Thierry Henry à Monaco, la fausse bonne idée
Il faut reconnaître une qualité à la direction de Monaco. Elle a compris qu’elle allait droit dans le mur et droit vers la Ligue 2 française. Elle a vite débranché la prise et ne s’est pas plus longtemps entêtée dans son erreur de casting.
- Publié le 25-01-2019 à 13h49
Il faut reconnaître une qualité à la direction de Monaco. Elle a compris qu’elle allait droit dans le mur et droit vers la Ligue 2 française. Elle a vite débranché la prise et ne s’est pas plus longtemps entêtée dans son erreur de casting.
Le club se retrouve dans la position du mari qui vire sa femme parce qu’il a l’impression d’en avoir fait le tour, qui pense (re)trouver la flamme avec une nouvelle conquête et qui, à l’expérience, se rend compte de faire fausse route et d’effectuer une marche arrière.
Dans le cas du club monégasque, Leonardo Jardim s’est laissé convaincre de revenir dans un training qu’il avait dû quitter en octobre. C’est élégant et c’est aussi la preuve qu’en football, rien n’est jamais définitif et les ruptures se limitent parfois à un simple petit chagrin d’amour. Le Portugais a effectué de l’excellent travail durant plus de trois ans sur le Rocher en ramenant un titre de champion, une participation à la Ligue du même nom et en permettant au club de remplir ses caisses avec de nombreux transferts sortants et trébuchants (Mbappé, Fabinho, Moutinho,…). Il a plus que fait le taf alors que les dirigeants diminuaient au fil des ans la qualité de son noyau. Son limogeage en octobre dernier ressemblait plus à leur propre aveu de faiblesse qu’un désaveu des qualités du coach.
Quant à Thierry Henry, poussé par de nombreux médias hexagonaux qui rêvent de (re)lancer les champions du monde 1998, c’était clairement la fausse bonne idée. Son seul et unique passé de coach, il l’a expérimenté auprès de nos Diables rouges. Où son impact est incalculable, impalpable et il n’a jamais daigné expliquer auprès des médias belges sa méthode, ses idées et son implication. Appelé comme un manager de crise, il n’a finalement fait qu’enfoncer encore un peu plus Monaco. Avec plus que probablement des erreurs de part et d’autre mais un impact clairement limité et, pire, ces derniers temps, des attitudes qui cadrent mal avec l’image de gentleman qu’il veut défendre. Il débute donc sa carrière d’entraîneur principal sur un gros échec. Ce n’est pas irréversible mais cela met en lumière deux aspects. Primo. Etre entraîneur, cela ne s’improvise pas. Et ce n’est pas être T3 dans un staff d’une équipe nationale de talents qui forge des lignes sur un CV. Secundo. Se précipiter sur un projet aussi attirant soit il aussi forts soient les liens avec le club qui appelle à l’aide n’est jamais une bonne idée.
Reste l’éventualité d’un retour chez les Diables rouges. Même si Roberto Martinez pourrait être tenté par cette perspective, ce n’est a priori pas une bonne idée. Il a pris son envol et, même s’il s’est crashé, revenir au point ce départ ne le fera pas avancer.