Pourquoi Lukaku n’est plus dans le coup
L’attaquant est devenu la doublure de Marcus Rashford. Décryptage.
- Publié le 24-01-2019 à 18h40
- Mis à jour le 25-01-2019 à 08h09
L’attaquant est devenu la doublure de Marcus Rashford. Décryptage. Romelu Lukaku avait profité du tour précédent contre Reading pour connaître sa seule titularisation depuis l’arrivée sur le banc d’Ole Gunnar Solskjaer.
Mais à l’heure de ce 16e de finale, la tendance ne plaide pas à un turn-over, vu la qualité d’un adversaire nommé Arsenal et l’importance de la Cup qui apparaît comme la meilleure chance de remporter un trophée cette saison pour Manchester United.
D’indiscutable sous José Mourinho avec seize titularisations sur vingt-deux possibles, le Diable est devenu un joker. Pas parce qu’il était l’un des derniers soutiens du Portugais, mais pour d’autres raisons. Démonstration.
Parce que le passé a joué
Cinq buts seulement en première partie de saison, une longue série de 13 matchs sans marquer inédite pour lui : Romelu Lukaku a finalement plus aidé José Mourinho que l’inverse.
Le style de jeu minimaliste du Portugais qui a isolé le Diable a eu pour effet d’éroder la confiance du joueur.
"Évoluer sous les ordres de l’ancien manager ne l’a pas beaucoup aidé parce qu’il n’y avait pas beaucoup de créativité pour lui dans l’équipe. Il n’avait pas beaucoup d’occasions et sur ses rares opportunités, il avait tendance à forcer. Or, c’est le pire pour un avant-centre que de forcer", a observé sur la BBC Andy Cole.
En plus d’être en cruel manque de sensations devant le but, l’attaquant a connu un creux physique en décembre. Ole Gunnar Solskjaer s’en est rendu compte et s’est passé de lui pour ses deux premiers matchs qui lui ont permis d’identifier quelques certitudes.
Être absent au moment où l’équipe commençait à se reconstruire pénalise aujourd’hui le Diable quand Rashford, lui, a su saisir sa chance.
Parce que le système colle mieux à Rashford
Solskjaer n’est pas Mourinho comme Lukaku n’est pas Rashford. Le jeu prôné par le Norvégien se veut plus incisif, plus dynamique. Et l’Anglais y joue un rôle central. Il est capable d’offrir des solutions dans la profondeur où sa vitesse fait des ravages comme contre Tottenham. Et quand il n’est pas servi, ses appels permettent de desserrer les lignes de l’adversaire pour favoriser la projection vers l’avant des joueurs de côté ou des milieux.
"Il apporte du mouvement. Manchester avait besoin de plus de dynamisme devant. Lukaku n’était pas au mieux. Rashford a mérité sa chance. Il apporte quelque chose de différent et c’est un joueur fantastique", a observé sur Sky Gary Neville.
Ce changement de philosophie plus axée sur un jeu dans les pieds avec des passes redoublées que sur des longs ballons expédiés devant est frappant : sous Mourinho, Lukaku, aligné en pointe, disputait 42 % de ses duels dans les airs selon InStat quand le chiffre est tombé à 20 % pour Rashford avec Solskjaer.
Autre élément chiffré, les tentatives au but. Avec le Portugais, Lukaku tournait à une frappe toutes les 43 minutes mais a surtout joué sept matchs (Liverpool, Arsenal, Valence, Manchester City, Chelsea et Newcastle) sans tirer. Son nouveau rival tente, lui, sa chance une fois toutes les 20 minutes depuis le changement de coach. Preuve qu’il faut y voir à la fois une question de profil mais aussi de philosophie.
Parce que Rashford est sur un nuage
"Tout le monde va parler du fait que Lukaku joue moins mais ce que fait Rashford est fantastique", a relevé Gary Neville quand, à raison, Alan Shearer considère que son compatriote "vole".
En sept matchs avec Solskjaer, l’attaquant a déjà marqué plus (cinq buts) qu’en vingt avec Mourinho. Le tout en parsemant ses matchs d’enchaînements de très grande classe, avec sa passe décisive devant Bournemouth qui a mis en lumière sa capacité de dribble ou son dernier but inscrit contre Brighton qui traduit toute la confiance qui l’habite.