L'ancien Mauve Lecjaks préface Anderlecht-Dinamo Zagreb: "Ils viennent pour vous battre"
L’ancien Anderlechtois Jan Lecjaks a remporté le titre avec le Dinamo et vient d’être prêté au Lokomotiva.
- Publié le 04-10-2018 à 10h55
- Mis à jour le 04-10-2018 à 11h05
L’ancien Anderlechtois Jan Lecjaks a remporté le titre avec le Dinamo et vient d’être prêté au Lokomotiva. Jan Lecjaks. Le nom ne vous dit rien ? En 2010, le Tchèque avait été transféré à Anderlecht pour devenir le successeur d’Olivier Deschacht sur le flanc gauche. Mais, après une saison, Anderlecht l’avait déjà renvoyé. Après un long passage aux Young Boys de Berne, il a remporté le titre avec le Dinamo Zagreb, la saison dernière. Lecjaks (28 ans, aujourd’hui) ne sera toutefois pas sur la feuille de match, ce jeudi soir. Le 31 août, il a signé au Lokomotiva Zagreb.
Vous étiez pourtant souvent titulaire, la saison passée ?
"Oui, mais un nouveau coach a débarqué et il a amené ses propres joueurs. Fin juillet, toute l’équipe a mal joué contre Rudes, un petit club. Il avait besoin d’une tête de Turc et il a choisi Jan Lecjaks. J’ai été relégué dans le noyau B. À la fin du mercato, j’ai été prêté au voisin du Lokomotiva."
Qui est deuxième au classement, derrière le Dinamo.
"Oui. Je n’étais pas encore qualifié pour ce match, mais nous avons perdu 1-0 sur penalty. Je ne peux pas vous donner trop de tuyaux, mais c’est une équipe forte. Elle ira à Anderlecht pour gagner parce qu’elle veut être vainqueur de la poule. Même à Anderlecht, ce sera du 50-50."
Vous avez assisté au 4-1 contre Fenerbahçe ?
"Oui, j’ai vu ce match. Les Turcs n’étaient pas au complet, mais le Dinamo était impressionnant. Pour moi, le meilleur joueur est le médian espagnol Daniel Olmo (formé par l’Espanyol et par Barcelone mais, depuis 2014, à Zagreb) . Défensivement, l’équipe est très solide. Et, offensivement, le danger peut venir de partout. Il y a un bon mélange entre joueurs jeunes et expérimentés."
Le Dinamo est moins fort à l’extérieur ?
"Pas vraiment. On a pris beaucoup de points à l’extérieur, la saison passée. Dans notre propre championnat, on joue souvent contre des équipes qui jouent la contre-attaque. On ne tombe pas dans le piège."
Vous avez célébré le premier titre de votre carrière, avec le Dinamo.
"Oui, mais la fête n’a pas été exubérante. C’est un peu comme à Anderlecht : ils ont l’habitude d’être champion (23e titre) . Vous voulez encore une comparaison avec Anderlecht ? C’est la crise après une ou deux défaites. On a changé quatre fois d’entraîneur, la saison passée."
Est-ce que la deuxième place à la Coupe du Monde a eu un effet sur le championnat croate ?
"Il y a plus de monde dans les tribunes. Et il y a des projets pour la construction de nouveaux stades. Il y a un nouvel enthousiasme."
Par contre, le hooliganisme est toujours présent. Il y a, une fois de plus, eu de graves incidents lors de Hajduk Split - Dinamo du week-end passé.
"C’est toujours pareil quand ces deux clubs s’affrontent. Mais Anderlecht ne doit pas avoir peur. Au match retour, il n’y aura que 20.000 des 30.000 places du Stade Maksimir qui peuvent être occupées. Et il y a vraiment beaucoup de stewards et de policiers. Les fumigènes font peur, mais je ne me suis jamais senti menacé depuis que je joue en Croatie."
"Le maillot de Lukaku dans ma nouvelle maison"
Lecjaks se souvient de son autobut au Partizan, mais il a relancé sa carrière.
Jan Lecjaks garde de bons souvenirs d’Anderlecht, qui n’a pourtant pas levé son option, en 2018. À la suite de la longue blessure d’Olivier Deschacht, il avait débuté 35 matches, toutes compétitions confondues. "Deschacht était le patron du vestiaire et le plus expérimenté de tous" , dit Lecjaks."Quand il était fit, ce n’était pas facile de gagner la concurrence avec lui. Mais je ne peux pas me plaindre de lui. Il m’a donné beaucoup de conseils tactiques. Et il m’a aidé quand j’avais des soucis. Vous savez que je suis encore son compte Instagram ? J’ai vu qu’il joue à Lokeren avec mon compatriote Marecek…"
Le moment le plus délicat de sa période anderlechtoise fut l’élimination au dernier tour de qualification pour la Ligue des Champions contre le Partizan Belgrade. Lecjaks - à peine 20 ans à ce moment-là - avait joué un rôle crucial au match aller. "Je savais que vous me parleriez de cela", sourit-il. "Je n’oublierai jamais ce moment. J’avais marqué contre mon camp, mais j’avais aussi donné deux assists (vers Gillet et Juhasz)."
Après Anderlecht, il a défendu pendant six saisons les couleurs du Young Boys de Berne, qui vient d’éliminer le Dinamo au dernier tour de qualification pour la Ligue des Champions. "Au début, cela n’a pas été facile pour moi en Suisse. Mais, après une saison ou deux, je suis devenu titulaire à part entière. On a joué l’Europa League et j’ai joué contre Liverpool (2-2, à Anfield) et Everton (3-1 et 1-4 pour les Anglais) . J’ai pris énormément de plaisir à revoir Lukaku, mon ancien coéquipier à Anderlecht."
Lecjaks est aux anges quand il parle de sa rencontre avec Big Rom. Lukaku avait marqué cinq fois en deux matches. "Mais il n’avait pas du tout la grosse tête. Après le match, il m’a appelé dans le vestiaire d’Everton. On a parlé pendant une demi-heure. Il m’a offert son maillot. Quand je vais construire ma maison en Tchéquie, après ma carrière, je vais lui donner une belle place dans ma salle à manger. Je collectionne le plus de maillots possible. J’ai aussi Mata et Walker de l’époque où je jouais en équipe nationale U21."
"Modric passait dire bonjour"
Jan Lecjaks n’a pas encore joué en équipe nationale A de Tchéquie. Pendant les trèves internationales, il reste donc à Zagreb. "Ce qui est chouette, c’est que les grandes stars comme Modric, Mandzukic et Kovacic de Chelsea - tous des anciens joueurs du Dinamo - passaient toujours nous dire bonjour au stade", explique-t-il. "Ils prennent leur temps pour parler avec nous et les supporters. Sur mon ordinateur, j’ai plusieurs photos où je pose avec eux. Depuis la Coupe du Monde, ce sont encore de plus grandes stars, mais ils n’ont pas oublié d’où ils viennent…"