La chronique de Jonathan Lange : tout le monde aime Xabi Alonso
Une chronique de Jonathan Lange
- Publié le 19-04-2024 à 09h30
Joueur, il fallait déjà y mettre du sien ou alors un brin de mauvaise foi pour ne pas apprécier son talent. Parce que ceux qui aiment le football aimaient forcément Xabi Alonso. Son jeu long d’orfèvre. Son élégance folle. Son fair-play aussi avec six petites exclusions en plus de 800 matchs à un poste aussi exposé que celui de milieu défensif. Le tout avec un palmarès aussi maous que ses transversales, forgé aussi bien en club ou en sélection où, pour faire simple, il a tout gagné.
Entraîneur, le Basque a encore poussé le curseur plus loin. Avec un plan de carrière méthodique qui aurait pu passer par la Belgique. Et ne pas avoir fait escale chez nous est peut-être son plus grand défaut au final.
L’histoire de sa deuxième carrière a commencé là où sa vie de joueur avait débuté, à la Real Sociedad. Elle vient de prendre un nouvel élan à Leverkusen. Avec un vrai sens de la mise en scène. Encore plus fort que dans toutes ces histoires où le petit qui ne devait pas gagner parvient à faire la nique à tous les gros en s’imposant avec la manière. Que ce soit en VO façon vizekusen pour vice-champion ou en version anglaise Neverkusen, jamais encore le Bayer en 120 ans d’histoire n’avait été champion. Le peuple de cette ville de Rhénanie sans trop de charme s’est trouvé une nouvelle idole qui aura bientôt une rue à son nom en attendant d’avoir une statue.
Et le plus beau reste à venir. Parce que Xabi Alonso a dit non à des institutions qui n’ont pas vraiment l’habitude d’entendre ce mot. Le Bayern Munich ? Éconduit parce qu’il ne se voit pas ailleurs qu’à Leverkusen en Allemagne. Liverpool ? Ce club où il a gagné sa première Ligue des champions et où il a pris une nouvelle dimension durant cinq ans ? Refusé également. Parce que son histoire à Leverkusen n’est pas terminée.
Il a dit non à des institutions qui n’ont pas vraiment l’habitude d’entendre ce mot
Ces choix sont à la fois la preuve de son courage mais aussi de sa confiance dans ce projet, dans son projet qui est loin d’être terminé. Et qui ne donne qu’une envie au final : celle de l’aimer encore un peu plus.