Battus 3-2 par la Fiorentina, les Brugeois sont touchés mais pas coulés
À dix pendant plus d’une demi-heure, les hommes de Nicky Hayen ont trouvé moyen d’égaliser mais ont craqué sur la fin. Tout en gardant espoir de pouvoir tout renverser au retour.
- Publié le 03-05-2024 à 06h45
- Mis à jour le 03-05-2024 à 07h39
La pluie, battante, a fini par s’arrêter de tomber. Et avec elle, ou plutôt sans elle, Bruges a vu sa série de match sans défaite elle aussi toucher à sa fin. Après un sacré combat pendant plus d’une demi-heure en infériorité numérique, avec des jambes de plus en plus lourdes et une défense qui a fini par céder dans le temps additionnel sur un ballon a priori anodin mais que Nzola a su bonifier (90e+1).
Au-delà de ce résultat, des difficultés affichées aussi dans le jeu face à un adversaire autrement plus référencé individuellement mais aussi collectivement que tous les autres rencontrés cette année, tout n’est certainement pas à jeter. Cette équipe-là a rappelé qu’elle s’est redécouverte des vertus totalement oubliées sous Ronny Deila et remises au goût du jour par Nicky Hayen pour faire mieux que sortir la tête de l’eau à Florence, où elle a évité la noyade face aux vagues de la Viola avant donc d’être touché. Mais pas coulée.
À mi-chemin de cette confrontation, celui qui est censé en théorie ne faire que passer peut toujours rêver de laisser une trace historique comparable à celle d’Ernst Happel, l’entraîneur qui avait emmené les Brugeois en finale de Coupe de l’Uefa puis de Coupe des clubs champions en 1976 et 1978. Ce qui force le respect.
Bruges aurait pu sombrer en étant mené très vite sur cette ouverture du score qui doit au moins autant à la qualité de passe de Gonzalez et de frappe de Sottil qu’à ce manque de culture défensive de Skoras, forcément plus à l’aise quand il faut attaquer, ce qu’il n’a quasiment jamais pu faire (5e). Ou surtout en étant réduit à dix après cette exclusion stupide d’Onyedika. Sur le coup, la naïveté du Nigérian a été à la hauteur de son potentiel, immense, avec deux avertissements en une poignée de minutes (61e).
Mais les Brugeois, qui avaient cédé une deuxième fois sur une action où le duo Bonaventura – Belotti a rappelé qu’il n’avait pas compilé 62 sélections avec l’Italie pour rien avec cette frappe du premier que Jackers aurait pu, dû peut-être bloquer, et ce tir victorieux du second avec son jeu de corps qui fait de lui un poison dos au but (37e) ont encore affiché une bonne dose de courage.
Mais aussi de talent. Tout simplement. Un terme souvent associé cette saison à Thiago. Le Brésilien a permis aux siens d’égaliser une première fois, faisant pardonner son raté en obtenant un penalty transformé avec maestria par Vanaken (17e). Puis une deuxième. Dans son plus pur style.
Lui qui n’avait plus réussi grand-chose a démontré pourquoi Brentford a laché 37 millions d’euros cet hiver. Si Jugtlà, juste avant l’exclusion d’Onyedika, a été emporté par sa vitesse sur un premier raid du Brésilien (60e), la manière avec laquelle l’attaquant a bonifié ce long ballon anodin de Spileers en mystifant Ranieri en dit beaucoup sur lui (63e).
Préféré à Mignolet, Jackers s’est mis à la hauteur sur cette tête de Belotti (50e) mais surtout sur cette frappe d’Ikoné (80e). Avant donc de constater les dégâts sur ce but de Nzola. Une issue cruelle mais tout sauf rédhibitoire avant le match retour où Bruges garde un fol espoir : celui de tout renverser pour mener à bien son odyssée jusqu’à Athènes, théâtre de la finale.