PSG-Dortmund: une histoire de poteaux, de barres et de mur...
Exceptionnels défensivement, les Borussen disputeront la finale à Wembley le 1er juin, comme il y a onze ans… face au Bayern.
- Publié le 08-05-2024 à 06h53
Thomas Meunier avait donc vu juste en novembre dernier, lorsqu'il était encore au BVB. "Le grand public a sous-estimé Dortmund. Car on a peut-être une meilleure équipe que Paris sur papier."
C'était juste avant que les Borussen ne prennent la première place de leur groupe… devant le PSG, après avoir muselé Kylian Mbappé. Comme mercredi dernier, comme ce mardi soir. "On n'a pas fait beaucoup de changements dans la préparation, l'important est de se concentrer sur son jeu", a pointé Nico Schlotterbeck avant le match.
Certes, la superbe (et très intelligente) tête du capitaine Mats Hummels a fait la différence au marquoir (50e). Mais ce qui a surtout permis à Dortmund de créer la surprise au Parc des Princes, c'est ce plan défensif élaboré par Edin Terzic et à nouveau parfaitement exécuté par ses joueurs. "Une partie du succès sera d'apporter une énorme intensité sur le terrain. Si nécessaire, nous courrons encore 20 kilomètres de plus", avait prévenu l'entraîneur allemand auteur d'un véritable masterclass.
C'est ce qui s'est produit. Avec une discipline tactique et technique aussi admirable que l'énergie déployée pendant 90 minutes. Notamment pour empêcher Kylian Mbappé de développer son jeu. "Pour l'arrêt, on ne peut le faire qu'en équipe, a prévenu Hummels. Il est difficile à défendre seul. Une fois qu'il est parti, il est parti."
Sauf qu’il n’est jamais réellement parti. Malgré le changement tactique et son repositionnement sur l’aile gauche avec la venue de Gonçalo Ramos en pointe, la star française n’a pas reçu l’espace nécessaire pour s’épanouir. Quant à ses coéquipiers, c’est le brin de chance et d’efficacité qui leur a fait défaut.
Une histoire de poteaux
On pense évidemment aux deux poteaux, de Zaïre-Emery (47e) et Mendes (61e), et surtout aux deux barres de Mbappé (87e) et Vitinha (88e) qui ont encore souri aux Allemands. Comme au match aller. Cette saison en Ligue des champions, le Borussia a ainsi été sauvé douze fois par ses montants. Dont huit contre le PSG…
Pour le reste, c’est aussi le manque de précision qui a posé problème. Comme sur les occasions de Gonçalo Ramos. Des tirs trop à gauche, trop au-dessus ou pas assez puissant. La montée de Barcola, pour revenir à un schéma plus habituel, n’a rien changé. Après le but d’Hummels, Paris avait pourtant besoin de marquer deux fois pour arracher les prolongations. Mais en face, il y avait un mur jaune infranchissable qui n’a jamais lâché son ticket pour Wembley.
On ne verra donc pas le PSG - Real Madrid que beaucoup attendaient. Et si c’était en réalité l’année de l’Allemagne, pays hôte du prochain Euro ? Réponse ce mercredi soir avec l’autre demi-finale. On pourrait ainsi avoir un remake de la finale de 2013 entre le Bayern et Dortmund… disputée à Wembley (et remporté par le Bayern).
Le top: Mats Hummels - 8/10
Un très beau but de la tête après avoir enfumé Beraldo, certes. Mais surtout un boulot défensif monstrueux. Avec la complicité de Schlotterbeck et de Can, le capitaine a totalement verrouillé l’axe parisien pour dégoûter Mbappé, Ramos, Dembélé et les autres.
Le Flop: Kylian Mbappé - 5/10
On attendait énormément de lui. Positionné sur son aile gauche fétiche, Kylian Mbappé s’est heurté à de véritables murs… et à cette barre transversale de Kobel. Il a bien tenté de se réveiller en seconde période, mais la hargne allemande était trop grande. Le Français n’affrontera donc pas le Real Madrid, son probable futur club, en finale. En revanche, cette élimination pourrait bien précipiter l’annonce de sa future destination…