L’irrésistible ascension d’Asensio qui marche dans les traces de Raul
Avec le Real, mais aussi avec l’Espagne, le gaucher est voué à s’ériger comme un élément majeur de ses équipes.
- Publié le 13-09-2018 à 08h02
- Mis à jour le 13-09-2018 à 14h04
Avec le Real, mais aussi avec l’Espagne, le gaucher est voué à s’ériger comme un élément majeur de ses équipes.
Lovre Kalinic n’a sans doute pas fini d’en avoir des cauchemars. Que le Gantois soit rassuré : il n’est pas le premier et ne sera pas le dernier à voir ses nuits tourmentées par Marco Asensio. Si la performance d’ensemble espagnole pour faire exploser les vice-champions du monde croates a été sublime ce mardi soir, la tête du Madrilène, qui n’avait pas encore marqué en quinze sélections, dépasse nettement. Sur les six buts de la Roja, cinq portent sa signature.
Sa première frappe lointaine a trompé Kalinic quand la deuxième s’est fracassée sur la barre avant de rebondir sur le dos du portier croate. Si le but ne lui a pas été attribué, Luis Enrique lui en a offert la paternité.
"Il nous a mis deux golazos, il a vraiment une frappe incroyable", s’est enthousiasmé le sélectionneur. La puissance de sa patte gauche est identifiée depuis longtemps. Zinédine Zidane, qui a lancé le natif de Majorque en équipe première au Real, a été l’un des premiers à la découvrir.
"Il m’a dit qu’il n’avait jamais vu un pied gauche comme le mien depuis Messi. Ce qui m’a un peu intimidé parce qu’on parle quand même d’un sacré joueur", avait d’ailleurs confié, l’an passé, Asensio. Mais, si le natif des Baléares est capable de faire jaillir la foudre de son pied fort, il peut aussi s’en servir pour ciseler tout en finesse des offrandes qui ont régalé tour à tour Rodrigo, Ramos et Isco avec une palette qui est allée de l’ouverture en profondeur au centre en retrait, en passant par le corner déposé. Preuve que son registre est ultra-large.
Une telle réussite est rare : sur les dix dernières années, seul Nolito avait terminé un match avec trois passes décisives, mais contre une opposition d’un tout autre niveau puisqu’il avait régalé et s’était régalé contre le Liechtenstein. Et il faut donc remonter à Raul pour retrouver trace d’un tel bilan.
"Si je peux contribuer à la réussite de l’équipe, c’est encore mieux", a convenu Asensio dont la présence sur le banc lors du match en Angleterre avait étonné. Mais dans cette nouvelle Roja, la retraite de David Silva lui ouvre de nouvelles perspectives sur ce côté droit où il peut repiquer sur son pied gauche.
Lui qui fréquente la sélection depuis mai 2016, qui a effectué un aller-retour en Espoir pour être champion d’Europe en 2017, semble arrivé à maturité après une Coupe du Monde frustrante où sa seule titularisation eut lieu lors de l’élimination contre la Russie.
À sa manière, sans le dire trop fort, Asensio a évoqué ce traumatisme, lançant une pierre dans le jardin de l’intérimaire Fernando Hierro. "On avait besoin de récupérer ses sensations."
Lui les connaît depuis le début de saison en club où le départ d’un autre monument, Cristiano Ronaldo, va accroître ses responsabilités. S’il a refusé de reprendre le numéro 7 du Portugais, Asensio, 22 ans, s’est montré brillant lors des trois premières journées de Liga avec cinq passes décisives. Les gardiens n’ont pas fini de mal dormir…