. A l'image du Dakar, le marathon de Monte-Carlo est devenu un sprint et a perdu ainsi pas mal de sa magie. Il faut certes vivre avec son temps, mais oui, c'était mieux avant. Signé, un vieux nostalgique.