24 pays, 24 Euro Stars : Robert Lewandowski veut finir en boulet de canon
Avant l'Euro, la DH vous présente le joueur à suivre pour chacun des 24 pays participants. Pour la Pologne : Robert Lewandowski.
- Publié le 19-05-2021 à 17h04
- Mis à jour le 01-06-2021 à 18h03
Comment présenter un homme qui n’est plus à présenter ? Devenu incontournable en sélection polonaise comme en club, Robert Lewandowski affole tous les compteurs qui le concernent avec ses buts à la pelle. Auteur de plus de quarante roses (!) toutes compétitions confondues cette année, le goleador est probablement, à l’heure actuelle, l’attaquant le plus complet au monde avec un certain Karim Benzema. Après avoir loupé son Ballon d’Or en 2020 à cause de l’ère Covid-19, Lewandowski a tout de même été récompensé à la hauteur de ses performances. Il a reçu, comme lot de consolation, le prix "The Best" par la Fifa en fin d’année 2020, le désignant comme Joueur de l’année. Et ce devant Messi et Cristiano Ronaldo s’il vous plaît !
Sur le plan strictement national, le buteur s’est vu remettre en mars dernier la "Croix du commandant de l’ordre de Polonia Restituta" des mains du président de son pays, Andrzej Duda. Ce qui équivaut, pour faire simple, à la deuxième plus haute décoration civile en Pologne. Une récompense hautement symbolique perçue pour ses performances incroyables dans le monde du ballon rond mais aussi pour avoir fait parler de la Pologne à l’étranger.
Si ce début de saison était dans la continuité de la précédente, ces dernières semaines ont été plus compliquées pour le natif de Varsovie. En effet, Lewy a été stoppé dans son élan incroyable à cause d’une blessure. Une blessure qui l’a éloigné des terrains pour de plusieurs semaines. Forcément, cela s’est bien fait ressentir chez les Bavarois…
"No Lewy, no party"
Sans son meilleur fer de lance, le Bayern a perdu bien plus que des plumes dernièrement. Principal favori en C1 de cette édition 2020-2021, une saison après l’avoir gagnée face au PSG, le Rekordmeister a subi les conséquences de son absence récemment.
"Cela m’a fait beaucoup de mal d’être absent pendant les deux/trois semaines cruciales de notre saison, lors des matchs les plus importants, notamment en Champions League. Je ne pouvais pas aider l’équipe quand elle en avait besoin et ça m’embête fortement. Serions-nous encore dans la compétition si j’avais joué contre le PSG ? Qui sait ? L’équipe s’est bien battue, a eu des bonnes opportunités pour l’emporter. Cependant, mon absence lors de ces rencontres clés me rend toujours extrêmement amer. Cela fait toujours mal quand on se fait éliminer de la Coupe d’Europe quand on joue pour un club comme le Bayern", a-t-il confié à Sport Bild, quotidien spécialisé en Allemagne fin avril.
Cette défaite en quarts face aux Parisiens et les quelques résultats en dents de scie en Bundesliga (malgré le titre) ont un peu semé la zizanie en interne. Les rapports entre l’entraîneur à succès du Bayern, Hansi Flick, et le directeur sportif ont volé en éclat. Ce qui a précipité le départ du magicien allemand, qui a soulevé tous les trophées possibles la saison dernière.
"Flick n’est pas seulement un grand entraîneur. C’est aussi une grande personne. Vous pouvez lui parler aussi de sujets privés, de ce qui vous tracasse. Nous avons réalisé quelque chose d’historique avec Hansi à la tête de l’équipe. C’était assurément le meilleur moment de ma carrière depuis que je suis arrivé au club ! Il a toujours donné un plan clair de ce qu’il attendait de nous sur le terrain et cela a bien fonctionné. Un nouveau coach sera là l’année prochaine (NdlR : Julian Nagelsmann). C’est un entraîneur qui parvient toujours à élever les équipes à un niveau auquel on ne s’attend pas. Les effectifs de Nagelsmann ont souvent des performances supérieures aux attentes générales. Il parvient aussi à faire ressortir les meilleures qualités des joueurs individuellement", a exprimé Robert, au cours de la même interview, et qui entrevoit donc le meilleur avenir pour son club.
De retour sur les prés allemands depuis quelques journées pour boucler la saison du Bayern, Lewandowski a tout de suite retrouvé le chemin des filets, en finisseur exceptionnel qui est déjà entré dans l’histoire munichoise.
Le peuple polonais n’a pas cru en lui au départ…
Robert Lewandowski a utilisé des chemins plus compliqués et sinueux avant de connaître tous ces moments de gloire. Le Polonais est l’un des rares joueurs du gratin mondial s’étant fait découvrir plus tard que la normale. Aussi bizarre que cela puisse paraître, peu de personnes ont cru en lui lorsqu’il évoluait au pays. En 2005-2006, il termine meilleur buteur de D4 avec le Delta Varsovie. Ses performances intéressent plusieurs grosses écuries de D1 mais personne ne se mouille pour lui. Il rejoint ensuite les rangs du Znicz Pruszkow, au troisième niveau national. Sa venue est arrangée par sa maman, qui a entraîné l’équipe de volley-ball de la ville et gardé quelques contacts dans le milieu sportif local. Il termine meilleur buteur en D3 avec Pruszkow, monte en D2 avec le club avant de… finir meilleur buteur, à nouveau, dans l’antichambre d’Ekstraklasa, la première division en Pologne. Après trois saisons dans la peau de meilleur buteur, il finit par glaner un transfert vers l’élite, au Lech Poznan où il fait grosse impression. Les fans polonais sont sceptiques malgré le talent de Robert qui finit par gratter une première sélection avec les Blanc et Rouge juste après avoir soufflé ses 20 bougies.
Il est critiqué car son rendement n’est pas des meilleurs avec la vareuse nationale mais il est élu "révélation polonaise de l’année" et continue sur sa lancée incroyable en championnat. Après avoir fait des pelouses polonaises son terrain de jeu préféré avec ses 32 buts et 15 assists en 58 parties, Lewy fait le grand saut vers Dortmund en devenant le joueur le plus cher sortant de la ligue polonaise (4,5 millions d’euros). On connaît la suite des événements entre les succès acquis au BVB, son transfert vers le Bayern puis ses nombreux trophées en Bavière…
Devenu l’un des meilleurs 9 du monde, il est dorénavant considéré comme le symbole de tout un pays. Actuellement, Lewandowski est le joueur le plus capé de l’histoire du football polonais avec ses 118 sélections et ses 66 buts marqués depuis sa première cap le 10 septembre 2008. Tout un symbole pour le joueur qui a dû faire taire ses nombreux détracteurs avant qu’il prenne son envol en BuLi.
Le peuple polonais compte désormais beaucoup sur l’actuel capitaine des Aigles blancs, le meilleur joueur de leur histoire, pour poursuivre cette spirale positive avec la sélection. En effet, la Pologne est en perpétuelle progression et semble l’équipe la plus armée après la Roja pour passer au stade des éliminations directes dans ce groupe E. Avec des joueurs comme Wojciech Szczesny, Piotr Zielinski, Arkadiusz Milik ou bien la superstar Robert Lewandowski, la sélection polonaise est capable de faire mal à n’importe quel adversaire. Selon l’entraîneur fédéral, Paulo Sousa, le succès de la Pologne à l’Euro 2021 dépendra, notamment, de la fatigue des joueurs. Mais une chose est certaine, les joueurs veulent faire taire les critiques qui pleuvent souvent sur eux au pays.
"Les joueurs m’ont dit : ‘Coach, le niveau des critiques en Pologne est vraiment élevé, on ne remarque pas une seule chose positive dans la presse, tout est négatif’. J’ai donc répondu à mon groupe récemment : ‘Nous devons nous montrer ce dont nous sommes capables, de gagner. Et adopter cette mentalité sur le long terme car l’équipe en est capable’", explique le coach portugais dans un entretien accordé à l’UEFA récemment.
Le groupe regorge de talents et peut obtenir de bons résultats en juin prochain comme il l’a fait en France en 2016. La Pologne avait atteint les quarts de finale lors de la précédente édition en se faisant éliminer aux tirs au but par le Portugal, vainqueur de la compétition quelques jours plus tard. Forcément, les prestations de "Monsieur Lewangoalski" y seront pour beaucoup dans cette nouvelle tentative de la conquête de l’Europe. Les objectifs de la Pologne ne sont pas de prétendre à la victoire finale mais, d’au moins, atteindre la phase à élimination directe comme ce fut le cas précédemment. Avec quelques semaines plus calmes dans cette fin d’exercice, Lewa pourra un peu plus souffler avant de faire trembler les filets… et montrer qu’il est bel et bien le meilleur attaquant de pointe de l’Euro.