Pourquoi Thierry Neuville reste en meilleure position pour le titre mondial
- Publié le 28-10-2018 à 15h40
- Mis à jour le 28-10-2018 à 15h53
Même s'il a perdu in extremis (et pour une demie seconde!) la 3e place en Espagne, cinq à six points certainement et la tête du Mondial au profit de Seb Ogier en cassant une jante dans la dernière spéciale bonus sur une pierre soulevée par Elfyn Evans, Thierry Neuville, désormais à trois points du quintuple champion du monde, demeure néanmoins favori dans la lutte pour le titre. On vous explique pourquoi.
Depuis le Rallye d'Allemagne en août dernier, Thierry ne cesse de le répéter. Son équipier Nicolas Gilsoul avait été le premier à nous le confier. « A choisir, avec le handicap d'ouvrir la route le premier jour, mieux vaudra arriver en Australie avec cinq points de retard qu'avec cinq d'avance. »
Le plan A en Catalogne consistait donc à augmenter son avance jusqu'à dix unités au moins sur son plus proche poursuivant. Mais finalement, par la force des choses et à cause justement du balayage vendredi ici, on est vite passé au Plan B. « Peut-être que pour gagner ce championnat, il faut perdre la tête d'un rien ce week-end, » confiait déjà samedi le pilote Hyundai.
Et c'est ce qu'il a fait, de manière totalement involontaire, sans calcul ni tactique. Sans cette pierre placée par la Ford d'Elfyn Evans dans sa trajectoire, notre représentant serait aujourd'hui toujours leader avec 2 ou 3 points d'avance. « Dieu est avec nous, » a indiqué Thierry. « C'est le destin. Je crois que nous sommes mieux placés aujourd'hui qu'Ogier pour coiffer les lauriers qui va reprendre son balai pour la dernière. »
Car dans dix-neuf jours, Ogier s'élancera en premier sur les petites billes de terre composant les chemins australiens au milieu des forêts d'eucalyptus. Et, sauf s'il pleut, le phénomène de balayage est très important aux antipodes. Plus encore qu'en Catalogne. « L'an dernier, je partais déjà 2e derrière lui et j'ai gagné là-bas, » se rassure Thierry Neuville.
On rajoutera que l'Australie a souvent souri aux Belges avec la première (et seule) victoire de François Duval en 2005 puis celle de Thierry en 2017.
Troisième sur la route, Ott Tanak, qui devra gagner la dernière tout en espérant que ses deux rivaux abandonnent pour être sacré, pourrait jouer un rôle d'arbitre. Si l'Estonien s'impose et que Thierry termine 2e devant Ogier, le Belge devra impérativement devancer le Français lors de la Power Stage.
Il n'y a qu'en cas d'abandon ou le fait d'aborder la finale un poil derrière est dérangeant. « Mais de toute façon, quelle que soit ma position, un retrait signifierait quasi d'office la perte du titre, »analyse Neuville bien décidé à jouer sa carte à fond. « J'ai toujours mon sort entre les mains. Je sais que si je gagne l'Australie, je serai champion. »