Ligue des Champions: un grand Vertonghen et Tottenham lavent l'honneur anglais
Les Spurs ont pris un avantage vraisemblablement décisif (3-0).
- Publié le 13-02-2019 à 23h09
- Mis à jour le 14-02-2019 à 08h17
Les Spurs ont pris un avantage vraisemblablement décisif (3-0). Avec leur réputation estampillée "beau foot" et leur moyenne de plus de deux buts par match, on pouvait s’attendre à un petit feu d’artifice entre Tottenham et le Borussia. Et on ne parle pas de ce qui s’est passé à l’hôtel du Real, hein (voir par ici) ! En réalité, ce fut le cas une mi-temps seulement. Et pour une seule des deux équipes: Tottenham, auteur d'une prestation à faire passer Tyler Durden pour un mec stable.
Car il faut l'avouer, la première période n’a pas vraiment donné l’occasion de vibrer. En lieu et place du festival offensif tant espéré, on aura surtout vu un Dortmund en mode diesel, qui aura besoin de quinze minutes pour trouver la bonne carburation et ainsi commencer à offrir les mouvements rapides et précis qui font tant de ravages en Allemagne.
C’est surtout Jadon Sancho, nouveau petit prince du foot anglais, qui donne le tournis à la défense adverse, grâce à une vitesse de pointe boltienne et une audace que seuls les gamins pleins de confiance peuvent afficher. On retient notamment cette accélération dans l’axe où il est arrêté par Moussa Sissoko (37e minute). Et ce centre précis à destination du front de Dan-Axel Zagadou, dont la reprise est arrêtée par un Hugo Lloris en mode masterclass (45e).
Le seul frisson côté Spurs arrive tôt, lorsque Lucas Moura enchaîne un contrôle de la cuisse avec une frappe magistrale, mais non cadrée. Le tout à la 6e minute. C’est dire si le temps passe un peu lentement pour les supporters londoniens, eux aussi dans le dur face à la ferveur du public allemand.
Incapable de vraiment gêner Dortmund grâce à un jeu qui fonctionne pourtant en Angleterre, Tottenham se contente de résister aux transitions rapides de Witsel et consorts. À croire que l’ombre de Gordon Banks flottait tellement dans l’air que c’était forcément à Lloris d’être le joueur le plus en vue de la première période…
On ne le sait pas encore, mais au retour des vestiaires, les choses ont déjà tourné. Et si le leader de la Bundesliga connaît quelques soucis à l’allumage en début de rencontre, il en est de même en seconde mi-temps, quand Heung-min Son profite du premier bon centre de Jan Vertonghen pour ouvrir son pied et crucifier Roman Bürki à bout portant (46e).
Quasiment invisible quarante-cinq minutes durant, le Sud-Coréen sort subitement de sa boîte et pousse Thomas Delaney à la faute (carton jaune pour le milieu de terrain). L'avant des Spurs commence enfin à développer son propre jeu, précis, concret et sans hésitation.
Les choses s’enchaînent pour le club anglais, qui prend l’ascendant sur Dortmund, forcément plus dégarni derrière avec ce but dans la vue. C’est notamment via Christian Eriksen que le danger arrive. Directement de ses pieds ou sur phases arrêtées, comme ce corner tiré par ses soins et repris par Toby Alderweireld au premier poteau (61e).
Dans le dernier quart d’heure, le Borussia s’écroule carrément. En totale confiance, le squad londonien continue l’assaut et trouve la faille à dix minutes de la fin de la partie. Sur un superbe service de Serge Aurier (encore un gars transfiguré par rapport à la première période), Vertonghen, déjà décisif, surgit devant Bürki, qui se fait à nouveau transpercer (83e).
Le calvaire n’est pas fini. Monté à la 84e, Fernando Llorente veut lui aussi sa part du gâteau et parachève le petit chef-d’œuvre de Tottenham sur corner (86e). Un chef-d’œuvre réalisé une mi-temps seulement, sans Dele Alli, ni Harry Kane. C'est peut-être là aussi l'une des grandes satisfactions du match pour les Spurs.
L’artiste principal ? Peut-être Mauricio Pochettino, dont le message est parfaitement passé dans les vestiaires. Oui, c’est bien l’Argentin qui a gagné la bataille face à Lucien Favre. Et quand on connaît les qualités de l'entraîneur allemand, ce succès n'est clairement pas à prendre à la légère.
LES NOTES:
HUGO LLORIS 8: Si Tottenham a pu continuer à y croire à la mi-temps, c’est aussi grâce à sa grande muraille de France, qui a sauvé les meubles avec deux gros arrêts (15e devant Pulisic et 45e devant Zagadou).
TOBY ALDERWEIRELD 6: Il y a certes cette belle intervention pour empêcher Sancho de filer au but, mais globalement, le défenseur a éprouvé des difficultés face à la rapidité des transitions du Borussia. Moins de travail en seconde période.
JAN VERTONGHEN 8,5: Aligné dans un rôle inhabituel (dans le couloir gauche avec une défense à trois), on l’a très peu vu en première période. Offensif, mais inefficace, il a fait parler sa qualité de centre une fois la seconde mi-temps arrivée. C’est lui qui offre le premier but à Son sur son premier bon service de la soirée. Il est alors totalement dans le match. Mieux, il marque, bien servi par un excellent long ballon de Serge Aurier. Soirée réussie pour celui qui est incontestablement l'homme du match.
HEUNG-MIN SON 8: Transparent en première période, pas assez alerté, il sort subitement de sa léthargie et ouvre le score. Revigoré, il a été un danger tout au long de la seconde mi-temps.
AXEL WITSEL 6: Il a pris sa chance à la 19e, en tirant au ras du sol. En contrôle au milieu, il s’est progressivement éteint à mesure que le Borussia Dortmund perdait le contrôle de la rencontre.
JADON SANCHO 6: Une très bonne première partie de match, avec plusieurs accélérations tranchantes et ce centre en fin de mi-temps pour Zagadou. Plus éteint après le retour des vestiaires.
MARIO GÖTZE 5: Pas assez dangereux devant le but. À sa décharge, le match n’était pas idéal pour les avants. En seconde période, il n’avait plus les ballons suffisants pour tenter sa chance et gêner Lloris.