Voici le nouveau bijou de Tottenham
- Publié le 04-04-2019 à 07h00
Les Spurs ont enfin pris possession de leur nouveau stade. Découverte. Le sujet l’a souvent agacé. Parfois dépité. Mais, désormais, il enchante Mauricio Pochettino.
Après sept mois de retard, les Spurs ont enfin emménagé dans leur nouveau chez eux. Loin, très loin de la vétusté de White Hart Lane abandonné en mai 2017 après 118 ans de bons, loyaux et très chauds services, loin aussi de Wembley où ils avaient trouvé refuge, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld et leurs partenaires ont disputé contre Crystal Palace leur premier match dans ce qui s’appelle pour l’instant le Tottenham Hotspur Stadium.
Le nom se veut provisoire vu que le club entend opter pour un naming qui lui permettra de toucher 24 millions d’euros par an. Ce qui ne sera pas de trop vu le coût lié à la construction.
Initialement prévu à hauteur de 450 millions, le budget a explosé pour dépasser le milliard selon les estimations. "Nous ne savons pas encore exactement combien il a coûté, nous allons tout faire pour maximiser les coûts", a évacué Daniel Levy.
Pour le président des Spurs, l’heure n’est pas à la polémique mais à la satisfaction, lui qui porte ce projet pharaonique depuis 18 ans et qui a associé Mauricio Pochettino à sa conception.
"Nous avons eu de la chance qu’il nous implique. Il nous a demandé notre avis", a expliqué l’Argentin. "Le but est que les gens trouvent que c’est le meilleur stade du monde. Cela doit être parfait et c’est parfait."
Le rendu se montre spectaculaire. Loin des 35 766 places d’un White Hart Lane étriqué, ce petit bijou peut accueillir 62 062 personnes, soit 2 000 de plus que l’Emirates.
Sa tribune sud de 17 500 sièges, la plus grande du pays inspiré dans du mur jaune de Dortmund pour retrouver l’ambiance bouillante du Lane, donne un côté asymétrique à l’ensemble. Et si les tarifs des abonnements sont les plus onéreux de Premier League aux deux extrêmes (923 euros par an pour le moins cher, 2 300 pour le plus cher), les supporters pourront se consoler autour d’une bière brassée au sein même du stade avec un système de pompe vers le bas révolutionnaire pouvant servir 10 000 pintes à l’heure. Ou alors faire un détour dans les boutiques (2 000 m2 d’espace commercial) avant de passer la nuit dans l’une des 180 chambres d’hôtel ou d’essayer de s’amuser à arriver au sommet du mur d’escalade indoor le plus haut d’Europe dans une enceinte qui se veut plus qu’un stade de football.
Économiquement, dans un quartier sinistré, le cinquième le plus défavorisé de Londres, l’idée reste selon Levy "de laisser un héritage aux générations futures", ce qui passe par cette école primaire, ces nouveaux magasins ou encore les maisons neuves construites à prix abordables à proximité, une rareté dans la capitale anglaise.
Le tout pour un projet qui va drainer 3 500 emplois et qui est susceptible d’injecter près de 300 millions de livres par an dans le tissu économique local. Et niveau financier, outre les Spurs, l’équipe de rugby des Saracens, l’une des meilleures d’Europe, viendra jouer un match par an. Pas sur le terrain de jeu des footballeurs, non. La pelouse, rétractable, peut glisser en 25 minutes sous les tribunes pour laisser apparaître un terrain aux normes de la NFL.
Parce que le but, à terme, sera aussi d’accueillir une franchise de football américain. Tout en permettant au club de franchir un nouveau palier dans son développement. "Ce stade sera un atout", a clamé Levy qui, sur ce terrain-là, espère aussi battre Arsenal qui depuis son emménagement à l’Emirates a, au mieux, plafonné…