Laurens Vanthoor, le Belge en tête du championnat du monde avant “son” épreuve : "Le Raidillon reste un défi en Hypercar"
Le pilote Porsche Laurens Vanthoor, prêt à rouler jusqu’à 315 km/h, aborde les 6H de Spa avec de l’ambition vu son statut de leader du championnat.
- Publié le 08-05-2024 à 16h42
Vainqueur des 10H du Qatar, deuxième des 6H d’Imola, le Belge Laurens Vanthoor aborde ce week-end à Francorchamps, la troisième manche du championnat du monde d’endurance en tête du WEC. À la veille de ses 33 ans ce mercredi, le pilote de la Porsche 963 Penske N°6 partagée avec l’Allemand de chez nous André Lotterer et le Français Kevin Estre a répondu à nos questions.
Laurens, comment vous sentez-vous à la veille des 6H de Spa ?
”Vous aimeriez bien que je vous dise que c’est la semaine de ma vie ou quoi ? (il se marre). Non, c’est chouette de rouler à une heure de chez moi car je peux rester un jour de plus à la maison. Ma famille et mes amis peuvent plus facilement venir me voir et je serai certainement plus reconnu qu’au Qatar. Maintenant, dans le box, le camion et sur la piste, le travail reste le même. C’est sans doute sur ce circuit que j’ai déjà bouclé le plus de tours. Mais d’autres y ont déjà roulé autant que moi. Je n’ai donc aucun avantage du terrain.”
Un pilote vient toujours à Spa avec plaisir ?
”Oui et pas seulement les Belges. Tout le monde aime rouler ici, dans toutes les catégories. C’est un vrai circuit, une piste mythique.”
Quel est le virage le plus excitant avec votre Porsche 963 Hypercar ?
”Le Raidillon reste un défi car nos protos sont assez lourds, pardonnent peu l’erreur et donc ce n’est pas à fond facilement et tous les tours. En qualifs, avec peu d’essence, cela passe flat out. Mais avec le plein, en peloton, cela bouge beaucoup.”
Quelle est la vitesse maximale atteinte ici par votre voiture ?
”315 km/h je pense avant le freinage des Combes. Je n’ai pas de compteur… “
Spa n'est plus du tout une répétition du Mans. Les deux tracés n'ont rien à voir.
On a souvent présenté les 6H de Spa comme la répétition du Mans. Est-ce encore le cas ?
”Franchement, non. Avant on disait cela car les usines roulaient parfois avec le kit aéro du Mans, donc avec peu d’appui. Mais, aujourd’hui, il n’existe plus de configurations aéro différentes. Et Francorchamps n’a pas grand-chose à voir avec le circuit du Mans.”
Votre statut a-t-il changé depuis que vous menez le championnat du monde ?
”Vous voulez dire est-ce qu’on me reconnaît dans la rue ? Non, pas plus qu’avant. Peut-être que je dois gagner les 24H du Mans pour cela. Et encore, je ne suis pas sûr. Je trouve qu’on ne parle pas assez de sport auto dans les médias en Belgique par rapport à d’autres pays.”
Peut-être qu'il faudra que je gagne Le Mans pour qu'on me reconnaisse dans la rue.
Vous avez gagné la première manche au Qatar, terminé deuxième à Imola. Cela signifie-t-il que la Porsche sera aussi compétitive ce week-end à Spa ?
”On a démontré en Italie que le Qatar n’était pas un cas isolé lié à la spécificité de la piste. Je m’attends à ce que l’on lutte pour le titre de champion du monde. Mais nous ne sommes pas les seuls bien sûr. Il y a au moins Ferrari et Toyota. Peut-être à Francorchamps que BMW viendra se mêler à la fête car elles roulent un peu à domicile avec Vincent (Vosse, NdlR) et WRT.”
Serez-vous déçu si vous ne montez pas sur le podium samedi ?
”Déçu est peut-être un grand mot. Cela dépendra des circonstances. Si l’on a fait la course parfaite et qu’on finit quatrième, je ne serai pas triste. Par contre, si l’on a commis des erreurs, alors là oui.”
Vous prenez toujours les départs. Un grand moment de stress ?
”Forcément on est toujours un peu tendu avant l’envol mais si ce n’était pas le cas cela voudrait dire qu’on ne se sent pas concerné. Je me sens relax, assez confiant. J’aime bien prendre les départs en fait. Bien sûr, il faut toujours un peu de chance pour ne pas s’accrocher. Mais jusqu’ici cela m’a plutôt bien réussi.”