Osimhen impressionne la France: "Quinze buts, ce n'est pas assez"
Victor Osimhen, parti cet été de Charleroi vers Lille pour 12 millions d'euros, cartonne en Ligue 1. Très sollicité, il a répondu aux questions de nos confrères de L'Equipe. Florilège.
- Publié le 09-11-2019 à 15h40
- Mis à jour le 09-11-2019 à 15h41
Victor Osimhen, parti cet été de Charleroi vers Lille pour 12 millions d'euros, cartonne en Ligue 1. Très sollicité, il a répondu aux questions de nos confrères de L'Equipe. Florilège.
Le Nigérian en est à 7 buts en championnat et 2 en Ligue des champions, de quoi marquer les esprits. Mais plus encore que ses buts, c'est son enfance et son statut de rescapé qui passionnent de l'autre côté de la frontière. "On était trois garçons et quatre filles, j'étais le petit dernier. On vivait tous dans une pièce. Mes parents avaient du mal à payer le loyer et le reste. Là d'où je viens, c'est difficile de croire en l'avenir. Personne ne peut t'aider car les gens n'ont rien. On était tous dans la survie. La seule solution, ce sont les petits boulots. À 6 ou 7 ans, il faut y aller", a-t-il notamment rappelé.
Celui qui n'a pas vu partir sa mère ("Le jour où maman est morte, j'étais à l'école. Je ne l'ai pas vue quitter la maison. Elle est partie loin pour se faire soigner et, quatre jours plus tard, l'un de mes frères est rentré en nous disant : 'Maman s'est endormie, elle ne réveillera pas' ") a fini par se démarquer balle au pied, entre deux petits boulots à Lagos. De "dix euros pour quatre jours sur un chantier" à un salaire de footballeur, Osimhen voit forcément la différence. "Quand j'ai signé à Wolsfburg, je ne me suis rien acheté pour moi avec ma prime, j'ai tout de suite acheté une maison à Lagos pour mon père. J'ai donné de l'argent à mes frères et soeurs et ça me rend heureux de savoir qu'ils mangent à leur faim. Ils m'ont toujours aidé, c'est normal que je veuille changer leur vie. Aujourd'hui, ma vie est presque parfaite."
Aujourd'hui, l'attaquant est plein d'ambition sans vouloir brusquer son club. Conscient de la possibilité d'avoir une porte de sortie dès l'été prochain, il dit rêver de la Liga: "Je suis un grand fan de ce championnat depuis tout petit". Auteur d'un grand match à Valence, il s'est offert une bonne publicité. Et malgré une défaite rageante, celui qu'on surnomme "humble Victor" à Lille ne garde que les bons côtés de ce match, notamment au moment d'évoquer le raté de son équipier turc Yacizi sur une offrande de sa part, pour la balle du 0-2: "Tous les grands joueurs ont déjà raté ce que Yusuf a raté. Mais tous les joueurs ne font pas ce que Yusuf est capable de faire."
Après cette défaite, Lille doit malheureusement dire adieu à ses chances de passer l'hiver européen. Qu'à cela ne tienne, Osimhen est concentré sur le championnat: "Si je reste sur ce rythme, je finirai haut dans le classement des buteurs. Mais il y a Mbappé, Cavani, Icardi, Neymar, Depay, Dembélé et les autres. Quand je connaîtrai mieux mes partenaires et qu'on aura accumulé du temps de jeu ensemble, je marquerai plus. Si je vise les 15 buts en fin de saison ? Non, ce n'est pas assez. Quand tu arrives autour de vingt, vingt-cinq, c'est bien."
Et l'entretien de se conclure par la confirmation d'une anecdote: "Je jouais à Wolfsburg quand le Barça a fait sa remontada contre le PSG. On avait regardé le match retour chez Joshua Guilavogui et il avait demandé un pronostic à chacun. Pour déconner, j'avais dit que Barcelone marquerait six buts. Quand Sergio Roberto a marqué le sixième, les gars m'ont regardé et m'ont dit : 'Mais t'es un fou toi'."