WRC Turquie: Mikkelsen reprend les commandes, bonne matinée pour Neuville 4e
Le Belge devance Ogier d'une dizaine de secondes. Mais la deuxième boucle s'annonce destructrice...
- Publié le 14-09-2018 à 08h20
- Mis à jour le 14-09-2018 à 14h38
Le Belge devance Ogier d'une dizaine de secondes. Mais la deuxième boucle s'annonce destructrice...
La troisième spéciale du jour a encore apporté du changement en tête du Rallye de Turquie. Après avoir préservé ses gommes plus tendres dans la spéciale précédente, Andreas Mikkelsen a attaqué à nouveau et récupérer le leadership acquis jeudi soir. « Je pense que mon choix de gommes était le meilleur, » a indiqué le Norvégien.
Deuxième à 6.3 Craig Breen a concédé pas mal de temps et céder les commandes à l'issue de cette ES4 où il avoue s'être montré « un peu trop prudent. Mais la route est défoncée. Le second passage s'annonce terrible. Ce sera de la survie, » estime l'Irlandais.
Son équipier Mads Ostberg pointe au 3e rang à 8.1 et confirme la bonne entrée en matière des Citroën. Thierry Neuville a lui fait beaucoup mieux que de limiter les dégâts puisqu'il occupe le 4e rang provisoire a seulement 13 secondes de son ami Mikkelsen. « Une bonne matinée pour nous. La pluie d'hier et la poussière nous ont certainement aidés dans la longue spéciale. Notre auto se comporte bien dans les portions cassantes. De bon augure pour la suite... » explique le Belge. Hayden Paddon pointe en 5e position devant Jari-Matti Latvala sur la première des Toyota. Visiblement les Japonaises ne sont pas trop à l'aise sur ce terrain : « On manque d'adhérence dans les portions cassantes, » clament en choeur les trois pilotes Yaris. Espérons pour eux qu'ils puissent rectifier le tir et les réglages à l'assistance de ce midi car ce sera pire encore cet après-midi.
Relégué au 7e rang, à 23.6 du leader et une dizaine de secondes de Neuville, Sébastien Ogier n'a pas été l'auteur d'une bonne première boucle : « Je suis sans doute à la plus mauvaise place puisque que je suis aveuglé par endroits par la poussière de Thierry, surtout dans la première ce matin, et je ne bénéficie pas d'une route balayée. Cela devrait aller mieux cet après-midi. Il faut que je remonte mais je ne peux pas prendre trop de risques non plus. »
Scratch pour Neuville (4e), Breen toujours leader
Thierry Neuville a signé le meilleur temps dans l'ES3, 2.1 devant Mads Ostberg et 2.6 plus vite que Sébastien Ogier.
C'est dans la dernière portion, la plus cassante et se dégradant au fil des passages, que le pilote Hyundai a clairement fait la différence par rapport à ses poursuivants sans doute un peu trop prudents. Grâce à cette performance, notre compatriote remonte à la 4e place du classement général à 13.9 de Craig Breen (Citroën). Andreas Mikkelsen pointe au 2e rang à 3.4, tandis que Mads Ostberg est 3e au général à 8.5. Sébastien Ogier avouant être « trop lent » a gagné une place et esr remonté à 7e à 13 secondes de Thierry Neuville.
Breen prend la tête, Neuville (6e) fait mordre la poussière à Ogier et Tanak
Véritable juge de paix, la première et très longue (38 km) spéciale du Rallye de Turquie a rendu son verdict.
Et, comme on s'y attendait, les surprises ne manquent pas avec le temps scratch et la prise de leadership de Craig Breen sur sa Citroën C3 WRC.
« C'est juste une question de survie, il faut rester au milieu de la route, éviter les pierres et ne pas prendre trop de risques, » s'exclamait l'Irlandais aussi rayonnant que le soleil à l'arrivée de cette ES2 où il devançait Andreas Mikkelsen (le seul parti avec des pneus mediums) de 4.8.
« En milieu de spéciale, je ne voyais rien. Il y avait un mur de poussière stagnante. J'espère qu'ils vont nous mettre quatre minutes pour les prochaines spéciales, » confiait le Norvégien devançant Mads Ostberg (Citroën), Hayden Paddon (Hyundai) et Jari-Matti Latvala (Toyota).
Il est certain que partir derrière et bénéficier d'une trajectoire plus nettoyée constituait ici un avantage. Mais l'handicap d'être le premier sur la route a été compensé en partie pour Thierry Neuville d'abord par le violent orage noyant la région jeudi soir et surtout par la poussière stagnante dans les forêts de pins aveuglant ses poursuivants.
« Le début et la fin de la spéciale étaient encore fort humides, » confiait notre compatriote, sixième de la spéciale et au classement général. « C'était vraiment un réveil difficile. Horrible même. Mais notre i20 fonctionne bien sur les portions cassantes. »
Partis juste derrière lui, ses deux principaux rivaux pour le titre, Seb Ogier et Ott Tanak, pestaient : « Trop de poussière, on ne voyait rien, » regrettait le quintuple champion français. « Je savais qu'il fallait mettre un écart de quatre minutes pour ne pas influencer le championnat. Je pensais perdre vingt secondes sur Thierry. Au final, je n'en laisse que cinq. C'est moins grave que prévu. »
L'addition était plus lourde pour Ott Tanak abandonnant 14 secondes sur le Belge. « A plusieurs endroits, on roulait à l'aveugle, » regrettait l'Estonien. « Même en lignes droites, on ne pouvait pas accélérer à fond car on ne voyait pas les pierres au milieu de la route. C'est trop risqué, » embrayait Esapekka Lappi, trois secondes seulement derrière Neuville.
Avec encore cinq spéciales à disputer, la première journée du Rallye de Turquie s'annonçait encore longue et passionnante avec sans doute pas mal de rebondissements et changements à prévoir dans la hiérarchie.