Pour Vettel, la loi est dure mais c’est la loi
Par Olivier de Wilde
- Publié le 10-06-2019 à 18h56
- Mis à jour le 10-06-2019 à 18h57
Par Olivier de WildeDura lex sed lex. En latin, la loi est dure mais c’est la loi. En appliquant le règlement à la lettre dimanche à Montréal, les commissaires sportifs ont inversé le résultat sur la piste du GP du Canada et se sont attiré les foudres de la majorité des fans de F1.
Une erreur de jugement a-t-elle été commise ? Beaucoup le pensent. Pourtant, Sebastian Vettel a bien commis une double faute (encore, diront ses détracteurs), d’abord en quittant la piste, ensuite en la reprenant de manière dangereuse, en recoupant la trajectoire, sans laisser la place à Lewis Hamilton qui a dû freiner pour éviter l’accrochage. Ne pas l’avoir fait exprès, ne pas avoir eu d’autre endroit où aller comme il l’a déclaré furibard après la course ne change rien au fait. Oui, il n’a pas respecté la lettre du règlement. Maintenant, il y a l’esprit. L’Allemand aurait-il volé son succès ? La réponse est non bien sûr. La course a-t-elle dès lors été faussée ? Oui. Mais à qui la faute ? Aux commissaires sportifs qui ont pourtant assisté à Barhein en début d’année à un meeting sur le thème "laissez les faire la course" ? Ou à Sebastian Vettel ?
Dans cette affaire, beaucoup ont réagi comme le pilote Ferrari. Par réflexe, à chaud, avec passion. Entre les tifosi de Ferrari et Vettel d’un côté, les fans de Lewis Hamilton et de Mercedes de l’autre, le débat est ouvert. Impossible de se mettre d’accord. Et dans le contexte actuel, les spectateurs neutres, juste amateurs de F1, ont plutôt pris cette fois le parti de l’Allemand. Tout simplement car depuis le début d’année on s’ennuie souvent devant sa télé, car les succès à répétition des Benz et du quintuple champion finissent par lasser. Car la F1 manque de plus en plus d’intérêt et que la grande majorité souhaitait voir Ferrari l’emporter. Surtout à Montréal, sur le circuit Gilles Villeneuve, où les tribunes sont aussi rouges qu’à Monza. Posons-nous juste une question : la décision des commissaires sportifs aurait-elle été aussi impopulaire, le tollé autant général, les critiques envers la FIA et la F1 aussi sévères si la situation avait été inversée ? Si le leader Lewis Hamilton avait coupé la chicane et l’herbe sous le nez de Sebastian Vettel ? Nous ne le pensons pas.
On terminera en saluant les réactions des deux principaux protagonistes. Fâché, extrêmement déçu, le quadruple champion a réagi avec son cœur et ses tripes. Du jamais-vu. Mais il est finalement revenu à la raison et sur le podium, irrespectueux du protocole mais pas envers le public et son rival Lewis qu’il a sportivement salué. Pas facile dans ces circonstances…