Hazard doit sauver la tête de Zidane: et si Courtois remplissait la mission ?
Ce mardi soir, le Real Madrid se déplace à Galatasaray avec la ferme intention de rester dans la course aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais plus que la survie européenne du club, c'est pour celle de Zizou que se battront les Madrilènes.
- Publié le 22-10-2019 à 14h21
Ce mardi soir, le Real Madrid se déplace à Galatasaray avec la ferme intention de rester dans la course aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais plus que la survie européenne du club, c'est pour celle de Zizou que se battront les Madrilènes.
Sergio Ramos l'a crié haut et fort ce lundi, à la veille de ce rendez-vous crucial: "Le vestiaire est à fond derrière Zidane". Pourtant, tous les autres signaux sont à l'orange foncé et tout porte à croire que même un nul, qui devrait pourtant replacer le Real à la 2e place du groupe (si le PSG tient son rang et s'impose à Bruges), signifierait la fin de l'ère Zidane à la casa blanca.
En tout cas, la pression est maximale sur le Français qui subit des ultimatums de ses dirigeants par médias interposés. Certains décideurs du Real ont en effet laissé filtrer anonymement que le Français prendrait la porte en cas de nouvelle contre-performance, ce mardi. La réponse du principal intéressé ? "Je ne vais pas dire que cela ne me gêne pas. Cela ne me plaît pas".
Dans ce contexte, toute la presse madrilène (et européenne) voit en Eden Hazard l'homme de la situation. S'il y en a bien un qui peut sauver Zidane, c'est lui. Il faut dire que l'histoire d'amour du Diable et de l'ancien champion du monde a commencé bien avant l'arrivée d'Eden à Madrid. Et si la collaboration tarde à porter ses fruits, le but inscrit par Eden contre Grenade, lors de sa dernière sortie sous la vareuse du Real, a laissé planer un certain enthousiasme. Au point que ceux qui jugeaient déjà le transfert du Brainois (trop gros, trop fade et trop à côté de ses crampons à leur goût) comme le pire de l'histoire reprochent aujourd'hui au double Z de lui avoir accordé du repos en famille, samedi dernier, pour la naissance de son quatrième enfant.
On ne saura jamais si Eden aurait pu sauver le Real du naufrage à Majorque. Par contre, on saura ce soir s'il a mené à bien ce que certains voient comme la mission de sa vie. Reconnaissons que le voir planter un doublé à Istanbul et ainsi maintenir en poste le coach dont il rêvait depuis toujours, cela aurait de la gueule. Mais dans les faits, on a un petit doute.
D'abord parce qu'Hazard n'est pas de ceux qui fonctionnent à la pression et le voir réussir un "one shot" pour une occasion particulière serait une première. Ensuite parce qu'il n'a, jusqu'ici, jamais été en mesure de sauver à lui seul la tête d'un coach en difficulté. Pas même celle de Mourinho en décembre 2015, lorsque l'ampleur médiatique de sa fin de règne était comparable à celle de ces derniers jours pour Zidane. Rappelons encore qu'il attend toujours de mettre la Ligue des Champions à ses pieds et que son état de forme n'est toujours pas optimal. Depuis son but libérateur contre Grenade, le Diable a certes été bon contre Saint-Marin et le Kazakhstan mais il n'a pas réussi à confirmer avec un but. S'il se moque de ses statistiques personnelles, c'est pourtant bien sur ce critère qu'il sera jugé au Real et la dernière trêve internationale ne permet pas de penser qu'Eden est prêt à retrouver son rendement de la saison dernière. Et avec la naissance de son quatrième enfant il y a trois jours à peine, la tête n'est pas forcément au football cette semaine.
Alors, bien sûr, le Brainois est un joueur formidable qui finira par séduire le public espagnol. Et rien ne l'empêchera de commencer dès ce mardi, à la faveur d'un coup de génie qu'il peut sortir à tout moment. Même un penalty transformé à la 90e minute pour faire 0-1 suffirait. C'est le seul avantage d'un milieu où le résultat occulte complètement le procédé à court terme. Mais dans les faits, tout ne semble pas réuni pour maximiser ses chances de réussir une prestation dont on se souviendra. Si l'on devait dresser une liste des sauveurs potentiels de Zidane parmi le noyau qui s'est déplacé en Turquie, on citerait bien d'autres noms avant le sien. A commencer par celui de l'autre Diable du Real.
Car s'il est de bon ton de se moquer de Courtois sur les réseaux sociaux à chaque but encaissé, le portier des Diables n'a pas encore montré de véritables signes de faiblesse cette saison. Certes, ses parades se comptent sur les doigts de la main. Mais il a toutefois rappelé à l'une ou l'autre reprise (notamment lors du déplacement inaugural au Celta Vigo) qu'il a son niveau de début 2018 dans les gants. Et chaque observateur objectif reconnaîtra que si le Real encaisse autant en ce début de saison, c'est au moins autant la faute d'un Ramos méconnaissable, d'un Varane "en dedans" et d'un manque de stabilité sur les flancs que celle de Courtois. Derrière cette arrière-garde friable, le Diable devrait avoir des occasions de se montrer, ce mardi soir. Et, qui sait, avec un peu de chance, ces ballons qui étaient pour la plupart imparables jusqu'ici deviendront "sortables". D'ailleurs, Courtois est peut-être le titulaire de ce soir qui aura le plus d'intérêt à sauver Zidane car rien ne prouve que le prochain entraîneur du Real résistera aussi bien que le Français à la vox populi qui rêve de voir l'ancien Genkois s'asseoir sur le banc des remplaçants.
L'autre grand sauveur potentiel de Zidane qui nous vient à l'esprit est Karim Benzema. Le seul madrilène qui n'a jamais laissé penser qu'il était dans le creux ces derniers mois. Et quoi qu'on pense de la difficulté de se déplacer dans le chaudron du Gala, la défense turque ne devrait pas l'empêcher de se procurer quelques occasions de but. C'est donc sans doute sur les extrémités de la colonne vertébrale du Real que le sort de ZZ se décidera. En cas de victoire, l'entraîneur devrait être en mesure de souffler quelques semaines puisque le Clasico a été reporté et que les réceptions de Leganes et du Betis précéderont un déplacement à Eibar avant la prochaine trêve internationale. D'ici là, un certain Eden Hazard se sera probablement rapproché de la dimension qui était la sienne à Chelsea.